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Le bail emphytéotique à Madagascar est-il une vente de la patrie ?

mardi 10 juillet 2018

Introduction

La mise en location de millions d’hectares de terre malgaches, sous forme de bail emphytéotique, à des investisseurs, notamment étrangers, comme méthode incontournable et sûre de développer le pays et son agriculture est prônée par les dirigeants malgaches dans le Programme Sectoriel de l’Agriculture, Elevage et Pêche 2016-2020 et dans leurs discours. Des citoyens malgaches et des organisations de la société civile critiquent et condamnent cette conception qui lèse les intérêts majeurs de la nation en qualifiant cette pratique de « vente de la terre des ancêtres, vente de la patrie ».

Le Collectif TANY revient sur ce sujet en soulignant que le bail emphytéotique n’est pas une simple location mais accorde des droits spécifiques au preneur, et que du point de vue des traditions malgaches, le bail emphytéotique correspond à un type de vente des terres.

Le bail emphytéotique n’est pas une simple location des terres

La majorité des gens savent que « ce bail est consenti pour une durée supérieure à 18 ans et ne pouvant pas excéder 99 ans », selon la loi 96-016 [1]

Les autres dispositions de l’article 1 de cette loi méritent une attention particulière : « le bail emphytéotique confère au preneur du bail un droit réel susceptible d’hypothèque : ce droit peut être cédé et saisi dans les formes prescrites pour la saisie immobilière (…) » [2]

Pendant la durée de la location, le preneur dispose donc de droits importants comme l’utilisation de ce bail comme hypothèque auprès des banques en cas de prêts financiers.

La vie nationale de ces dernières années ayant montré

  • que l’Etat en particulier, prévoit de louer dans ces conditions de très vastes surfaces de terres,
  • qu’un grand nombre d’investisseurs ne dispose pas des fonds nécessaires à leur projet au moment où ils contractent le bail emphytéotique sur les terres malgaches mais doivent encore emprunter auprès des banques,
  • et que la date de fin du bail n’est jamais connue de manière sure puisqu’il est renouvelable,

les risques de perte de contrôle des terres malgaches s’avèrent très élevés.

Le Collectif TANY propose donc de réviser en urgence la loi sur le bail emphytéotique pour enlever la possibilité d’hypothèque et la libre cession mentionnées dans la loi actuelle.

Cette révision de la loi devrait également prendre en compte le fait que la terre est un bien sacré, unique moyen de production pour la majorité de la population malgache, mais n’est pas une marchandise que les uns et les autres peuvent céder et trafiquer comme un objet de transaction banal.

Le Collectif TANY a déjà dénoncé à plusieurs reprises l’exclusion et l’expulsion des communautés locales et des paysans provoquées par la location par bail emphytéotique des terres qu’ils cultivent et où ils vivent.

Le rappel d’une tradition ancestrale sur les ventes de terres s’impose ici, malgré la méconnaissance ou le mépris de la culture et des coutumes par la majorité des décideurs et économistes malgaches.

Différents types de vente existent dans la tradition malgache

Les anciens Malgaches avaient défini au moins deux types de vente de terres, généralement faits entre membres du lignage et voisins : il s’agit du varo-maty (vente morte, définitive) et du varo-belona (vente vivante, c’est-à-dire réalisée dans le but et l’espoir de pouvoir racheter les terres qu’on a dû vendre à un moment de grand besoin de numéraires, ressemblant donc à une vente provisoire, limitée dans le temps). Cette pratique se rencontre encore actuellement au sein des populations rurales. [3] [4]

Du point de vue des communautés locales dépouillées et expulsées de leurs terres par l’Etat en vue d’une location de ces terres dans le cadre de bail emphytéotique, et qui n’auront pas accès à leurs terres pendant une longue durée, rien ne différencie un bail emphytéotique d’un « varo-belona ».

Par ailleurs, les communautés rurales malgaches ont tendance à éviter de vendre, même à des voisins, les terrains hérités des ancêtres (tanindrazana), mais vendent les parcelles que les ménages ont acquises par leurs propres efforts. Mais les agents de l’Etat et les lois malgaches incluent dans les terres susceptibles d’être louées aux investisseurs, nationaux ou étrangers, toutes les terres sans distinction.

