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Antananarivo | 01h31
 

Communiqué

Sehatra Fanaraha-maso ny Fiainam-pirenena (SeFaFi)

Les attentes déçues de la IV° République

samedi 19 juillet 2014

Après avoir salué l’élection du premier président de la IV° République [1], le SeFaFi ne s’est plus exprimé pendant près de six mois. Pendant ce temps, deux de ses membres ont été appelés à des fonctions dont la teneur politique est incompatible avec l’appartenance au SeFaFi : Rakotoarisoa Jean-Eric comme membre de la Haute Cour Constitutionnelle, et Horace Gatien comme ministre de l’Emploi, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. En se séparant d’eux, le SeFaFi leur a souhaité plein succès dans l’accomplissement de leurs responsabilités. Pour autant, il n’en garde pas moins toute la liberté nécessaire à sa tâche d’observation de la vie publique, n’étant ni à la remorque du pouvoir ni à la solde de l’opposition. Ancré dans la société civile, le SeFaFi a pour seule ambition de tenir un rôle citoyen indispensable au bon fonctionnement de l’État : dénoncer les dérives et les abus, souligner les lacunes et les contradictions, proposer des solutions alternatives. Cette approche critique, qui indispose nécessairement les opportunistes et les profiteurs, n’en constitue pas moins l’une des conditions de la démocratie, au même titre que la liberté de la presse.

La prestation de serment du président Rajaonarimampianina Hery, le 25 janvier 2014, avait ranimé les espoirs d’une population impatiente de voir la classe politique revenir à des pratiques plus saines. « 2013 s’est terminé sur un magnifique espoir pour l’ensemble du peuple malgache : une élection démocratique a mis fin à un cycle de crise, avec le soutien de l’ensemble de la Communauté internationale. Cette unité, aux premières lueurs de 2014, est un bon présage pour notre Nation. Cette année sera celle de notre renouveau collectif, sous l’emblème de la Force nouvelle qui vient de s’insuffler à Madagascar », proclamait le Président de la République dans son discours d’investiture.

Plus circonspect, le SeFaFi avait mis en garde contre le retour des pratiques du passé, en rappelant aux candidats à la députation les conditions d’un vrai renouveau : « pour restaurer la confiance et montrer que le changement est réel, les nouveaux députés doivent assumer pleinement leurs obligations » [2]. Six mois plus tard, l’opinion reste quelque peu dubitative, alors que le régime tarde à donner corps au changement promis. La compromission et la corruption s’étalent, les rivalités et les divisions s’affichent, l’incompétence des élus et leur indifférence à l’intérêt général sont de notoriété publique. Les citoyens sont à nouveau devenus les otages des magouilles politiciennes. Et si l’on parle toujours de réconciliation, ce n’est plus qu’une incantation vide de tout contenu et de toute implication concrète. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Une Assemblée nationale incompétente et vénale

À l’issue des élections présidentielles et législatives, les choses semblaient claires. L’Assemblée nationale disposait d’une majorité de 76 voix, composée de 49 députés du groupe MAPAR (pro-Rajoelina) et d’un Groupe Parlementaire Spécial de 27 députés indépendants (dont l’identité est restée confidentielle). Sans vergogne, cette majorité s’est aussitôt approprié tous les postes, de la présidence de l’Assemblée à l’ensemble des commissions parlementaires. Il lui restait à présenter son candidat au poste de Premier ministre, pour nomination par le président de la République, conformément à l’article 54 de la Constitution. Apparut alors une PMP (Plate-forme pour la Majorité Présidentielle), groupe hétéroclite de 95 députés issus de partis qui avaient voté soit contre le Président élu soit pour lui, et d’indépendants (tous sans identité déclarée). Avec ces deux majorités présidentielles cumulées, l’Assemblée était censée compter 171 députés, alors que les électeurs n’en avaient élu que 147 – 4 élections étant à refaire. Et bien sûr, la PMP démet aussitôt la présidente et le bureau à peine installés, pour en élire de nouveaux, tout dévoués à sa cause. Bref, en reniant sa majorité électorale (MAPAR), en s’évertuant à créer de toute pièce une nouvelle majorité (PMP), en relevant la gageure de constituer un groupe parlementaire HVM fort de 30 membres alors qu’il n’y a qu’un député élu, le pouvoir se trouve, aujourd’hui, à la merci de groupes de députés qui soufflent le chaud et le froid, et agissent en fonction de leurs intérêts. Deux motions de censure déjouées à temps, des revendications d’avantages exorbitants, des parlementaires qui se vendent aux plus offrants, tel a été le bilan de la première session de l’Assemblée national. Car les députés ne sont pas chargés de mener des actions sociales dans leur circonscription (ce pourquoi ils demandent que leur salaire soit majoré) mais de voter les lois de la République et de contrôler l’exécutif.

