Les coups de griffes du samedi 11 février

Lu dans le journal Le Monde : « Maldives : après le coup d’État, le chaos ». Contrairement à chez nous donc : les Maldives étaient considérés comme un paradis avant le coup d’État, après le coup d’État c’est donc le chaos. Chez nous, avant le coup d’État c’était le chaos et après, c’est le paradis sur terre ! lol

Toujours aux Maldives : « l’ancien président demande à son successeur de démissionner ».
Encore un qui ne lit pas le Tonton. Un homme arrivé au pouvoir grâce à un coup d’État ne démissionnera jamais. J’ai dit que Rajoelina ne démissionnera jamais, même si le pays était à feu et à sang. Jusqu’à maintenant, les faits me donnent raison.

La perquisition au domicile du fils Ravalomanana a abouti (soi disant) à la découverte de drogues. J’ai perdu 1 ariary car j’avais parié avec un ami, il y a quelques semaines, en disant que l’on allait bientôt découvrir chez lui des « bombes artisanales » bien de chez nous. Shit ! Et c’est le cas de le dire.

Je trouve un peu pathétique les images du DST (Directeur de la sécurité territoriale), Charly Nakany, montrant des paquets. Je me dis que tant qu’il y aura ainsi des hauts fonctionnaires qui sont à ce point avilis par un pouvoir, quel qu’il soit, notre pays restera très très loin d’une vie démocratique paisible, et nos petits enfants seront encore accolés à la pauvreté et au sous-développement pour longtemps. Amen.

Quelques déclarations qui prouvent que l’on est tout sauf dans un État de Droit :
« Le Premier ministre déclare que ni le gouvernement ni la hiérarchie du commandement militaire n’étaient au courant de la perquisition menée au domicile de Ravalomanana ».
Le secrétaire d’État chargé de la Gendarmerie, le général Randrianazary, déclare : « la gendarmerie aurait dû être avisée de la perquisition du domicile de Ravalomanana ».

Dans les conditions actuelles, toute force de l’ordre ou de police qui dépend directement de la Présidence, sans aucun encadrement juridique ou judiciaire, est une forfaiture et un déni de l’État de Droit. La DST, comme la FIS avant, ne font que de la basse police (triste police politique telle qu’on la connaît chez Poutine ou en Chine) pour les gens de la Présidence de la Transition, et les aider à se maintenir au pouvoir coûte que coûte. Que l’on me prouve juridiquement le contraire. Dans tous les cas, c’est une honte pour notre pays et on se demande si le Représentant de l’UE ne regrette pas d’avoir présenté ses lettres de créances à un pouvoir pareil !

Lors de la commémoration du sinistre 7 février 2009, Rajoelina a lancé plusieurs phrases qui relèvent plus de l’émotion ou de l’idiotie que de la réflexion venant d’un « Chef d’État ». Mais il est vrai qu’il n’en est pas un.

Celle qui me fait le plus honte, c’est quand il dit : « On s’assurera qu’ils ne dirigeront plus le pays ». Quand il dit « on », il s’inclut dedans. Ce jeune homme ne sait-il pas que, dans un pays normal et avec un minimum de pouvoir au peuple, ce n’est pas à « lui » ou à « on » ou « à qui ce soit » de décider qui va diriger le pays ? C’est aux urnes, donc au peuple, de décider ainsi. En tout cas, cela traduit sa profonde pensée et celles de ceux qui le soutiennent : « le pays leur appartient, le peuple et les urnes n’ont pas leur mot à dire ». Dans ces conditions, on est bien dans une dictature ! CQFD.

On voit bien aussi qu’en fait, avec toutes ces déclarations à l’emporte-pièce, il n’est qu’une simple marionnette à qui son entourage maléfique fait dire ce qu’ils ont envie de dire, pour rester au pouvoir et profiter de tout pour s’enrichir au plus vite au détriment de la Nation. Pour ceux qui veulent une piqûre de rappel, lire mes articles : « la marionnette et les guignols » et « la marionnette, les guignols, les vautours et les voyous de la République », publiés sur MT en juin et août 2010.

Rajoelina : « Des malfaisants essaient de saboter la lutte populaire » : c’est un problème psychiatrique. Il est toujours convaincu qu’il a été mis au pouvoir par la volonté du peuple ! J’ai déjà dit que donner à Charles et consorts le nom de « peuple » relève de la dyslexie mentale si ce n’est de la folie pure !

Rajoelina encore : « Il n’y aura plus de sang malgache versé, surtout pour des raisons politiques ». En gros, il n’y que lui qui y ait droit car il me semble bien qu’il y a eu d’autres morts, pour des raisons politiques, depuis sa mise (il n’a pris le pouvoir, on l’y a mis) au pouvoir par une poignée de militaires mercenaires.

