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Société

Droits humains

« Madagascar s’offre aux pédophiles »

samedi 18 août 2007

Paroles non suivies d’actes ! Que ce soient les autorités malgaches ou les autorités suisses. Ce qui s’est passé dans l’île de Mitsio, Nosy-be, en est la preuve.

Depuis plusieurs années, un ressortissant suisse a attiré l’attention de la population de par ses comportements douteux envers les gosses. A l’époque, l’UNICEF de Madagascar a été saisi par des groupes de Français, sans avoir eu des répercussions. C’était en 2003. Le ressortissant Suisse en question vivait en fait au milieu d’une population « fragile », facile à manipuler, et qui ignore les plus petits de leurs droits. En tant qu’humains.

Roland Vilella, représentant d’une association française « Pharmacie Humanitaire Internationale », est allé sur place. Après enquêtes, en collaboration avec la Police locale, les faits sont confirmés. Des témoignages de Malgaches et de Français, dont ceux du consul de France et de sa femme, ont apporté plus d’informations.

Affaire traînée en longueur

Roland Vilella envoie les dossiers aux autorités suisses qui, a fait comprendre Roland Vilella, ont traîné des pieds. Mais en janvier 2006, il est contacté par la police et des magistrats suisses, spécialistes en la matière. Il se rend alors à Baale, où il se rend compte que ce Monsieur est déjà fiché par le Service la Police et de l’Interpol. Pour quels motifs, il ne le sait. En tout cas, il n’est pas « un » inconnu.

Sept mois après, une plainte avait été déposée, à Nosy-be, par deux gamines de 12 et 14 ans, et de leurs familles. Elles ont été violées par le-dit Suisse. C’est seulement au milieu de l’année 2006 que le Monsieur en question est arrêté par la Police Nationale et envoyé en prison. Encore deux mois, et le procès se tient au Tribunal de Nosy-Be. Les plaignants ne sont pas avertis. Sentence : le Monsieur est condamné à 5 mois d’emprisonnement et à Ar. 2 millions d’amende, le tout avec sursis. Fait étonnant : il a été condamné pour détournements de mineurs.

Entretemps, le Monsieur s’approche du Chef de fokontany, ce dernier refuse tout arrangement. Même pécunier. « Son acte équivaut à une assurance de pouvoir continuer ses activités », explique notre interlocuteur. Il est d’ailleurs libre, en novembre 2006.

Appel en queue de poisson

Quinze jours après le verdict, le ministère public, représenté par le Procureur de Nosy-be, fait appel, jugeant la sentence trop faible. « Il s’agit en réalité d’actes de pédophilie ». La communauté des deux jeunes victimes et de leurs amis reçoivent ainsi le soutien financier d’une association. Avec leur avocat, ils font ensemble le voyage pour Mahajanga où doit se tenir le Tribunal le 7 août 2007. Les témoins sont prêts à soutenir leur cause car l’espoir est revenu. Ils vont enfin être entendus.

Coup de théâtre, le ministère public retire son pourvoi en Appel et le juge « non avenu ». Tout s’arrêtera alors là. Même si le Tribunal a annoncé que la sentence sera annoncée le 3 septembre prochain, il est presque sûr que la première sera retenue.

La pédophilie n’est pas condamnée…

Ce qui est sûr, d’après notre interlocuteur, c’est que la pédophilie a encore de beaux jours devant elle, pour ce qui est de Madagascar.

« La Suisse qui lutte avec ferveur contre de tels actes sur son territoire, n’a daigné écouter les cris des deux plaignantes Malgaches, contre des méfaits perpétrés par un de ses ressortissants. Pourvu qu’on ne rirait pas de nous… » conclut Roland Villela.

Recueillis par Volana R.

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