Ayant péniblement adopté 8 projets de loi pendant sa première session,
elle a ignoré deux problèmes aussi essentiels qu’urgents : la loi de finances rectificative et les dispositions qui devront régir les élections communales prévues se tenir cette année. Reporter ces élections à l’année prochaine serait un déni de droit, le mandat des élus municipaux ayant expiré depuis deux ans, et une marque de défiance à l’égard des citoyens. Par contre, un temps considérable a été consacré à la redéfinition des avantages des députés : salaires, indemnités diverses, tickets de carburant, crédits téléphoniques, voitures 4x4, passeport diplomatique, etc. Ces caprices obligent à tenir de nouvelles sessions extraordinaires, ruineuses pour le budget de l’État mais financièrement rentables pour les députés. À l’évidence, ceux-ci ne sont intéressés que par leurs avantages personnels, et ignorent tout de leurs responsabilités de législateurs au service du bien commun de la nation.

Dans cette sombre pagaille, comment s’y retrouver ? Quel député aura le
courage d’informer ses électeurs du choix qu’il a fait en leur nom ? Quel responsable politique osera exiger des groupes concernés qu’ils publient la liste des membres de leur prétendue majorité ? Il y va pourtant du plus élémentaire devoir de redevabilité, auquel tout élu est tenu vis-à-vis de son électorat. Plus grave, ces agissements témoignent de la méconnaissance d’un élément fondamental de la démocratie : la continuité de l’État, qui veut que tout pouvoir est engagé par les actions de ceux qui l’ont précédé. D’où vient alors cette rage de renier tout ce qui a été fait, pour tout refaire en partant de zéro ? Il existait un règlement de l’Assemblée nationale : pourquoi le changer à nouveau ? Il existait un nombre stable de commissions parlementaires : pourquoi les multiplier, pour en faire des doubles des ministères ? Ces jeux puérils témoignent du manque de maturité politique de nos prétendus représentants du peuple. On les retrouve, hélas, dans tous les domaines de la vie publique, qu’il s’agisse du redécoupage des ministères ou de la valse des techniciens de l’administration.

Un gouvernement qui parle beaucoup, mais agit peu

Les premiers pas de l’administration Rajaonarimampianina se caractérisent
par la lenteur dans la prise de décision. La Constitution n’ayant fixé aucun délai pour la nomination du Premier ministre, celle-ci n’a eu lieu que deux mois après l’investiture du président de la République. De même, les ministres ont mis plus de deux mois pour constituer leur staff. Pourtant, le pouvoir semble se complaire dans l’autosatisfaction, donnant l’impression d’occulter le quotidien de la population et les vrais problèmes du pays. Jusqu’ici, les 9 conseils des ministres (18 avril, 2 mai, 9 mai, 14 mai, 21 mai, 28 mai, 4 juin, 19 juin, 24 juin) qui se sont tenus depuis la formation du gouvernement Kolo Roger, ont été consacrés en grande partie aux nominations aux hauts emplois de l’État. Mise à part l’allocation de 10.000 postes budgétaires au ministère de l’Éducation nationale pour l’année 2014, aucune des décisions prises n’a d’impact direct sur le sort des 22 millions de Malgaches qui est, pourtant, sa seule priorité. Rien n’est fait pour rassurer, rien n’est fait pour entretenir l’espoir d’un véritable renouveau, tout se ramène à des effets d’annonce. À grand renfort de communication et de discours électoralistes, alors que l’heure n’est plus à la chasse aux voix, on tente de faire croire aux Malgaches que l’on agit. Relevons quelques exemples significatifs.