Mamy Rakotoarivelo a répondu en disant : « Andry Rajoelina a fait tuer. Je vous renvoie à l’enquête sur une chaîne de télé française, diffusée sur You Tube, ayant pour titre « Retour sur la scène du crime » et reprise en version écrite par Tia Tanindrazana du 7 février 2012 en page 2. C’est donc Andry Rajoelina qui ne devra plus diriger le pays ». Conclusion pour moi : ils sont tous responsables et coupables de la mort de nos compatriotes. Dégagez tous !

Au sujet d’un éventuel retour de Ravalomanana, le Président de l’AV7 (Association des Victimes du 07 Février) a déclaré urbi et orbi : « S’il revient dans le pays, j’en ferai mon affaire personnelle ». Et oui ! Dans notre pauvre pays, il suffit de se faire connaître comme étant proche de Rajoelina ou défendre sa cause pour rester au pouvoir, et on peut proférer publiquement des menaces de mort, en toute impunité et en dehors de toutes règles de Droit. Face à une telle déclaration, une vraie Ministre de la Justice aurait tout de suite saisi le Parquet pour menace et tentative de meurtre ! Et dire que certains osent parler d’impunité ! Quel bande de ploucs !

Alain Ramaroson a osé demander à ce que le 7 février soit chômé et payé. On se demande vraiment si les gens ont toute leur tête pour dire et demander n’importe quoi. On serait dans un pays pauvre dont la devise serait « travailler moins pour gagner plus ». Encore un qui mérite le prix Nobel d’Économie.

Au sujet des rumeurs de coup d’État, le CEMGAM (le chef d’État-Major) a dit « Pour préparer un coup d’État militaire, il faut compter au minimum sur la prise d’un camp tout entier (exemple CAPSAT ?). Personne n’accepterait de se laisser avoir aussi facilement, compte tenu de la situation actuelle, car qui dit coup d’État dit effusion de sang et mort d’hommes » (comme justement le 07 février et ensuite jusqu’à fin mars 2009 ?). Merci, mon général, de confirmer ainsi qu’il y a bien eu coup d’État en mars 2009. CQFD

Monja Roindefo a dit qu’il n’a jamais eu connaissance ni du déclenchement ni du déroulement et encore moins des résultats de l’enquête sur la tuerie du 7 février, alors qu’il était PM. Il a rajouté « Tout ce que je sais, c’est qu’il y a eu des tirs croisés dont j’ignorais la provenance et le(s) commanditaire(s) . On parle d’enquête alors que moi, en ma qualité de Premier ministre de l’époque, n’en ai diligenté aucune et n’ai reçu aucune conclusion ». Déclaration à verser au dossier pour dire que le procès bidon était bien bidon, comme on sait faire chez nous !

Les agissements du ministre des Transports et des hauts fonctionnaires rattachés ridiculisent notre pays et montrent que celui-ci est tout sauf un pays avec des dirigeants sensés. Quelques perles de la bêtise humaine et de l’ignorance de ce que peut être l’Aviation Civile Internationale :
 Le ministre Benjamin Ramanantsoa : « Mon courrier n’était qu’une mise en garde, pas une interdiction »
 Le secrétaire général Jocelyn Razafimanjato : « Il relève de notre responsabilité d’informer toute compagnie aérienne concernée afin qu’elle puisse prendre les dispositions adéquates. C’est la raison pour laquelle nous avons informé la compagnie Airlink pour que les événements malheureux du 21 janvier dernier ne se reproduisent plus »
 « La lettre que nous avons envoyée, vendredi dernier, était une note d’information pour la compagnie Air Link. Notre objectif est de faire de notre mieux pour enlever la compagnie Air Madagascar de la liste noire « Annexe B » de l’Union européenne. À cet effet, il est du ressort de l’État par le biais du ministère des Transports de garantir la sûreté aéroportuaire notamment avec un aéroport répondant aux normes internationales »
 « décision purement technique prise par le secrétaire général des Transports, le ministère des Transports n’a pas mis au courant le premier ministre de la prise d’une telle décision ».

Le ministre des Transports s’est même permis de dire qu’il est interdit de manifester aux environs de l’aéroport. Je rappelle à ce Monsieur, qui est certainement ignare dans le domaine de l’aviation civile et du Droit Public, que l’Aviation Civile n’a aucune autorité de police en dehors de la zone aérienne (Air Side dans le jargon de l’ICAO ou OACI). L’autorité de police côté « Public Side » relève du pouvoir régalien de l’État et il me semble bien que jusqu’à preuve du contraire, le ministre des Transports n’est pas en charge de la Sécurité Publique.

J’ai dit plus haut (déclaration menaçante du président de l’AV7) qu’il suffit de dire et de se proclamer proche de Rajoelina et vous pouvez dire ce que vous voulez, en dehors de toutes règles sommaires de Droit. Le ministre (ou sinistre) des Transports confirme bien ce que j’affirme.

En tout cas, le PDG d’Air Link a réagi avec cette phrase laconique : « C’est du jamais vu dans le monde ». En résumé, il a dit : bienvenue aux pays dont les dirigeants sont fous.

