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Politique

Affaires nationales

Les évêques catholiques dénoncent

samedi 16 février 2008 | Eugène R. |  1471 visites 
Mgr Fulgence Rabemahafaly.

Les membres du conseil permanent des évêques catholiques, réunis durant trois jours à Tana, ont fait l’analyse des affaires nationales et en ont tiré des conclusions résumées dans ce qu’ils dénomment « message de carême ».

En effet, ces évêques dirigés par Mgr Fulgence Rabemahafaly dénoncent toutes formes de détournement des choix des électeurs constatées lors des dernières communales. « Des résultats électoraux ont été inversés ou purement et simplement annulés et une partie des citoyens en droit de voter n’ont pas pu exercer leur devoir électoral car les élections ont été reportées dans certaines circonscriptions », fustigent ces membres du conseil permanent des évêques catholiques. Selon Mgr Philippe Ranaivomanana, évêque d’Ihosy, des preuves de ces anomalies leur ont été apportées durant les trois jours du conclave. Pour Mgr Fulgence Rabemahafaly et consorts, ces anomalies mettent en danger la démocratie.

Cependant, les évêques catholiques n’invitent pas les fidèles catholiques et les Malgaches de bonne volonté à bouder les régionales du 16 mars prochain, coïncidant avec la célébration de la journée des Rameaux et celle de la jeunesse catholique. Ils demandent cependant à l’Etat de libérer pour les prochaines fois les électeurs le jour de dimanche et les jours de fête.

« Affaire Karajia »

Ces évêques catholiques ne s’arrêtent pas là. Ils ont également axé leurs analyses et réflexions sur l’exercice de la la liberté d’expression et d’opinion à Madagascar. Ainsi, ils dénoncent toutes formes de violence, d’intimidation et de pression dont font l’objet certains citoyens qui veulent appporter leur part de brique au développement de la société. Ces citoyens n’osent même pas s’exprimer de peur d’être virés de leur fonction, déplorent ces dirigeants religieux qui se comportent en « raiamandreny ». A propos justement de cette liberté d’expression et d’opinion, ces évêques n’ont pas pu ignorer l’ « affaire karajia », une affaire qui concerne directement l’église catholique. Au lieu de condamner ouvertement la suspension de cette émission de la radio Don Bosco (RDB), ils attirent l’attention de ceux qui veulent les entendre que le dialogue, l’échange d’idées et les « Hevitra tera-bary » sont des valeurs auxquelles les Malgaches attachent une importance particulière. « Ces Malgaches ne digèrent pas qu’on les musèle ou qu’on n’écoute pas les autres parce qu’ils ne partagent pas les mêmes convictions que vous », soulignent Mgr Fulgence Rabemahafaly et consorts. Ainsi pour permettre à tout un chacun de s’exprimer comme dans tous les pays démocratiques dignes de cette classification, les évêques catholiques jugent nécessaire la sortie de la loi sur la Communication.

En fait, selon Mgr Philippe Ranaivomanana, l’église catholique n’est pas là pour donner des leçons aux dirigeants politiques, mais pour défendre l’intérêt général.