Affaire bois de rose. Tout au début de son mandat, le président de la République a affirmé qu’il ferait une affaire personnelle de la lutte contre le trafic de bois de rose. Il a martelé qu’il ne tolèrerait plus aucun laxisme et qu’il n’hésiterait pas à sévir. Le 3 juin dernier, lors du lancement du dialogue national sur la Croissance verte, il a proclamé haut et fort : « Nous traquerons sans relâche ces trafiquants, partout où ils se trouveront ». Au long de ces six derniers mois pourtant, le trafic de ce bois précieux a repris de plus belle. De mai à juin, 34 containeurs de 640 tonnes de bois de rose ont été interceptés au port de Mombassa, Kenya, 28 containeurs de 420 tonnes au port de Colombo, Sri Lanka, et 3.000 tonnes à Singapour. Apparemment, nul ne s’empresse d’éradiquer ce fléau, à voir l’absence de volonté politique à aller dans ce sens, alors que l’on remarque une certaine hésitation à prendre les mesures qui s’imposent - comme l’arrestation des trafiquants qui continuent à couper et à expédier du bois de rose en toute impunité. Les tergiversations du pouvoir seraient-elles liées à des conflits d’intérêts, comme on le murmure dans divers milieux ? Le décret portant création du Comité interministériel chargé de l’assainissement de la filière bois de rose et bois d’ébène n’a été adopté que lors du conseil des ministres du 24 juin dernier et, comme par coïncidence, juste à la veille de la 65ème session du comité permanent de la CITES, à Genève, au cours de laquelle le gouvernement malgache a présenté son plan d’action - qui fut rejeté. La stratégie arrêtée semble avoir été conçue dans la précipitation, pour n’évoquer que la pitoyable décision d’incinérer les rondins de bois de rose « pourris » et stockés dans des zones enclavées. Or il existe suffisamment d’éléments objectifs qui permettraient d’ouvrir des enquêtes et d’engager des poursuites contre les « gros bonnets » [3]
Liberté d’expression.
Tout démontre que le régime a du mal à se défaire
des pratiques politiques des dernières décennies, en dépit des promesses d’insuffler le vent du changement dans la gestion des affaires du pays. Les critiques sont très mal tolérées et se voient assimilées à des œuvres de déstabilisation. Les journaux télévisés de la chaîne nationale se réduisent, le plus souvent, à un compte-rendu de l’agenda et des déplacements des dirigeants, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, ou des séminaires et des ateliers souvent soporifiques auxquels participent les présidents et membres d’institutions et la suppression de la revue de presse par la TVM confirme cette tendance.
Insécurité. Combattre l’insécurité est une des priorités du gouvernement. Des efforts ont été consentis pour ne citer que l’opération « Coup d’arrêt » dans le Sud du pays. Mais bien que l’opération ait été étendue à d’autres régions, la situation est loin d’être maîtrisée, surtout que la mort de 89 dahalo serait le résultat d’exécutions sommaires plus que du rétablissement de l’ordre. Dans la région Melaky, la population est sur le qui-vive jour et nuit, à la merci de bandes organisées qui n’hésitent plus à tuer les chauffeurs pour dévaliser les taxis-brousse. En zone urbaine, il suffit de se référer à la une des quotidiens pour
prendre la mesure de l’insécurité.
Délestage. Tout au long de sa campagne et après sa prise de fonction, le chef de l’État a promis de mettre un terme aux délestages dans un délai de trois mois. Six mois se sont écoulés, mais les coupures d’électricité sont de plus en plus fréquentes, tant dans la capitale que dans les grandes villes de province.
Aquaculture. Le secteur de l’aquaculture de crevette, qui fut longtemps le premier pourvoyeur du devise du pays est totalement sinistré en raison de la maladie white spot. Or le ministre concerné n’a jamais soulevé ce problème.
Opposition. On attend toujours la publication des décrets d’application de la loi sur le statut de l’opposition, dont l’urgence n’est pas à démontrer.

