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Politique

Propagande pour les législatives

Les partis politiques ont-ils baissé les bras ?

mercredi 4 décembre 2013 | Bill

La campagne des législatives est certes une campagne de proximité mais les moyens utilisés et les ressources mobilisées font penser à des candidats pour la présidentielle. Carnaval, sonorisation mobile, publicité en boucle ou multiples dans les stations de radio et télé, quartiers généraux avec portraits grand format, tee-shirts et casquettes foisonnent. Un candidat dans l’Avaradrano s’est même permis de se déplacer en hélicoptère pour inaugurer sa campagne, si dans la capitale des indépendants sans ressources suffisantes font appel en leur nom et sous le couvert d’association, aux contributions des citoyens au financement de leur campagne et de leur candidature. D’autres candidats en revanche, au lieu d’encourager la conscientisation et la responsabilisation des citoyens, continuent de les infantiliser et de se comporter comme candidat à la mairie ou à un poste pour l’Exécutif municipal ou étatique.

Comme la Providence, quelques-uns de ces candidats ont fait construire en moins d’un mois ce que le maire et le ministre de l’Aménagement du territoire et les services d’urbanisme n’ont pas réalisé dans certains quartiers de la capitale : ruelles, passerelles, canaux d’évacuation des eaux …, et ce après avoir été introuvables des mois et des années durant dans ces quartiers, tant dans le domaine social que politique. Et ils prétendent vouloir se faire le porte-parole des habitants de ces arrondissements en procédant à des actions ponctuelles, qui n’ont aucune visée de pérennité mais juste pour amadouer : comme qui dirait des trompe-l’œil.

En fait il y a diverses catégories de candidats. Dimanche 1er décembre, une plateforme de 117 candidats de tous les horizons s’est fait connaître sous le nom de Mapar ou « Avec le président Andry Rajoelina ». Andry Rajoelina était venu assister au spectacle de présentation sans cortège officiel ; mais à n’en pas douter, il soutient ces candidats aux législatives qui seraient sinon tous partis en ordre dispersé car beaucoup n’appartiennent à aucun parti politique mais se prévalent de leur association dont les procédures de création et de gestion sont connues de tous. L’initiative de plateforme a évidemment quelque mérite, dont cette référence à un objectif qui est de changer si on devait considérer le rappel insinué par le port d’habit de couleur orange, port qui suggère la cristallisation de l’opinion des partisans autour des valeurs et principes défendus sur la place publique par le père de la « révolution orange ». Toutefois, le bilan de plus de 4 années de gestion du pays pèse lourd vis-à-vis des candidats de cette plateforme.

Des candidats qui ont occupé des postes ministériels ou ont toujours évolué dans la haute sphère de la transition se portent candidats députés. Mais depuis le temps de cette transition finissante, ils n’ont pas écouté leurs voisins du village ; ils ne s’étaient pas préoccupés des aspirations des paysans qui seront leurs électeurs. Ils se sont davantage distingués comme les nouveaux riches dans les parages et dont les proches n’empruntent plus les moyens de transport en commun mais de belles voitures neuves.

On doit remarquer que rares sont les candidats qui mettent en avant leur appartenance à un parti politique. Les partis politiques cèdent-ils le pas au culte de personnalité ? Les principes et idéologies ont disparu ou ont du mal à s’exprimer alors même que ce sont dans de telles circonstances de propagande, que les partis politiques devraient logiquement se mettre en valeur. C’est dans ces moments historiques de propagande électorale qu’un parti bénéficie le plus d’écoute, de nombre d’auditeurs et d’attention de part de l’opinion. Mais lors de la présente campagne pour les législatives, on entend très peu parler dans les quartiers qui sont visités par les candidats, de programme ou de projet de société du parti politique qui parraine les candidats. La quintessence du parti, ses principes et ses idées forces ne sont présentés nulle part. On entend plutôt parler d’association de « bienfaisance » ou des actions conduites par tel ou tel candidat. Les candidats agissent seuls en leur nom et au nom d’association montée de toutes pièces pour les circonstances.

En tout cas, les débats idéologiques et les discussions sur les grandes orientations et les principes qui animent les membres et les candidats de partis politiques et pour lesquels ils devraient convaincre les électeurs, sont inaudibles. Du moins pour l’instant, les candidats se présentent surtout en leur nom et étalent leur connaissance du milieu, de leur quartier et de ce qu’ils ont construit ou aidé dans leur communauté d’origine. Ils mettent en exergue leurs actions individuelles et non leur appartenance ou ce que prône, véhicule et défend leur parti. Les pratiques politiques de ces périodes successives de crise ont tellement terni l’image de parti politique dans l’opinion que les citoyens ne cherchent plus qu’à s’accrocher à des individus providentiels, à des apparences de bouée de sauvetage.

Mais c’est aux partis politiques d’interpeller l’opinion, de faire prendre conscience de ce que les citoyens sont en droit et sont capables d’entreprendre. Il est du devoir des partis politiques d’animer, d’éveiller le sens du devoir, du respect de la loi et de provoquer un sentiment d’acteurs du développement et de la lutte contre la pauvreté dans la société. De tels discours sont difficiles à rencontrer aujourd’hui malgré l’opportunité que la campagne de propagande offre. Est-ce incompréhensible ?

