« Nous ne voulons pas de cette ouverture, si ouverture il y a. Par expérience, Ravalomanana a tendance à exclure tous ses proches collaborateurs : Sylla, Ramandimbiarisoa, Didier Rakotoarisoa, Ranjivason, Radert, etc ». C’est en ces termes que Razafimahaleo Herizo balaie d’une main ferme toute participation de son parti à une aventure gouvernementale avec le Tim.
« Ce n’est pas intéressant pour nous », renchérit celui qui a, par deux fois, claqué les portes du gouvernement. Au plan économique, il n’est pas non plus tendre avec le pouvoir : « la gabegie fait office de gestion économique et financière de ce pays ». Pour preuve, il contre-attaque sur le Force One : « n’importe quel homme d’affaires sait que pour aller de Berlin à Paris en urgence, on peut trouver un jet privé en 10 mn. C’est prendre les Malgaches pour des enfants que de vanter ainsi les mérites de cet avion (Force One) ». Au sujet de la construction de 4000 chambres d’hôtels pour l’accueil du sommet de l’U. A., il trouve la mesure de dédouanement « ridicule ». « C’est un éléphant blanc. C’est en provinces où vont les touristes qu’on a besoin de ces chambres et non à Tanà », réajuste le N°1 du Leader.
- Je suis déçu
Sur l’événement du jour, à savoir la proclamation des résultats des sénatoriales, il dénonce « la stabilité fictive et artificielle » du pouvoir. « S’ils ont confiance dans leurs cadres que sont les grands électeurs, ils ne l’auraient pas maltraités ainsi avant le jour du scrutin. La méfiance règne et l’opposition n’y est pour rien », ironise l’invité de Realy Onitiana. Enfin, il n’a pas manqué de répondre à Niels Marquardt, ambassadeur américain à Antananarivo. « Je mets sur sa méconnaissance du pays et de ses réalités ses jugements erronés sur l’opposition. Le Leader Fanilo a toujours fait des propositions en tant que force politique, pour le bien du pays : nous avons présenté à l’Assemblée des propositions de lois sur la création de la Haute cour de justice, sur le code électoral, sur les partis politiques, contre l’insécurité, les hausses des prix…S’il ne les a pas entendus et su, qu’il fasse pression sur le pouvoir pour que les membres de l’opposition aient accès aux médias publics », corrige Herizo Razafimahaleo. Lequel avoue : « je suis déçu des propos de ce diplomate et je le prie de ne pas juger superficiellement les opposants car c’est trop facile ».
Propos recueillis par R. C.