Un président pris à son propre piège

En voulant associer au gouvernement ceux qui l’ont soutenu tout comme
ceux qui l’ont combattu lors de la dernière présidentielle, en optant pour une configuration qui fait place à tout le monde comme si le scrutin législatif n’avait aucune portée politique, le régime a initié une démarche qui porte en elle les germes de sa propre destruction. Les adversaires politiques d’hier auraient gagné à jouer le rôle d’une opposition constructive, car une démocratie consensuelle sans opposition structurée est une démocratie en péril. Il en résulte que le Président est entouré de courtisans. Les éternels opportunistes, qui ont émargé à tous les régimes, sont toujours en quête d’honneurs et de privilèges. Les arrivistes qui, au gré des circonstances, ont réussi à se placer dans son premier cercle, goûtent aujourd’hui aux délices du pouvoir à des postes de haute responsabilité. En misant ainsi sur les copains et les coquins, la République a les pieds et les poings liés. Et l’Histoire demeure un éternel recommencement.

Le Président a fait une priorité de la lutte contre la corruption. Mais le BIANCO (Bureau indépendant anti-corruption), dont le Directeur général est nommé par le président de la République, pourrait-il un jour mener ses investigations au sommet du pouvoir ? Dans un autre domaine, on a évoqué, ces derniers jours, la déclaration périodique de patrimoine, à laquelle sont théoriquement soumis « certaines catégories de hautes personnalités et de hauts fonctionnaires » (loi 2004-030) et, selon l’article 41 de la Constitution, le Président de la République, le Premier Ministre et les Ministres, les députés et les sénateurs, et les membres de la Haute Cour Constitutionnelle. Mais à quoi bon tout ce tapage médiatique, sachant que ces déclarations sont interdites de publication ? Cela revient à signifier au citoyen qu’il n’a rien à connaître de la fortune de ses dirigeants, même lorsque la rapidité et l’ampleur de certains enrichissements ne peuvent se justifier par un travail honnête et conforme aux exigences de la loi.

De même, la propension à faire profiter les membres de sa famille des avantages que donne le pouvoir contredit les meilleurs discours sur la transparence. Qu’il s’agisse de la nomination de parents à des postes pour lesquels ils n’ont pas la compétence requise, ou de faire profiter des membres de sa grande famille de privilèges tels que des voyages à l’étranger, ce sont là autant d’actes répréhensibles de népotisme. Pour un responsable d’État, faire passer les intérêts familiaux ou ethniques avant ceux de la nation témoigne d’un manque total du sens de l’intérêt général. Ce fléau, reconnaissons-le, est profondément incrusté dans nos pratiques sociales, dans le secteur public comme dans le privé, et à tous les échelons de la hiérarchie. N’est-ce pas une raison suffisante pour que nos dirigeants soient irréprochables de ce point de vue, et donnent le bon exemple ?

