Quand les Suisses ou les Belges parlent de « leur chocolat », et qu’on leur demande où se trouvent leurs plantations de cacao, ils se défilent et tournent en rond, embarrassés. Ils ne savent même pas à quoi ressemble une cabosse… Idem pour le « café italien ou français », le « thé anglais ».
Quand nous demandons aux ressortissants étrangers installés dans la capitale, à Toamasina ou à Antsirabe, Mauriciens, Américains, Français, Suisses ou Africains quel légume, quel oléagineux, quelle viande rouge ou blanche consomment-ils, ils sont étonnés. La raison est simple : ils achètent tout ce que le marché malgache, grande surface ou autre magasin du quartier, offre. Ils boivent aussi bien l’eau du robinet que les eaux en bouteille produites dans le pays. Ils assaisonnent aussi bien la salade que le cresson de nos maraîchers de la capitale. Mais depuis, ils n’ont pas connu de véritables problèmes de santé graves parce qu’ils ont mangé des courges ou des carottes ou de la viande bovine.
Pourquoi alors ces « normes » dressées ici et là ? Ces étrangers qui vivent chez nous et avec nous n’ont pas de réponses. Ce n’est pas à leur niveau et encore moins au niveau des touristes qui ne font que visiter le pays.
En fait c’est au niveau des structures économiques et financières des pays du Nord. C’est au niveau de l’OMC, c’est au niveau de la Commission Européenne, c’est au niveau des bailleurs de fonds, c’est au niveau des multinationales et des transnationales. Il faut bien qu’ils pérennisent leur « domination ». Il faut bien aussi que les pays « assistés » ou « aidés » ou « partenaires » puissent rembourser ; et c’est la raison de ces « aides » à taux préférentiels ou de ces « aides inhabituels ».