Ces éléments font partie des raisons qui expliquent le fossé de plus en plus profond entre le discours et les ambitions nourris de néo-libéralisme de la majorité des dirigeants malgaches d’une part, et les convictions de la majorité de la population d’autre part.

Conclusion

Une co-publication [5] du Collectif TANY avec d’autres organisations en 2013 mentionne dans le chapitre sur le contexte culturel de l’usage de la terre à Madagascar que « la terre occupe une place privilégiée dans la hiérarchie des valeurs. À part sa valeur économique, la terre est sacrée pour les Malgaches et possède un caractère quasi religieux car dans leur croyance la terre est à la fois la Mère, l’Ancêtre et le Dieu. [6]

Pourquoi certains choix politiques et économiques décident-ils de dépouiller les citoyens malgaches de l’usage de leurs terres - pendant quelques décennies - pour les allouer à des opérateurs économiques ou financiers, dont certains ne disposent même pas de moyens suffisants pour réaliser le projet envisagé dans le cadre du bail emphytéotique mais ont besoin d’hypothéquer leur bail auprès des banques ? Des études montrent en outre que à Madagascar, comme ailleurs, ces projets à emprise foncière rencontrent quelquefois – voire souvent – des échecs alors que les conséquences des expulsions des paysans de leurs terres sont très dommageables pour le pays. [7]

Le Collectif TANY propose qu’au lieu de « vendre la terre des ancêtres, la patrie » dans le cadre des innombrables futurs baux emphytéotiques envisagés pour les ZIA (zones d’investissement agricole), ZES (zones économiques spéciales), etc …, la principale option à adopter par les dirigeants devrait consister à respecter, écouter véritablement et chercher à bien développer la population malgache, notamment les paysans, acteurs locaux et ressources disponibles, capital humain considérable et précieux, qui détient le capital en terres et en connaissances ancestrales et investit sur les terres malgaches depuis des générations, pour trouver ensemble de nouvelles solutions aux problèmes actuels du pays.

Paris, le 9 juillet 2018

Le Collectif pour la défense des terres malgaches – TANY
patrimoine.malgache@yahoo.fr ; http://terresmalgaches.info ; www.facebook.com/TANYterresmalgaches

Notes

[1Conformément à l’alinéa 2 de l’article 1 de la loi 96-016 portant modification des certaines dispositions de l’Ordonnance n°62-064 du 27 novembre 1962 relative au bail emphytéotique.

[2Alinéa 1 : Le bail emphytéotique de biens immeubles confère au preneur un droit réel susceptible d’hypothèque : ce droit peut être cédé et saisi dans les formes prescrites pour la saisie immobilière [...]
Alinéa 5 : avec l’assentiment du bailleur ce bail est librement cessible par le preneur à des tiers sur base d’un contrat signé et dûment enregistré ;
Alinéa 6 : comme instrument négociable, le preneur peut librement laisser ce bail en sécurité ou nantissement d’un prêt ou de toute autre opération financière auprès des tiers y compris auprès des banques et institutions financières ;
Alinéa 7 : les procédures juridiques mentionnées ci-dessus qui concernent le consentement et l’enregistrement d’un bail sont les mêmes, qu’ils s’agissent de biens immobiliers publics ou domaniaux, voire privés, sachant que le bailleur peut être l’Etat ou la communauté qui en est propriétaire […] »

[5Re:common, SIF, TANY, « Accaparements de terre à Madagascar – Echos et témoignages du terrain - 2013 », http://terresmalgaches.info/IMG/pdf/Rapport_Accaparements_de_terres_Madagascar_2013.pdf (page 12)

[6Un proverbe malgache exprimant la sagesse des Anciens souvent cité par les chercheurs dit « Ny tany vadiben-janahary : mihary ny velona, manotrona ny maty »

23 commentaires

Vos commentaires

  • 10 juillet 2018 à 10:16 | Parole (#2602)

    Donc la solution consiste à trouver une solution...