Enfin, l’essentiel du pouvoir est concentré entre les mains des proches du
Président qui constituent également le noyau du parti présidentiel HVM. Le ministre d’État chargé des Infrastructures, de l’Équipement et de l’Aménagement du Territoire, et le Directeur de Cabinet de la Présidence assurent la direction du parti, respectivement en tant que Président national et Secrétaire général. Siègent également au bureau national, entre autres, le Premier ministre, le ministre de l’Éducation nationale, ainsi que la plupart des conseillers du Président de la République. Et des personnalités appartenant au premier cercle du Président et du HVM ont récemment été nommées membres du Conseil d’administration de la compagnie nationale Air Madagascar. On le voit, la structure du gouvernement a été taillée à la mesure des ambitions électorales du HVM. Le parti hérite de super-départements ministériels qui vident certains ministères de leur contenu, ainsi que des ministères qui ont été des réservoirs politiques pour tous les régimes. Bref, on continue à refaire les mêmes erreurs.

L’impasse dans laquelle se trouve à nouveau plongée la Grande Île est éthique plus encore que politique. Il serait vain de la réduire, une fois de plus, à de simples rivalités d’égos ou à des ambitions personnelles – même si ces dernières contribuent fortement à l’inefficacité et à la mise en cause du pouvoir. La résurgence des travers dénoncés sous les régimes précédents révèle un mal plus profond, qui tient aux mentalités. Changer les responsables ne suffit pas, les vraies solutions se situent au niveau de la conscience civique et du sens de l’État.

Antananarivo, 18 juillet 2014

Membres du SeFaFi en 2014

ANDRIAMANDRANTO Ralison
FANJANARIVO Symonette
RABENARIVO Sahondra
RAFITOSON Ketakandriana
RAKOTONIAINA Annie
RANDRIANITOVINA Parfait
RAZAFIMANDIMBY Noro
URFER Sylvain
RAMAHOLIMIHASO Madeleine,
Présidente d’honneur

SEHATRA FANARAHA-MASO NY FIAINAM-PIRENENA
SeFaFi
Observatoire de la Vie Publique
Lot III R 45 ter Tsarafaritra, Tsimbazaza, Antananarivo 101
Tél. 032 59 761 62 Email : sefafi@gmail.com Site Web : www.sefafi.mg

Notes

[1« Après les élections, mise en place des institutions et réconciliation », 11 février 2014.

[2Idem

[3Rapport d’enquête sur le commerce mondial des bois précieux malgaches : bois de rose, ébène et palissandre, Global Witness et Environmental Investigation Agency, Inc. (Etats-Unis), octobre 2010.

7 commentaires

Vos commentaires

  • 19 juillet 2014 à 11:39 | Inglewood (#6780)

    En un mot, les Acteurs qui représentent les Institutions de la République sont incompétents et l’autre crise c’est pour bientôt.

  • 19 juillet 2014 à 12:48 | jansi (#6474)

    La scene en bleu et blanc érigée au stade Ampasambazaha a Fianar démontré cette volonté de transformer tout le pouvoir en adeptes HVM. Il est bizarre que HR accepte cette mise en scene qui le dessert.p
    En effet l’essentiel du pouvoir est concentré entre les mains des proches du Président qui constituent également le noyau du parti HVM a l’instar du ministre de l’Aménagement du Territoire, et du Directeur de Cabinet de la Présidence, ainsi que du Premier ministre, du ministre de l’Éducation nationale, et la plupart des conseillers du Président de la République.

    Et certains parmi ces mêmes personnalités du HVM ont récemment été nommées membres du Conseil d’administration de la compagnie nationale Air Madagascar. Bref, on continue à refaire les mêmes erreurs.
    La résurgence des travers dénoncés sous les régimes précédents révèle un mal plus profond, qui tient aux mentalités.

    Changer le gouvernement. Dégager Kolo Roger le PM. On entend maintenant cela partout, des déclarations d’hommes politiques, des articles de journaux, des chroniques radio, et surtout de la bouche de particuliers de tous bords parmi les fonctionnaires, les enseignants, les étudiants, les militaires, les diplomates, les mères de familles, les paysans, la diaspora etc... Et même au sein du gouvernement. Oui, des ministres de l’actuel gouvernement disent manquer d’enthousiasme et dénoncent sous cape l’incompétence du PM. Mais qu’attendent ils pour démissionner ?

