Est-on encore dans les temps et est-ce qu’une entente entre les deux grands protagonistes de la crise est-elle possible pour des élections paisibles, crédibles transparentes et acceptées par tous comme voie de sortie de crise ? Apparemment ce sont aujourd’hui les questions qui reviennent le plus quand des adultes citoyens discutent entre eux ? La Tanzanie qui préside aujourd’hui la SADC vient de convoquer l’ancien président Marc Ravalomanana pour le sommet de la Troïka. Beaucoup pensent que le processus tanzano-français qui souhaite une ultime rencontre entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina est en marche. Ainsi des sources proches de l’ancien président de la République confirment que Marc Ravalomanana a rejoint hier la Tanzanie. On attend donc maintenant l’arrivée d’Andry Rajoelina. Mais vu le train dans lequel ce dernier est depuis quelques mois embarqué surtout après la rencontre des Seychelles, il est difficile de croire qu’il aille encore rencontrer Marc Ravalomanana et changer d’avis. Beaucoup d’indices laissent à penser en effet que le président de la transition veut poursuivre « sa route » et parcourir seul le chemin qui mène vers les élections ; et ce avec l’appui des politiciens qui espèrent tirer profit de la situation. La série d’inaugurations des « zava-bita manara-penitra » n’est certainement pas sans des visées de propagande pour sa personne et au détriment d’éventuels concurrents aux élections. Et puis quand d’autres politiciens pensent aux échéances du 8 mai prochain tout en les dénaturant de présidentielles de transition, on ne peut s’empêcher d’être pessimiste quant à la fin de la crise.
En tout cas, plus d’uns estiment que l’avenir ne dépend plus de Marc Ravalomanana qui n’a plus rien à perdre en se rendant en Tanzanie mais du président de la transition qui a tout à gagner quoi qu’il fasse. A moins que la communauté internationale ne lui barre la route d’une manière ou d’une autre. Mais dans ce combat qui ne dit pas son nom, la crise va perdurer et la population ne s’y retrouvera qu’une fois devant le fait accompli. Pour l’instant, cette population est entraînée progressivement dans une ambiance de fête imposée par le compte à rebours des cérémonies d’inauguration dans le cadre des « projets présidentiels ». La suite, c’est Noël et la Saint Silvestre et le « mois le plus long » que ni les dons et cadeaux de fin d’année (huile, poulet, canard, riz) des ministères, ni les « vary mora » ne peuvent réduire ou alléger la souffrance endurée par les ménages.
