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Divers

Manifeste d’internautes malgaches

mercredi 31 octobre 2007

Nous avions déjà évoqué (Madagascar Tribune du 1er octobre) quelques efforts communautaires malgaches liés à l’Internet. C’est donc avec plaisir que nous relayons une nouvelle initiative.

Appel à l’action pour le développement d’internet à Madagascar

Madagascar a déjà montré à plusieurs reprises sa capacité à adopter rapidement les nouvelles technologies. Il suffit de voyager dans le pays pour comprendre que l’adoption de nouvelles technologies n’est pas forcément réservée à quelques milieux privilégiés des villes : on note que dans des endroits où il n’y a pas d’accès facile à l’électricité, de nombreuses personnes ont néanmoins compris tout le parti qu’ils pouvaient tirer d’un téléphone portable, d’un lecteur VCD, MP3 ou MP4, et font preuve de débrouillardise pour acquérir et faire fonctionner de tels outils.

Parmi toutes les technologies, Internet apparaît comme un moyen particulièrement prometteur pour le développement de Madagascar.

La connexion internet de Madagascar s’est améliorée ces derniers mois, les offres des fournisseurs d’accès sont depuis peu nettement plus attractives en ce qui concerne le débit de la connexion, le coût et la stabilité.

Grâce aux cybercafés, aux solutions de connexion haut débit, et aux connexions à travers les téléphones portables, Internet est devenu plus accessible. Pour un non initié, ces changements peuvent sembler peu significatifs. Nous pensons au contraire qu’une telle évolution peut avoir autant d’impact pour Madagascar que lorsque la radio est passé de la modulation d’amplitude (AM) à la modulation de fréquence (FM) à partir de 1991.

Il est à la mode de parler de fracture numérique pour dire qu’il n’y a pas égalité d’accès aux technologies numériques. On ne peut nier l’existence d’obstacles à l’accès aux téléphones portables, ordinateurs ou au réseau Internet, et à tout ce qui a été regroupé sous la dénomination de technologies de l’information et de la communication (TIC).

Ces obstacles peuvent être financiers, provoqués par l’éloignement géographique par rapport aux infrastructures ou culturels.

Cependant, les frontières du monde numérique sont bien plus faciles à franchir que les fractures et frontières du monde physique, et il y a plusieurs raisons de penser que cela deviendra de plus en plus vrai. Il est plus facile pour un jeune malgache vivant dans une de nos villes moyennes d’accéder au savoir à travers des cours en ligne que d’envisager d’aller dans une université locale ou étrangère. Il est plus facile pour des personnes issues de pays et milieux sociaux différents de faire connaissance et de collaborer à travers internet que de le faire sans internet.

La composition même du groupe qui est à l’origine du présent texte est un exemple de la facilité d’internet à rapprocher les individus. Nos deux seuls points communs sont d’être malgaches ou de résider à Madagascar et d’utiliser l’internet.

Par contre, si certains sont des professionnels des technologies de l’information, la plupart sont des simples utilisateurs plus ou moins avancés d’internet. Certains d’entre nous résident à Madagascar, d’autres font partie de la diaspora. Certains sont jeunes, d’autres nettement moins. Certains sont membres d’associations constituées (comme Namana Serasera Dago ou Foko Madagascar), d’autres non. Certains se connaissaient déjà dans le monde « réel », la plupart ont fait connaissance sur des forums ou à travers leurs blogs avant de se rencontrer.

Nous pensons que le moyen de communication qui nous a rapproché (internet) peut développer Madagascar, mais reste peu et mal exploité.

Nous souhaitons contribuer à démocratiser internet, à élargir le cercle de ses utilisateurs et à accompagner les nouveaux venus.

Nous souhaitons que plus de malgaches, et plus particulièrement les jeunes, utilisent l’internet comme outil qui facilite et améliore leur vie quotidienne et leur permet d’accéder à la culture et à l’éducation.

Nous souhaitons que les écoles, lycées et universités, publics ou privés, puissent utiliser l’internet pour offrir un enseignement de meilleure qualité.

Nous souhaitons inciter ceux qui sont déjà connectés à aller au delà de l’usage élémentaire (mail, chat, lecture de pages web, fréquentation de sites de rencontres), et à devenir autonomes pour utiliser d’autres outils.

Nous souhaitons que les ressources en langue malgache se développent sur l’internet, et que l’on puisse trouver sur ce média tout autant l’expression des malgaches vivant à Madagascar que celle de ceux de la diaspora.

Nous souhaitons que les malgaches utilisent internet comme moyen d’expression démocratique, que cette expression aille au delà du simple défoulement verbal (« tora-po ») et devienne un véritable outil de développement.

Nous avons imaginé quelques actions possibles :
- aller dans les écoles pour y faire connaître internet grâce à des présentations et prospectus, y organiser des formations sur l’utilisation d’internet,
- faire l’inventaire des ressources pouvant intéresser les malgaches, en les listant par exemple sur un blog ou un wiki, et à plus long terme, créer un site portail orienté éducation adaptée au contexte malgache,
- soutenir une communauté éducative en ligne à l’exemple des réseaux du projet SchoolNet Africa,
- d’une manière plus ludique, permettre à des malgaches de tous âges et de toutes conditions de s’exprimer sur des projets comme « Six milliards d’autres » (www.6milliardsdautres.org).

Nous invitons tous ceux qui sont intéressés par cette initiative à nous rejoindre pour discuter plus en détail des actions à réaliser :

- lors de notre prochaine réunion le Mercredi 31 octobre à 17 heures au Centre d’Information des Nations Unies à Antsahavola (juste après la barrière de sécurité de l’ambassade des USA),

- ou en ligne sur le forum créé pour ce sujet chez serasera.org.

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