    Il est encore temps pour bien faire pour HR. La reconstruction du pays nécessite une démarche présidentielle de rassemblement des forces nationales, de fédération des compétences. Ceci devrait rassurer la population qu’il n’y a aucune velléité de concentrr tous les pouvoirs entre les mains d’une petite minorité. Comme du temps de AReMa , du TGV ou du TIm.

    Hery Rajaonarimampianina. Ressaisissez vous. Il est encore temps de sauver votre mandat. Soyez un président rassembleur. La situation post crise de Mada nécessité un dispositif qui ne supportera pas le seuls poil systèm.

    Il existe des compétences chez d’autres organisations et groupements. Prenez la peine de les consulter. Ne vous fiez pas aux seuls avis de vos conseillers qui ont aussi leurs faiblesses. Évitez de mettre de côté des compétences qui vous seront utiles et utiles au pays. Consulter les jeunes, les plus anciens, les nouveaux, les expérimentés, les hommes et les femmes de tous âges et de toutes régions. Retenez les plus compétents et qui ont fait leur preuve et ceux qui ne traînent pas de casseroles.

  • 19 juillet 2014 à 15:36 | Zopif (#297)

    Bonjour et un Grand Merci pour l’association SEFAFI pour ses oeuvres et actions depuis des années.
    J’ai une question concernant la vie politique et la vie des politiques à Madagasikara.
    En effet, je souhaite savoir comme se fait-il que l’obsrvatoire SEFAFI n’a saisi le Conseil d’Etat sur la non publication de certains decrets regissants les avatages des personnalités politiques comme les Députés (salaire,traitements et autres avantages comme le secretariat). Le second point c’est l’absence d’action juridique concernant la non-constitutionnalité du reglement interieur de l’assemblé nationale à savoir la non-déclaration de patrimoine par les députés alors que même les préfets en sont contraints.
    Et le dernier point c’est comment aider la SEFAFI sur le plan financier pour bien mener ses actions.
    Bien cordialement !
    Dr Zo Rakotoniaina

  • 19 juillet 2014 à 17:10 | jansi (#6474)

    Le PRM Hery Rajaonarimampianina est en réalité confronté a une réalité qui a la tête d’un dragon a plusieurs têtes et autant de pattes que de problèmes.
    Pauvreté, Insécurité, Corruption, laxisme, dysfonctionnement de l’administration, incompétence de la plupart des membres du gouvernement, faillite financière, Pauvreté généralisée, pas de base politique, destruction de l’environnement, trafics en tous genres, assemblée nationale instable, institutions désorganisées, armée dépourvue et mal dirigée, catastrophes naturelles récurrentes, éducation nationale sinistrée, épidémies qu’on croyait exterminées depuis un siècle (peste, choléra, tuberculose) etc...

    Ce que dit la Sefafi est plus que vrai, mais HR seul n’y pourra rien s’il agit seul. J’ajouterai que les pressions internationales ne lui facilitent pas la tâche.

    J’ai des frissons en lisant cet article sur la Côté D’Ivoire. Serions nous aussi dans la même galère ?

    LECTURE

    Côte d’Ivoire : un pays pillé par la Communauté internationale ?

    Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire, est actuellement incarcéré auprès de la Cour pénale internationale de La Haye pour crimes contre l’humanité. Quatre chefs d’accusation ont été retenus à l’encontre de celui qui a été présenté comme le mauvais perdant des élections de 2010, en qualité de coauteur : meurtres, viols et violences sexuelles, actes de persécutions et autres actes inhumains. Non, bien entendu, que l’intéressé soit accusé d’avoir lui-même commis ces atrocités, mais au titre de responsable hiérarchique voire d’inspirateur.

