Cela semble absurde, mais voilà une des solutions trouvées par certains transporteurs en commun pour faire face à cette ascension effrénée du coût des carburants. « Il faut rentabiliser les heures creuses afin de pallier les manques à gagner dus aux prix du carburant », raconte un receveur de bus reliant Andoharanofotsy à Analakely. En effet, dès 9h du matin, les voyageurs désertent les sièges et ces véhicules tournent à vide alors que la consommation est inévitable. Voilà pourquoi, nombreux sont ceux qui incitent les gens à prendre le bus afin d’amortir les dégâts, quitte à ce qu’ils ne paient que Ar. 200 au lieu de l’habituel Ar.1 500.
Demi-trajet supprimé
En même temps, aux heures de pointe, les demi-trajets à Ar 200 sont supprimés car ce sont les seuls moments où le véhicule assure un remplissage complet des sièges. Pas question d’y délester les Ar 100 précieux. Il est à noter que la seule consommation en carburant, réduit la recette brute journalière de 50%. D’autres frais sont à additionner : la cotisation à la coopérative de Ar 3000 par jour et la consommation d’huile et autres petits entretiens équivalent en tout à Ar 2500 par jour. Sans oublier le petit-déjeuner et le déjeuner du chauffeur et du receveur, estimés à Ar 4 000 par jour.
Jonglage des frais
Un jonglage intelligent des frais de bus est donc le seul remède à cette flambée incroyable des prix du carburant. Vivement l’arrivée du biodiesel ! Madagascar possède de vastes terrains pour cultiver les fameux Jatropha Curcas, passé sous silence ces derniers temps. Mais où donc sont-ils cachés, alors qu’on en a le plus grand besoin, actuellement ?
