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Environnement

Appel urgent

Pour une réparation des dégâts humains et environnementaux et pour une responsabilisation accrue de la Société SHERRITT Ambatovy

jeudi 3 mai 2012

La société canadienne Sherritt International, désormais en « joint- venture » avec la société japonaise Sumitomo, la société sud-coréenne Kores et la société canadienne SNC Lavalin ont signé un contrat avec le gouvernement malgache de l’époque en 2006 pour l’extraction de cobalt et de nickel à Ambatovy.

La construction des différentes infrastructures s’est achevée en 2011 : des mines d’extraction à ciel ouvert du côté d’Ambatovy près de Moramanga, un pipeline de 220 kms qui emmènera le minerai mélangé à l’eau sous forme de « pulpe » vers l’usine de traitement de Tanandava à 10 kms de Toamasina - une fonderie hydro-métallurgique utilisant des produits contenant du soufre, dont certains sont toxiques - avant l’embarquement du cobalt, du nickel et du sulfate d’ammonium au Port. Les résidus seront conservés à perpétuité près de l’usine de traitement.( [1]) et ( [2])

Les apports du projet ont souvent fait l’objet de communication bien médiatisée mais les dégâts sur l’environnement, sur la santé et sur la vie des populations liés à la phase de construction n’ont été connus du grand public que lorsque les essais en vue de la production ont occasionné des fuites de dioxyde de soufre au moins à 4 reprises, entraînant le décès de 2 adultes et de 2 bébés et rendant malades une cinquantaine de personnes entre le 26 février et le 13 mars 2012. Les dirigeants de la société ont déclaré le 8 mars qu’il s’agissait d’une fuite « normale » et que les 800 habitants vivant dans les alentours de l’usine devraient être déplacés. Le Conseil des Ministres a informé que la société était loin de tenir ses promesses dans la prise en charge des victimes et que l’eau du fleuve Ranomainty courait un risque de pollution ( [3] et ses documents joints au bas du texte].

Aux dernières nouvelles, une équipe interministérielle devait effectuer une descente à Tanandava ce mercredi pour réaliser des vérifications préalables à la délivrance de l’autorisation de démarrage de la production. [4]

- Quels éléments ce comité interministériel a-t-il vérifié exactement ? Quels sont les critères et conditions qui amèneront les autorités centrales à délivrer l’autorisation de mise en service ? Tous les citoyens, en particulier les habitants de Tanandava, de Toamasina, d’Ambatovy et des environs, inquiets pour leurs terres, pour leurs cultures, pour l’eau qu’ils boivent, pour leur santé et pour leur avenir, ont le droit d’être informés des actions réalisées et en cours, des mesures concrètes prises par la société Sherritt et de ses engagements précis pendant la phase qui précède la production, pour les 27 ans de production et la phase post-production.

- Avant la poursuite du projet Ambatovy et la délivrance d’une autorisation de production, les droits des paysans et des personnes impactés par les travaux pendant la phase précédente - au niveau des terres, des eaux, des poissons, des forêts... - doivent être respectés, les indemnisations et prises en charge suite aux accidents effectuées de manière adéquate, les promesses faites aux populations au moment de leurs relocalisations pour les besoins du projet réalisées pleinement. Les déplacements de populations doivent désormais cesser.

- Par ailleurs, les autorités gouvernementales parlent du risque de pollution de Ranomainty alors que les impacts négatifs à surveiller pendant la phase de construction concernent également la rivière Andranofisotro, les fleuves Ivondro et Mangoro, la rivière et le marais de Torotorofotsy, ainsi que la contamination de l’eau de mer, selon le cahier de charges environnementales [5].

- Au lieu de suggérer l’éloignement des populations du site de Tanandava après les fuites de dioxyde de soufre, la société Sherritt doit en priorité fiabiliser son procédé industriel, utiliser des équipements de dernière génération et éviter tous les risques de ses travaux sur la santé des habitants. Dès à présent, et avant la délivrance d’une autorisation de production, la pollution future des terres et des eaux consécutive au stockage à perpétuité des résidus doit faire l’objet d’études scientifiques et techniques attentives non complaisantes.

- Afin que la société civile et la population puissent assurer le suivi des actions correctrices et préventives des impacts environnementaux et humains du projet Ambatovy, le document complémentaire du plan de gestion environnementale spécifique (PGES) de l’usine de traitement du Projet Ambatovy à Tanandava signé le 17 novembre 2011 entre le Projet Ambatovy et l’Office National pour l’Environnement doit être disponible pour le grand public [6], ainsi que les autres plans spécifiques annoncés à la page 3 du PGEDS et la totalité de l’étude d’impact environnemental [7].

Les accidents déjà survenus, les doléances des familles lésées, l’inquiétude générale des populations exigent de la part de tous les acteurs :

  • le contrôle du respect du cahier des charges en matières environnementales, sanitaires et sociales,
  • et la recherche de nouveaux points d’amélioration des mesures de protection environnementale et sanitaire.

