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Corne de l’Afrique

Les nouveaux pirates somaliens, une menace pour l’île

vendredi 31 octobre 2008 | Franck Raj

Le détroit de Bab El Mandeb qui longe les côtes somaliennes est le point de passage des navires en provenance de l’hémisphère Nord, mais aussi du Sud. C’est dire donc l’enjeu de ce bras de mer dans l’échange entre le Nord et le Sud. Madagascar n’est pas épargné par ce fléau tout à fait récent qui menace son environnement économique. Visiblement, les 3700 kilomètres de côtes somaliennes sont devenus infréquentables. Cet endroit est devenu le repaire de flibustiers armés de lance-roquettes RPG7, de kalachnikov et de grenades offensives. Pire que la roulette russe, raconte le reporter Jean Christophe Briscard. N’hésitons pas à dire que c’est tout le ravitaillement du pays en tout genre de produits qui sera remis en question. Car il ne faut pas oublier qu’une partie de notre approvisionnement en fuel lourd passe par cette route. Dans ce cas, ces produits destinés pour Madagascar (dons alimentaires, vestimentaires ou en équipement) vont constituer des butins qui vont disparaître directement dans les repaires de ces pirates de mer. Il faut s’imaginer que si nos exportations et surtout les produits d’importation dont le pays aura besoin pour faire marcher son économie, tomberont sous la coupe des pirates somaliens, les Malgaches seront à court de vivres. D’où notre intérêt particulier à voir à la loupe l’évolution du phénomène inquiétant de la piraterie somalienne.

Le cas du « Faïna »

Récemment, l’arraisonnement par des pirates somaliens du navire ukrainien “Faïna” transportant 33 chars T-72 de fabrication russe en est un exemple probant. Il a fallu l’intervention de la marine américaine afin de protéger la vie de l’équipage, mais surtout aussi pour éviter que ces matériels militaires ne tombent entre les mains des pirates. Mais qui sont justement ces derniers ?

A l’origine, c’étaient d’honnêtes pêcheurs. Ils ont 25 et 26 ans et n’envisageaient pas au début de faire de la piraterie. » Mais de pêcheurs armés jusqu’aux dents, ils sont convertis progressivement en pirates, poussés par la nécessité et la famine qui menace leurs familles. Depuis, leur rang s’est gonflé par l’infiltration des miliciens somaliens. Rompus au métier des armes et prêts à tout, ils ont très vite battu tous les records de piraterie : attaques en mer (12), prises d’otages (241) et utilisation d’armes de guerre, kalachnikovs, lance-roquettes.

En effet, selon le dernier rapport du BMI, six attaques ou tentatives d’attaque y ont eu lieu en 2005. Cargos, tankers battant tous les pavillons ne sont pas épargnés par l’arraisonnement ou l’enlèvement. Même les marines française et américaine destinées à combattre les pirates somaliens ont toujours essuyé de sanglantes ripostes de la part de ces derniers.

Un défi pour le commerce d’armements

Mais la piraterie somalienne est l’une des plus dangereuses du monde pour ses capacités à intercepter les navires y transportant des matériels militaires. Dans les années 80, ce problème d’un autre genre ne s’était nullement posé. Par exemple, l’Etat malagasy n’éprouvait aucune difficulté pour faire passer ses blindés en provenance de Russie par le détroit de Bab El Mandeb. A la même époque, l’approvisionnement des pays arabes du Proche-Orient en missiles ou en avions de combat supersonique, se faisait entre autres en logeant les côtes somaliennes. Idem pour ceux d’Afrique en pleine guerre intestine, qui, moyennant 100 euros l’unité, s’achètent un grand nombre de fusils d’assaut de type AK-47. Toujours à la même époque, les pays qui vendaient le plus d’armes étaient les Etats-Unis, l’ex-Urss, l’Italie ou la Tchécoslovaquie, etc. Il existe pas moins de 40 firmes qui ont les meilleurs chiffres d’affaires. Mais parmi ces dernières, les ventes profitent à 6 grandes firmes américaines, qui figurent d’ailleurs parmi les 10 premiers producteurs. Si l’on réactualise les faits, il faut imaginer alors la possibilité d’enrichissement rapide des pirates somaliens en considérant les acheteurs potentiels d’armes comme l’Arabie, l’Egypte, la Chine, le Pakistan, etc. Mais les circuits inégaux sont bénéfiques pour la piraterie somalienne. Dépendant de la situation politique au Moyen-Orient et en Afrique, le trafic se déroule souvent au vu et au su des services secrets occidentaux…

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