    • 12 juillet 2018 à 19:26 | Rakoto (#9043) répond à Parole

      Mais bien évidemment, et surtout de pouvoir le faire en conscience ...
      Rome ne s’est pas fait un jour ... Et Madagascar, même si elle a une Histoire, est une jeune nation.
      C’est se leurrer que de faire croire qu’il y a des solutions toutes établies et que l’on y arrivera sans effort. Tous les manipulateurs qui ne font qu’engendrer des crises dénigrent totalement le fait que ce n’est que sur le moyen et long terme que l’on peut agir.

      Asa Fa Tsy Kabary.

  • 10 juillet 2018 à 10:36 | Isambilo (#4541)

    A mon avis ce n’est pas la terre en tant que telle qui est sacrée, parce que nous venons d’ailleurs, et si elle était sacrée nos ancêtres n’auraient pas migré à Madagascar.
    Ce qui est sacré, c’est l’ancêtre qui y est. Et vendre la terre c’est se déposséder de ses ancêtres, perdre ses racines.
    Très peu de pays acceptent de vendre de la terre à un étranger ou une société non nationale. La propagande libérale fait croire qu’aucune entreprise étrangère ne veut investir dans des terres qui ne lui appartiennent pas. C’est totalement faux. Essayez d’acheter un terrain à Londres ou dans toute la Chine.

  • 10 juillet 2018 à 13:07 | RAMBO (#7290)

    Vous ne trouvez pas çà bizarre que la défense des Terres Gasy se passe à Paris ?

    Le combat économique et social contre la pauvreté se déroule à Madagascar mais pas au Petit Palais ni à un autre endroit à Paris.

    Le collectif Tany est un fausse bonne idée. C’est louable de défendre les terres des ancêtres mais si on parle de Dieu qui donne la terre aux hommes...ce que dit la Bible est clair ...Dieu donne aux hommes de remplir la terre entière et de « régner » sur toutes les créatures ...sur et sous terre, dans la mer et dans les airs.

    La terre donne tous les éléments qui permettent à l’homme de vivre, l’eau, la nourriture et des endroits pour construire et vivre.
    Depuis plusieurs années, l’économie Gasy est en retard par rapport aux autres pays...l’une des raisons de ce blocage c’est cette « la tradition »... les Fady et les cultes des ancêtres cette croyance qui dit que les morts « bénissent » les vivants...Dieu nous incite à mettre en valeur, à développer, à produire, les terres pour vivre...Madagscar est un grand pays ne serait-ce qu’un superficie. Mais ce blocage est dû en grande partie par la « Tradition »...Un fils d’Andriana , par exemple hérite des hectares de terres à Madagascar...mais il habite à Paris depuis des années...ces terres restent en friche mais gare à celui qui osera toucher à ces terres..des milliers d’ha de terres se trouvent dans cas chez nous. Les terres domaniales qui s’étendent sur des milliers de km² appartiennent normalement à l’Etat Gasy...si quelqu’un a un projet fiable, il peut faire une demande pour utiliser ces terres domaniales… Beaucoup de firmes étrangères demandent à s’installer dans notre pays mais il leur faut donner des garanties dans la durée et dans le temps pour développer leurs affaires...sachez qu’il faut en moyenne 10 ans pour rentabiliser une affaire.. Et de l’autre côté c’est à l’Etat Gasy de rassurer et de donner des garanties de stabilité à ces entreprises étrangères qui cherchent à investir dans notre pays...il y a plusieurs politiques dont fiscale plus attractive...donner l’opportunité de s’installer dans le temps et au moindre coût…

    C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place les ZES et le ZIA qui ont permis à tous les pays émergeants de démarrer économiquement. Mais Christine Razanamahasoa, nouvelle ministre de l’Aménagement a pour première décision de suspendre les ZES...c’est une erreur grave...parce que c’est une politique économique bonne les ZES. Mais au nom de la défense des terres des ancêtres , çà a l’air d’être populaire surtout chez les Andafy qui préfère s’installer ailleurs que de mettre en valeur les terres Gasy.

