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Editorial

Lettre ouverte

lundi 13 août 2012 |  4212 visites 

Le ministère du tourisme et de la culture des Seychelles a rendu publique une lettre ouverte du président fondateur des Seychelles, James Mancham, à Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Ci-après une traduction libre :

« Messieurs, de l’île de Majorque en Espagne, où je prie pour un monde meilleur et où je médite sur la situation à Madagascar, et alors que je célèbre mon 73ème anniversaire, j’ai estimé que je devais vous envoyer ces quelques mots d’encouragement grâce aux bons offices du président des Seychelles James A. Michel qui vous accueille pour une deuxième fois dans nos îles en vue d’un accord de réconciliation. Le résultat de cette réunion est si important que même le président Jacob Zuma de la République d’Afrique du Sud a décidé de mettre de côté de nombreux problèmes urgents de son pays pour aider autant qu’il peut.

« Messieurs, partout aujourd’hui, les hommes de bonne volonté représentent les espoirs permanents de l’Humanité et pensent que l’Histoire est un auteur qui agit dans le temps et pour l’éternité.

« Vous savez que le mal existe, mais que la bonne volonté peut le vaincre. Tel est l’enseignement de toutes les Religions. Vous pouvez ne pas avoir requis cette mission, mais dans l’appel de l’Histoire, il y a l’honneur. Vous avez la chance d’écrire l’Histoire de notre temps - l’histoire de la façon dont Madagascar aura vu la lumière vaincre les ténèbres, avec les divisions inutiles et l’hostilité qui cèdent la place à la paix et à la réconciliation.

« Quand je pense à vous deux impliqués dans la tâche historique qui vous incombe, je ne peux pas m’empêcher de me rappeler les mots de Ralph Waldo Emerson :

« Qu’est ce qui rend les piliers d’une Nation forte
et ses fondements solides ?
Qu’est ce qui la rend puissante pour défier
les ennemis qui se pressent autour d’elle ?
Ce n’est pas l’or - les grandeurs de son royaume
s’effondrent dans le choc des batailles ;
ses charpentes sont posées sur des sables mouvants,
pas sur du roc solide.
 
Est-ce l’épée ?
Demandez à la poussière rouge des empires disparus ;
le sang a transformé leurs pierres en rouille,
a émietté leur gloire.
 
Et est-ce l’orgueil ? Ah, cette couronne lumineuse
a semblé douce aux Nations -
mais Dieu a abattu le lustre
en cendres à ses pieds.
 
Ce n’est pas l’or, mais seulement les hommes qui peuvent rendre
un peuple grand et fort ;
les hommes qui, pour la vérité et l’amour de l’honneur,
restent vifs et souffrent longtemps.
 
Les hommes courageux qui travaillent tandis que d’autres dorment,
qui osent pendant que d’autres fuient ;
ils construisent les piliers d’une nation en profondeur
et les montent jusqu’au ciel. »

Sincèrement,

Sir James R. Mancham , KBE
Président fondateur de la République des Seychelles
Membre du Comité des Sages du COMESA
Récipiendaire du Prix Gusi de la Paix 2011 pour l’art de gouverner


NDLR : Ralph Waldo Emerson est un essayiste, philosophe et poète américain. Le poème cité ci-dessus, « A Nation’s Strength », a été publié en 1904.

Am-bava homana, am-po mieritreritra, mais alors que la SADC a annoncé la tenue d’ici deux ou trois mois d’une grande réunion de toutes les parties intéressées, qu’elles soient signataires ou non de la feuille de route, l’on est en droit de se demander si la diffusion de ce message s’adressait vraiment aux deux destinataires désignés et ne visait pas largement au delà.

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