Les retombées attendues de Tsimiroro sont considérables. Les habitants du fokontany d’Ankisatra, situé à environ 7 km du camp de Madagascar Oil sont inquiets. Ils craignent que les dahalo ne viennent de nouveau les dépouiller. Depuis que Madagascar Oil est installé dans les parages, les quelque 400 individus de ce fokontany perdu aux confins des régions Melaky et Menabe ont repris prudemment vie si l’on devait croire aux propos du chef fokontany ; à preuve dit-il, « plus aucune maison n’a de toit en tôle et aucune maison d’habitation n’est en dur car les dahalo perçoivent ces matériaux comme un signe de richesse des habitants ; aussi, les habitants du fokontany ont décidé de ne plus construire qu’avec des matériaux légers pour la survie ». Il poursuit : « aujourd’hui, on craint toujours que Madagascar Oil abandonne les lieux et les dahalo peuvent revenir pour sévir, voler nos bétails et s’en prendre à nos femmes. Nos souhaitons vivement que Madagascar Oil reste toujours dans les environs ».
En fait, la compagnie Madagascar Oil n’a pas de service de sécurité à déployer dans ces villages tels Ankisatra ou Folakara ou dans les communes et districts, mais elle sécurise et rassure en ce sens qu’elle a développé dans la zone la téléphonie mobile qui permet à ces fokontany de sortir de leur isolement. Elle a en outre installé à Ankisatra par exemple un panneau solaire rendant ainsi les soins hospitaliers dispensés par deux agents paramédicaux disponibles à toute heure au CSB. La sage-femme qui y officie note que la fréquentation du centre de santé est assez régulière et que le volet planning familial y est très suivi par les patients. Apparemment, en raison des difficultés de la vie, les ménages préfèrent réduire les naissances ; si auparavant, on comptait 10 enfants dans un foyer, aujourd’hui, le couple moyen ne souhaite que quatre enfants.
Dans le cadre de sa stratégie de Responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), Madagascar Oil, en concertation avec des représentants de l’État, des Régions, des Districts et des collectivités décentralisées, a décidé en avril 2012 de réaliser avec les parties prenantes, trois (3) grands projets sociaux dont la construction d’une école primaire publique à Ankisatra. Ici le temple FJKM sert pour l’instant d’école où les écoliers sont répartis en trois classes. Une jeune enseignante issue du Service civique y dispense les cours. Cette année scolaire, elle envisage de présenter quelques écoliers au CEPE.
Les deux autres grands projets sont le désenclavement de la commune d’Ankondromena qui sera donc accessible pendant la saison des pluies, et la mise en place d’un système d’eau potable dans la commune de Beravina. L’approvisionnement en eau potable ainsi que la mise en œuvre d’activités entrepreneuriales sont également prévus pour les fokontany avoisinants. À la demande, les autres fokontany bénéficient de dotations en kits scolaires et d’équipements scolaires comme à Ankisatra où ces tables et ces bancs sont dans l’attente de l’ouverture des salles de classe.
Recueilli par Bill