Collectif pour la défense des terres malgaches - TANY – 2 mai 2012
http://terresmalgaches.info, patrimoinemalgache@gmail.com
http://www.facebook.com/TANYterresmalgaches

9 commentaires

Vos commentaires

  • 3 mai 2012 à 11:37 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111)

    Il faut imméditement un "MINISTRE D’ECOLOGIE (Ministre de l’Environnement et des forêts).
    Un HOMME de valeur pourrait venir au secours du Gouvernement actuel :« le général à la retraite Sylvain RABOTOARISON ».
    il a des expériences et de la capacité à dialoguer, à tous les niveaux,national et international,militaire/civil.
    Au boulot mon Général !
    ne laissez pas notre Pays,Madagascar, à la dérive.
    Basile RAMAHEFARISOA
    1943
    b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 3 mai 2012 à 15:41 | QUOUSQUE TANDEM (#543) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      Y en a marre ! les militaires dans les casernes !!!!!

    • 3 mai 2012 à 20:12 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111) répond à QUOUSQUE TANDEM

      Le Général Sylvain n’est plus militaire :
      - Ancien Ministre de l’Intérieur,
      - Ancien Chef du personnel de la Gendarmerie Nationale Malgache,
      - Ancien Stagiaire de l’Ecole de Guerre de PARIS.
      - Ancien Ministre de l’Environnement,avec des références en négociations internationales ;
      - « l’HOMME civil/militaire/haut fonctionnaire le plus »CONSENSUEL" de l’Etat Malgache.
      Basile RAMAHEFARISOA
      1943
      b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 3 mai 2012 à 18:48 | bema (#828)

    « - Au lieu de suggérer l’éloignement des populations du site de Tanandava après les fuites de dioxyde de soufre, la société Sherritt doit en priorité fiabiliser son procédé industriel, utiliser des équipements de dernière génération et éviter tous les risques de ses travaux sur la santé des habitants. »
    Ce n’est pas à la population de partir si non c’est le monde à l’envers. Si aucune étude sociologique et environnementale n’ont été effectuées avant l’implantation de ces usines, il est encore temps de tout STOPPER par principe de PRÉCAUTION.Misaotra Tompoko.

    • 3 mai 2012 à 20:20 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111) répond à bema

      bema,
      content de vous lire de nouveau.
      Nous devons avancer vers l’industrialisation alors il faut un « MINISTERE FORT ET COMPETENT de l’environnement-écologie,dans le plus bref délai.C’est une des raisons de mon appel au général Sylvain RABOTOARISON de reprendre le »SERVICE« .Il connaît très »BIEN" la situation,il n’a pas le droit de laisser le Pays,Madagascar,à la dérive.

      Basile RAMAHEFARISOA
      1943
      b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 3 mai 2012 à 23:44 | rabri (#2507)

    Le projet Ambatovy est l’exemple type de projet DES CAPITALISTES INTERNATIONAUX qui n’ont comme objectif principal que le PROFIT MAXIMUM : l’impact positif sur l’environnement et le social du lieu d’exploitation est leur dernier souci.

    Ce projet a été négocié en 2006 sous l’ère RAVALOMANANA lequel n’a rien compris (ou a fait semblant de ne rien comprendre) à la notion de DEVELOPPEMENT DURABLE.

    Si Ravalo était encore au pouvoir et si les projets Daewoo et Varun démarraient en même temps, imaginez un peu l’ampleur de tous ces dégâts sur NOTRE ENVIRONNEMENT

    Voici mon humble contribution sur les forum à l’époque pour dénoncer l’impact écologique d’un tel projet Daewoo s’il se réalisait.

    " Catastrophes humanitaires et écologiques PREVISIBLES engendrées par des projets identiques à celui de Daewoo à Mada

    1) catastrophiques écologiques :
    * le défrichement de plusieurs milliers d’ha de forêt va entraîner une modification climatique importante : rareté de la pluie donc augmentation inquiétante de la sécheresse (voir déjà ce qui se passe en Amazonie).
    * la pratique d’une monoculture de maïs impose une technique agricole intensive basée sur l’épandage de doses massives d’engrais chimiques et de pesticides pour booster le rendement entrainant la pollution des nappes phréatiques (de toute manière, là où il y a les parties « forêt » , la terre n’est pas agronomiquement bonne pour accueillir une monoculture d’où obligation de « dopage » du sol avec des engrais)
    * Parallèlement, cette monoculture de maïs que Daewoo veut implanter est très consommatrice d’eau, donc
    a) si la pluie se raréfie, il faut bien aller assécher d’autres cours d’eau pour en avoir des milliers de m3.
    b) en plus si la nappe phréatique est polluée, imaginez les conséquences catastrophiques sur les habitants dans les coins concernés (eau rare et en plus polluée !!!!!!!!!!!!!!!!!!)
    * le maïs à utiliser serait certainement du transgénique donc génétiquement modifié. On s’en fout disons-nous pcq ce n’est pas pour les malgaches mais pour les coréens, mais on est obligé de bien s’en occuper car ces maïs transgéniques vont progressivement contaminer tous les maïs cultivés sur le territoire !!!!!(un clin d’oeil aux fans de Monsanto :-)

    2) Conséquence sociale : expropriation des centaines de milliers de petits paysans concernés par ces terres pour aller où ?????????????????????????., phénomène déjà observé avec les conséquences de quelques exploitations sous forme d’agribusiness entreprises chez nous« Pour une prise de conscience collective, je recommande la vidéo suivante : » le marché de la faim" http://video.google.com/videoplay?docid=8583203753873875951

    Mille fois merci au « Collectif TANY pour la défense des terres malgaches » pour un tel article et pour leur pugnacité pour dénoncer tout ce qui peut nuire à notre cher Tanindrazana !