    Pour nous c’est simple, donnons les terres à celui ou ceux qui sont capables de les mettre en valeur . N’ayons pas peur des étrangers parce que ils ont des savoirs faire que nous Gasy nous n’avons pas. Tout ce que les firmes étrangères installent à Madagascar resteront à Madagascar et quoi qu’on dise elles apporteront du travail et un autre cadre de vie pour les Gasy… Comme les vazaha qui disent les étrangers viennent nous manger nos pains...mais quand on réfléchit un peu c’est une fausse bonne idée parce que les étrangers qui s’installent dans un pays y travaillent et achètent leurs pains. Bref ils contribuent au développement économique du pays d’accueil..Mais les nationalistes de tout bord transgresse cette avantage en l’utilisant comme outils de propagande raciste et xénophobe.

    Imaginons un instant si la France sort une loi qui interdit les Gasy de Paris d’acheter des biens immobiliers en France parce qu’ils sont étrangers...en disant que les terres françaises appartiennent aux français uniquement. Ce sera un tollé général .
    Le Fisandratana 2030 de Hery Rajaonarimampianina a mis en place la politique de ZES et ZIA permettant les entreprises étrangères de s’installer dans la durée à Madagascar. C’est une bonne politique et c’est un moyen de développement qui a fait ses preuves ailleurs.

    • 11 juillet 2018 à 00:29 | isoarha (#8297) répond à RAMBO

      ....« sachez qu’en moyenne, il faut 10 ans pour rentabiliser une affaire »...
      Et alors ?
      Je pense qu’il faut voir d’un bon oeil que le collectif TANY se préoccupe de la « bonne » terre malgache .
      Avant de signer quoi que ce soit sur la vente de terrains pour un siècle et voir des siècles aux étrangers, commencez d’abord chiffrer et récupérer toutes les sommes des évasions fiscales dont vous laissez filer comme si de rien n’était.
      Rapatriez tous les avoirs des nationaux ou binationaux de l’île Maurice, résultant des enrichissement douteux et inexpliqués des Politiques Malgaches . Une île soeur « fausse », qui, d’ ailleurs pousse les " faux Malgaches à vendre leur patrie, pour qu’elle s’installe à l’oeil au frais des miséreux.
      Les faux Malgaches dont Rambo fait partie, prêt à vendre terre et mère n’ont pas la place dans les transactions des terres malgaches.
      J’espère que la nouvelle ministre va arrêter ce projet dont personne n’en veut, à part quelques..
      D’ailleurs pour ta gouverne, il ne faut pas 10ans pour rentabiliser une affaire, je te donne une version « rapide » pour s’enrichir en étant propriétaire de terres malgaches : je contracte un marché de décharges de déchets toxiques quelconques et je le balance sur ma propriété fonciere . Il me faut mm pas une semaine pour rentabiliser mes hectares de terres malgaches.
      Il n’est jamais écrit que l’on ne peut développer son imagination.

    • 12 juillet 2018 à 12:00 | Fidy Andriamihaja (#10287) répond à RAMBO

      Bonjour, RAMBO
      La Bible est là, comme elle l’était, l’est et le sera... C’est notre interprétation des Écritures Saintes qui est à discuter... et je discute la votre. (Evitez de parlez des Saintes Ecritures, lorsque vous défendez votre opinions. Ce n’est pas un outil qu’on manipule à la guise de nos intérêts personnels)
      Louer ou vendre ou encore donner gratuitement notre terre est la question.
      Cette obsession de se tourner, de s’agenouiller devant les étrangers m’agace sérieusement.
      Nous ne sommes pas capable de cultiver, de s’occuper de notre propre terre ?
      « Masina ny Tanindrazana », on dit fièrement, publiquement... sans en avoir une simple aperçu de ce que cela peut signifier.
      Les lois sur la ZES et la ZIA ont été critiquées, et prononcées anticonstitutionnelles. Même la Constitution, établies par des êtres humains, en est contre... Alors, pourquoi cette obsession ?
      Elles sont fortement critiquées par l’avis public... Alors, pourquoi insister ? