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lundi 16 juin 2025
Antananarivo | 21h18
 

Société

Quartier Tsaralàlàna

Le quartier des plaisirs sexuels

vendredi 18 juillet 2008 | Franck Raj, Manjaka Hery |  14692 visites 
La rue Lacoste où les femmes de petites vertus ont choisi comme lieu de prédilection.

Visité en voiture, Tsaralalàna n’offre que le visage d’un grand quartier très animé et surtout commercial. Pourtant, si vous avez l’occasion de le survoler en hélico par exemple, ce quartier se révèle rectiligne, donc bien tracé comme avec une règle avec des rues se coupant à angle droit, et suivant un plan en damier. Il abrite une communauté de 10 000 âmes avec une nette proportion de la population karana. Ce qui explique la domination des activités commerciales. Tous les grands fournisseurs s’y implantent. On y recense tous les types de service indispensable au fonctionnement d’un centre commercial : depuis les casernes des sapeurs-pompiers ou de la gendarmerie (cité Lacoste), sans parler du commissariat central en passant par les différentes boutiques et grossistes, le grand atelier de mécanique automobile moderne jusqu’aux nombreux hôtels qui font la réputation du quartier.

Commerce des plaisirs

Les magasins Karana abondent dans le quartier.

Pigalle est à Paris ce que Tsaralàlàna est à Tanà. Le phénomène de la prostitution est en plein boom dans le quartier. Tout démarre dans les années 60. Un travesti qui résidait à la cité Lacoste vend son corps au mieux disant. A l’époque, la clientèle était essentiellement composée de blancs. Depuis lors, des rivales, cette fois de vraies femmes, commençaient à affluer dans ce réduit décidément transformé en une poudrière. Notre confrère a dû même buté contre la barrière de refus de quelques filles de joie en voulant prendre des photos. Les délinquants n’ont plus cessé d’écumer le coin, attirés par les belles de nuit mais aussi les bars qui y ont pignon sur rue. Lacoste concentre également un nombre important de chambres de passe. Nous en étions témoin. L’une d’entre ces pièces est par exemple bien équipée : un grand lit accueillant et une salle d’eau complète. Il ne manque plus que la télé couleur ou le téléphone fixe.

Plaisir des sens

La rue menant vers l’hôtel de police.

Dès 2005, le fokontany dit FIATA a voulu mettre un terme à la mauvaise réputation du quartier en dénonçant 12 prostituées. Motifs : « elles sont, semble-t-il, les responsables des troubles à l’ordre public ». L’affaire monte au parquet. Le juge a averti : « La prison en cas de récidive ». Cette année, c’est au tour des fokonolona d’intervenir. ***Les pétitions pleuvent. Elles exigent la fermetures d’au moins trois bars et trois hôtels bon marché. La justice est en charge de cette affaire sulfureuse***. En attendant, les responsables du quartier lancent un appel au ministère du Tourisme, à la commune mais aussi le service des contributions pour qu’ils descendent sur les lieux. Peine perdue, ces dames poursuivent leurs activités au grand bonheur des friands des plaisirs des sens. Il y en a pour tous les goûts et il faut reconnaître que c’est l’une des formes de business tant prôné depuis la plus haute sphère de notre société.