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« Madagascar 2002 • Genèse et Silences d’une crise » de Gilbert Raharizatovo

samedi 14 juin 2008 |  2640 visites 

Gilbert Raharizatovo vient de publier un ouvrage de 356 pages sur les événements de 2002.

Ce journaliste et historien, animateur des débats politiques « Avara-patana » et « Imaso » successivement sur les antennes de la RNM et de la TVM, a travaillé pendant six ans pour entrer dans le secret de ces événements douloureux pour la Nation Malagasy . Le prologue est très clair dans ses contenus. Quelques passages sont comme de véritables provocations mais l’auteur rejette le qualificatif de provocateur. « Ce sont les faits auxquels je reste très fidèle qui le sont », a-t-il précisé. L’ouvrage édité par l’imprimerie catholique d’Antanimena promène les lecteurs à travers des analyses, des reportages inédits, des récits et témoignages qui font des révélations troublantes. Les livres sont disponibles dans toutes les librairies à partir de ce lundi. Nous avons pu soutirer quelques informations importantes sur l’ouvrage.

Pourquoi un ouvrage sur 2002 ? Ne serait-il mieux de parler du temps présent en tant que journaliste ?

 « C’est une question qui revient bien souvent. Il faut tout de même faire très attention car la crise de 2002 est quelque chose de très spécifique dans notre histoire nationale. C’est un grand tournant , voire une véritable cassure. Les phases préparatoires de cet événement ont commencé depuis la mise en application de la politique de libéralisation en plein milieu des années 80. Le mouvement populaire de 91 aurait dû avoir les spécificités de 2002 mais les conditions n’étaient pas encore réunies à l’époque. L’église a pu faire émerger les sociétés civiles mais elles étaient à l’époque encore trop faibles pour se constituer en force anti-parti, étant obligées de puiser ses personnes ressources dans le monde politique. Le renouvellement de la classe politique ne pouvait pas se réaliser. L’échec est inévitable avec l’amalgame église et parti politique dans la fameuse « Herivelona ». En 2002, c’est différent. Le représentant des sociétés civiles qui va être épaulé par l’Eglise pour prendre le pouvoir est à l’intérieur de l’Eglise même et de surcroît un homme idéal sur une plate-forme d’empire. Le mouvement de translation de l’empire vers le pouvoir se faisait dans une aisance extraordinaire. Les partis politiques ne sont que des accessoires mais non des partenaires incontournables. Ils étaient remplacés par l’église et l’entité empire.

2002 est donc une cassure et cela explique tout ce qui se passe autour de nous actuellement. Premier résultat palpable : la mort de tous les partis politiques. Deuxième résultat : système ultra libéral et le rêve du gigantisme. Donc 2002 explique tout. C’est nécessaire d’écrire d’une manière objective ce qui s’était passé réellement et c’est l’importance de ce travail. D’ailleurs dans ce livre j’arrive jusqu’en 2008 ».

Votre habituel franc-parler sera-t-il encore visible à travers vos phrases ?

 « Je dois rester moi-même. Je ne peux pas trahir mon naturel. Je reste très objectif dans mes analyses et je sais que beaucoup de passages vont froisser des âmes sensibles mais les faits sont les faits. Un journaliste a le devoir sacré de rester fidèle aux faits ».

Qu’est-ce que vous entendez par silences d’une crise ?

 « Trop de tabous, de controverses et des non-dits dans 2002. Ils sont tus pour la plupart exprès pour préserver des intérêts quelconques ».

Citez- nous quelques chapitres.

 « Cet ouvrage est un document. J’ai quitté la division classique de trois chapitres pour créer un livre de douze chapitres. Voici quelques-uns : un homme,un empire et le pouvoir./ Jeux de Fanorona dangereux./ Trop de religion tue la politique./ Suicide collectif des partis./ La forteresse de Ravalomanana sur les ruines de l’AREMA./ Les barrages de 2002./ Les ouvriers politiques, le zélés et les profiteurs de situation.

Tous les acteurs de 2002 sont-ils cités dans leurs rôles respectifs ?

 « Pourquoi les occulter ? J’ai cité quelques 250 noms d’importantes personnalités nationales ou étrangères. Elles sont des chefs d’Etat, des hommes politiques, des opérateurs économiques, des militaires, des journalistes, des hommes d’église, des magistrats. Bref des hommes et des femmes qui ont joué des rôles principaux ou secondaires dans cette crise. J’ai listé leurs noms dans mes dernières pages ».

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