Au sujet de l’assassinat d’un magistrat à Toliary, déclaration de notre ministre de la Justice, Christine Razanamahasoa : « J’ose avancer que cela dépend de l’âme et conscience du concerné. Dans un véritable État de droit, notamment dans les pays développés, une démission ne se revendique pas, il appartient au responsable de prendre une décision tout seul ». Désolé Madame mais trois fois si, une démission se revendique. D’un autre côté, cela ne m’étonne pas. Ni Son Maître ni elle, ne démissionneront jamais non plus, même si le pays était à feu et à sang.

Monja Roindefo s’est déclaré officiellement candidat aux prochaines élections présidentielles. Donc, en attendant, il peut garder les voitures de l’Unicef et occuper tous les logements mis à sa disposition pendant son bref passage comme PM. Je vous rappelle que c’est le monsieur qui a missionné (et pas gratuitement car au frais de notre État pauvre) Charles Villeneuve, journaliste français, pour « faire du lobbying international » pour la reconnaissance du régime issu du coup d’État, avec les résultats que l’on sait. Mdr

C’est le Monsieur aussi qui en sait des choses sur le coup d’État, et donc de la tuerie du 07 février, mais qui ne dit rien en échange d’une certaine impunité ? Voilà donc le genre de personnage que l’on risque encore d’avoir comme Président ! Aux urnes, citoyens !

Au sujet des arriérés d’impôts du groupe Tiko, Jean Lahiniriko, politicien pur jus, a déclaré : « Avec la somme qu’aurait dû payer le Groupe Tiko, nous aurions pu satisfaire la demande des enseignants chercheurs, mettre un terme à la grève des magistrats et maîtriser l’inflation pour qu’une tomate ne coûte plus 500 ariary ». Tiens, tiens, pourquoi ce Monsieur n’a pas dit cette phrase à l’époque où il était avec Ravalomanana et Président de l’Assemblée ? Et puis avec une idée pareille (lutter contre l’inflation avec des subventions ou des dons ?), on voit bien qu’il a un sens aigu de l’économie. Prochain Prix Nobel ? xptdr

Une société chinoise d’exploitation minière de Manakara a accepté de faire une enquête d’impact environnementale après avoir exploré et exploité une mine pendant plusieurs mois, sans aucune autorisation. Rajoelina a accepté les mannes chinoises de Wisco, mais c’est le pays et même la génération future qui payeront les gabegies et les dégâts. Vive le changement, mais dans la continuité !

Le dans le Journal le Monde :

« Nicolas Sarkozy assure avoir mis fin à l’utilisation de « réseaux occultes » et d’« intermédiaires douteux » dans les relations entre la France et l’Afrique, dans un entretien à la revue Politique internationale en forme de bilan de cinq ans de politique étrangère française sous sa présidence. Parler de « Françafrique » – nom donné aux pratiques héritées de la période post-coloniale – n’a aujourd’hui « plus aucun sens », dit le président français dans ce long entretien réalisé début janvier. « Ce que nous voulons (...) c’est une relation équilibrée, décomplexée et transparente, comme le montrent la renégociation de tous nos accords de défense et leur publication intégrale », explique-t-il. Une relation « qui place l’exigence de démocratie et de bonne gouvernance au cœur de notre partenariat. » Il réaffirme que la France n’a aucune prétention à l’exclusivité des liens avec les pays d’Afrique francophone et cherche elle aussi à diversifier ses partenariats en Afrique. « Telle est la réalité de nos relations avec l’Afrique aujourd’hui. Le reste n’est que pur fantasme. Ou malveillance », poursuit le chef de l’Etat. »

Allez, rigolez un peu, il n’y pas que chez nous que le Président prenne les gens pour des imbéciles. Cela rassure, si on veut !

Lu dans le Monde :

« La présidente du Front national (FN) Marine Le Pen a été chahutée, mardi 7 février, à son arrivée à l’aéroport sur l’île de La Réunion, dans l’océan Indien, où elle devait tenir un meeting dans la soirée. Huées, banderoles hostiles, Marseillaise en créole et musique traditionnelle réunionnaise jouée par une soixantaine de manifestants attendaient la candidate d’extrême droite à sa descente d’avion à l’aéroport de Saint-Denis, a-t-on constaté sur place ».

Eh oui ! Dans certains pays, on peut encore manifester librement aux abords des aéroports. Les services d’ordre ne sont là que pour protéger tous les antagonistes et non pas pour interdire quoi que ce soit.

N’ayez crainte, ces coups de griffes ne sont en fait qu’un petit coup de papattes, venant d’un vieux tonton qui aime son pays. Mes seules armes, c’est l’irrévérence et une ironie trempée d’un peu d’humour. En espérant que cela réveille un peu notre sens critique et que l’on arrête d’idolâtrer n’importe quel hurluberlu qui se prendrait pour le Messie (pas Lionel, l’autre barbu). Qu’il soit amiral d’eau douce, chirurgien en retraite, ancien laitier ou DJ.

Un peu de dignité, que diable ! Et indignez-vous !

Je vous souhaite à toutes et à tous un très bon week-end pas trop pluvieux.

Tonton Georges