    Cette histoire semble être le énième épisode de la vie des nombreux dictateurs qui ont ensanglanté l’Afrique. Laurent Gbagbo a été appelé à répondre de ses actes après que les forces spéciales de l’opération Licorne l’ont capturé dans son palais présidentiel où il s’était barricadé.

    L’ex-président ivoirien est né en 1945. Il a baigné très tôt dans la politique et ses opinions socialistes et panafricaines l’ont rapidement amené à s‘opposer au régime autoritaire d’Houphouët-Boigny qui régna sur la Côte d’Ivoire pendant presque trente ans. Emprisonné à plusieurs reprises, il a finalement été contraint à l’exil à Paris.

    Surviennent les élections présidentielles de 2000. Laurent Gbagbo a de véritables chances de remporter le scrutin. Le 23 octobre, les premiers résultats indiquent qu’il arrive en tête, suivi par Robert Guéï. Au soir du premier tour, cet adversaire de taille lui dispute la victoire et dissout le 23 octobre la commission électorale, avant que le ministère de l’intérieur n’annonce sa victoire le lendemain. Mais le 25 octobre, des dizaines de milliers de manifestants descendent dans les rues et, malgré les soldats qui leur tirent dessus, obligent le chef de la junte à quitter les lieux. Laurent Gbagbo est enfin investi comme président de la République le 26 octobre et entame son mandat dans un climat délétère.

    Le président sortant se représente en 2010 contre Alassane Ouattara, un ancien ministre d’Houphouët-Boigny. Le scrutin est marqué par des violences. À l’issue du second tour, Ouattara est proclamé le 2 décembre quatrième président de Côte d’Ivoire avec 54,10 % des voix. Mais le conseil constitutionnel invalide les résultats dans les régions du Nord et annonce la réélection de Laurent Gbagbo avec 51,45 % des voix.

    Alassane Ouattara a le soutien de la « communauté internationale ». Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo est arrêté avec l’appui de l’armée française par les forces de l’ordre de son rival. Ce dernier est proclamé président le 6 mai 2011 et son investiture se déroule à Yamoussoukro le 21 mai 2011 en présence de nombreux chefs d’État, dont Nicolas Sarkozy.

    Quelques jours avant l’enlèvement du pouvoir du gouvernement démocratiquement élu, l’Élysée avait entamé une négociation avec lui. Selon des sources concordantes, les discussions ont tourné autour des richesses du sous-sol ivoirien. L’ex président français demande à son homologue ivoirien L. Gbagbo de retenir pour la France 80 % du pétrole ou des revenus du bassin pétrolier du Golfe de Guinée. Sur les 20 % restants, une ponction de 10 % devrait être faire pour le compte du Burkina Faso et le reste à la Côte d’Ivoire. Sur la question, les sources proches des discussions téléphoniques tripartites (Élysée, ambassade de France en Côte d’Ivoire, ministère français des affaires étrangères) indiquent que le chef d’État ivoirien aurait opposé un refus plus que catégorique. La France n’a eu d’autre alternative que d’ordonner le pilonnage de la résidence de L. Gbagbo et d’y positionner des rebelles.

    Depuis l’éviction de l’ex président ivoirien, Total a raflé une bonne part des hydrocarbures après avoir obtenu l’acquisition d’un deuxième bloc pétrolier off-shore dans le golfe de Guinée. Les investisseurs français en général se frottèrent les mains. Paris maintient un contrôle de plus en plus étroit sur l’économie de la Côte d’Ivoire : la Banque de France dirige sa monnaie par le biais de l’Union monétaire d’Afrique occidentale (franc CFA) et de nombreux investissements rendent l’économie ivoirienne dépendante de la métropole. Des groupes comme Bouygues, Orange, BNP Paribas, Société générale, Bolloré et Total y font aujourd’hui de juteux bénéfices.