8 commentaires

Vos commentaires

  • 4 décembre 2013 à 10:00 | Bena (#494)

    j’imagine ce que sera la nouvelle assemblée (d’artistes en déclin, de politiciens en fin de carrière, d’hommes d’affaires en difficulté) quand les candidats s’entête à curer les canaux, ramasser les ordures ou construire des stades et des bassins de lavage. ils ont tous oublié (sauf jaytaxx, rare intello dans la course) que le métier consiste à concevoir des lois et constituer des lobby.

  • 4 décembre 2013 à 12:07 | Mihaino (#1437)

    Les candidats exhibent leurs moyens et la fête continue dans toutes les villes ! La provenance de tous ces moyens financiers, matériels (volants et/ou roulants) demeure dans une OPACITE totale !
    Dans leurs discours de propagande , les candidats doivent répondre à la question qui fâche :" Qui sont les généreux donateurs qui financent votre campagne électorale avec des dépenses colossales engagées (englouties) ??
    Les électeurs sont surpris de constater les forces des riches candidats EN MOYENS utilisés et les faiblesses des candidats modestes , indépendants ...
    Les partis politiques ne veulent plus dépenser plus pour échouer plus !??
    Ils ont raison car le vrai changement tarde à venir tant que notre Politique reste dictée et dirigée de l’extérieur ....
    BONNE CAMPAGNE et que le meilleur gagne !

  • 4 décembre 2013 à 16:01 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Bonjour et bonne journée à tous.

    Les politiciens peuvent tromper plusieurs fois une partie de la population mais ils ne peuvent pas tromper indéfiniment toute la population.
    Quant on est incapable de se remettre en cause/de faire un semblant de relève dans ses rangs/ d’évoluer dans les idées et les pratiques, on finirait par disparaître définitivement de la vie de la nation.
    C’est le comble de l’ignorance lorsque 41 candidats se sont bousculés au portillon pour devenir président de la 4ème république doté d’un pouvoir honorifique (50% d’amputation en tant qu’exécutif).

  • 4 décembre 2013 à 17:01 | Vohitra (#7654)

    Dans l’histoire politique du pays, il n’y a que deux (2) partis politiques qui s’étaient investis dans l’éducation de ses membres : le MFM et le LEADER/FANILO. Depuis, les autres, disons les quelques centaines n’ont fait que créer des structures et organisations dépourvues d’idéologie et de valeur.
    Le MONIMA ka mioviombio du regretté Monja Jaona en fait aussi partie avant l’arrivée de Roindefo à la tête du parti.
    Les fléaux qui ravagent la vie des partis à Madagascar sont le fait que les membres dirigeants sont constitués pour la plupart de fonctionnaires et du cercle familial du fondateur, et la corruption qui n’est que le corrolaire du premier fléau.
    Quid des politiciens indépendants ou politiciens indépendants ? de mon humble avis, ce sont des paresseux qui veulent brûler des étapes, animés par la cupidité.

    • 4 décembre 2013 à 17:07 | Vohitra (#7654) répond à Vohitra

      Je veux dire indépendants politiciens, c’est du non-sens tout court !

    • 4 décembre 2013 à 17:46 | Mihaino (#1437) répond à Vohitra

      Il ne faut pas oublier aussi que l’ AKFM du Pasteur Andriamanjato Richard avant la scission du Parti avec l’AKFM Fivoarana de Gisèle Rabesahala ont formé bien des cadres aussi mais partis ailleurs . On peut citer entre autres :
      - Mox Ramandimbilahatra ,fondateur du parti TEZA puis conseiller spécial avec Norbert Lala Ratsirahonana de Marc Ravalomanana.
      - Laurent Ramaroson , ancien député élu et Secrétaire général du parti AVI, fondé par Norbert Ratsirahonana .
      Mox brille par son silence en passant la relève au CST Jean Louis de TEZA alors que Laurent continue à être actif en Politique... ?!
      Le LEADER/FANILO ne représente plus que l’ombre de son fondateur Herizo Razafimahaleo et reste comme d’habitude près du plus fort ( cf Rija Rajohnson , ancien ministre du temps de l’ AREMA puis Directeur du cabinet de Andry TGV et le béni-oui-oui de la HAT ).
      Ne pas oublier les enfants du PSD car Haja Resampa est et veut rester SG de PHAT ?!
      Notre PAYS reste au point mort et reculera encore d’un 1/2 siècle si tous ces politicards ne rendent pas leur tablier et qu’ils laissent la place aux jeunes compétents, intègres et toujours à la pointe des nouvelles technologies modernes et ayant conscience des conséquences de la MONDIALISATION du XXIè siècle ...
      Cordialement,

    • 5 décembre 2013 à 17:26 | Rakotoasitera Fidy (#2760) répond à Mihaino

      Mihaino

      Dois je comprendre que vous etes ’ENCORE’ dans le rève ??

      Et au nom de quoi voudriez vous que ces vieux loups vont céder leur place au profit des jeunes , qui comme vous le dites sont compétents etc ...

      Mais , Mihaino , ces places s’acquièrent par les urnes

      A moins que par un coup de baguette magique (nous sommes en pèriode de Noel) une fée débarquant d’une citrouille fasse disparaitre ces vieux de la surface politique malagasy

      Non ???

  • 8 décembre 2013 à 14:01 | Andy (#7953)

    Certains candidats escrocs se présentent aux législatives pour échapper aux poursuites pénales grâce à l’immunité parlementaire.
    Juste pour illustrer : Rakotondrainibe Stéphane a été récemment saisi de ces biens par la justice...

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