    • 4 mai 2012 à 09:07 | kotofer (#6631) répond à rabri

      Beaucoup de contre vérités se trouvent dans ce texte : Ambatovy que je sache n’est pas inscrit au titre de Contrat, c’est la LGIM (Loi sur les Grands Investissements miniers ) qui le régit, tel que je l’ai vu hier sur TVM avec cette émission PAIKA.
      Puis, lors de la fuite de dioxyde de souffre, le Chef de District de Toamasina a déjà fait une Conférence de Presse qu’il n’y avait aucune personne décédée (l’enfant mort aux environs de cette date d’émission de souffre avait été déjà malade, il est mort d’une autre cause, pas de lien avec le souffre, beaucoup de journaux ont publié ce fait).
      Loin de moi l’idée de défendre Ambatovy mais il faut quand même éviter d’être emporté par un sentiment de haine et de déconsidération excessive alors que la réalité est tout autre.
      Les ONG comme TANY, ou autres sont NATURELLEMENT et IDEOLOGIQUEMENT réticentes à toute extraction minière, c’est partout dans le monde. Rien de nouveau. J’ai fait partie d’un groupe d’universitaires venant d’Antananarivo qui ont visité l’Usine et la Mine d’Ambatovy (notez qu’ils prévoient trois visites par semaine à tous ceux qui veulent le faire).
      Ils défrichent effectivement des parties de fôrêts mais c’est à la limite de la zone que la loi et le permis d’exploitation leur ont accordée. La zone de la mine et les servitudes seulement. Donc, il est un peu exagéré de les accuser de ceci ou de cela sans que la réalité ne l’atteste.
      Chose bizarre et curieuse : beaucoup de jeunes et de gens à Toamasina et à Moramanga veulent travailler à Ambatovy. Y compris ceux qui avaient exigé le re-embauche au sein des sous-traitants d’Ambatovy.
      je loue le rôle que jouent les ONGs comme Collectif TANY, bien qu’ils cherchent des motifs pour l’utilisation de leurs fonds, mais ils trouvent plus de crédibilité en rendant plus sérieuse et rigoureuse leur vérification sur le terrain. Tout comme les journalistes qui avalent sans recoupement tout document qui leur parvient, comme les deux animateurs d’une certaine radio privée libre.

    • 5 mai 2012 à 06:27 | rabri (#2507) répond à kotofer

      « je loue le rôle que jouent les ONGs comme Collectif TANY, bien qu’ils cherchent des motifs pour l’utilisation de leurs fonds, mais ils trouvent plus de crédibilité en rendant plus sérieuse et rigoureuse leur vérification sur le terrain. »

      M’sé kotofer l’universitaire ! je suppose que vous êtes un scientifique mais un VRAI SCIENTIFIQUE ne se contente pas de conclure avec une réponse de complaisance après 1 ou 2 visites éclair par mois ou par semaine sur le site.
      - avez-vous vous même participé à des prélèvements sur le site et les avoir analysé et mesuré ?
      - puis avez-vous enquêté aux alentours pour savoir ce qu’en pensent réellement les riverains et recoupé vos mesures avec ces témoignages réels ?

      Si c’est pas le cas, je vous accuse de complicité par complexe d’infériorité maladif qui atteint certains malgaches : "tout ce que font les étrangers, c’est bien, c’est moderne, c’est justifié parce que nous sommes pauvres et arriérés et les autochtones qui osent les critiquer se font traiter de complexés : mba miseho azy ho iza koa io ?

      Contrairement à ce que vous osez affirmer ci-dessus et HONTE A VOUS , l’ONG Collectif Tany ne fait pas ce genre de constat par simple spéculation. Je fais totalement confiance à leur inquiétude et JE LOUE LEUR PUGNACITé dans la défense de notre environnement et de notre souveraineté. Masina ny tanindrazana !

    • 8 mai 2012 à 16:04 | kotofer (#6631) répond à rabri

      Merci à M. rabri pour ces remarques, mais je demande qu’on reste digne et ne nous emportons pas. Essayons d’atteindre le niveau des débats qu’on voit dans les pays démocratiques, les idées sont en contradiction mais qu’on n’accuse pas les gens qui n’ont pas la même idée que vous de ceci ou de cela. Vous avez posé des questions intéressantes que j’aimerais justement poser au Collectif TANY.
      Mias je ne vais pas plus loin car je m’attendais à un meilleur débat d’idées, sans sentiment déplacé. Moi aussi, j’aime mon pays. Mais c’est la manière d’aimer qui différencie les patriotes. Merci.

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