    En dépit des efforts prodigués par Fadi El Abdallah, porte-parole de la Cour pénale internationale, et par Fatou Bensouda, procureure adjointe, la procédure est parsemée de nombreuses zones d’ombre et montre que la manœuvre n’avait pour but que de se débarrasser d’un personnage gênant. Par un subtil tour de passe-passe démocratique, l’opération est jouée. Exit Gbagbo et vive Ouattara ! L’ex puissance coloniale est encore bien présente en Afrique…

    La France n’a eu de cesse depuis les présidents Chirac et Sarkozy de revenir au premier plan sur le continent noir. Les nombreuses interventions de ces dernières années (Mali, Côte d’Ivoire, République centrafricaine, etc.) sont là pour le prouver. Pour Paris, la vieille doctrine de la Françafrique est plus que jamais d’actualité, avec son colonialisme basé sur l’exploitation et la violence. Mais cette fois-ci avec l’appui de la « communauté internationale ».

    fIN de CITATIONS.

  • 20 juillet 2014 à 04:36 | NY OMALY NO MIVERINA (#1059)

    Ce qui mérite des analyses et réflexions c’était l’élection inattendue de Hery Rajaonarimampianina à la Présidence.

    Autrement, c’est décevant que Jean Eric Rakotoarisoa se fout dans « cette galère » ... Cà m’a surpris énormément de sa part !!!

    2 situations qui doivent interpeller le SeFaFi en tant qu’observateur intellectuel, apolitique et indépendant de la vie politique à M/ car.

    Questions :
    - M Hery Rajaonarimampianina a-t’il les moyens politiques de s’affirmer dans les plus brefs délais ?
    - Quels sont les obstacles qui dérangent et gênent les bailleurs de fonds pour aider les Malagasy et M/car ?

    Merci de la réponse exclusive de la SeFaFi.

    Veloma !

  • 20 juillet 2014 à 08:11 | jansi (#6474)

    Si JLR était élu PRM, il aurait eu exactement les mêmes problèmes , mais on ne sait par contre pas comment il aurait réagi pour s’en sortir.
    JLR savait des le départ que R8 était bloqué en RSA en raison de son procès. Il en était informé pendant les élections. Mais les partisans de Magro n’aurait jamais compris pourquoi JLR n’aurait pas pu le faire rentrer. Ils l’auront traite de traître.

    JLR doit aujourd’hui se frotter les mains de ne pas être au pouvoir en première ligne. Mais rien ne dit qu’il ne souhaite pas participer au gouvernement, au sénat ou dans des communes pour garder la main et être toujours d’actualité jusqu’en 2018.

    HR a intérêt a intégrer JLR et son équipe dans le pouvoir pour démontrer que les problèmes en cours ne sont pas dus a sa mauvaise volonté et que a deux, on trouverait peut être les solutions.
    Ce serait aussi un geste de rassemblement qu’on ne lui reprochera pas.
    Mais c’est une autre histoire qu’il faut savoir analyser avec finesse.

    Pour le moment, il faut régler deux gros problèmes :
    - les pressions de la Communauté internationale
    - la pauvreté généralisée et la faillite financière.

    Pour cela, HR devrait mieux s’entourer d’un collège de conseillers plus intelligents et d’un gouvernement plus imaginatif et très compétents. Ce sera un bon début.

  • 21 juillet 2014 à 12:10 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Assalamo alaikoum

    « La résurgence des travers dénoncés sous les régimes précédents révèle un mal plus profond, qui tient aux mentalités. Changer les responsables ne suffit pas, les vraies solutions se situent au niveau de la conscience civique et du sens de l’État. »
    Un tel constat venant du Sefafi ne fait que confirmer la faillite de nos élites qui raisonnent comme le commun des mortels.
    On aimerait avoir plus d’analyses en profondeur et des propositions de solutions au lieu de décrire autrement les faits présentés au grand jour et qui ne sont plus des secrets pour personne.

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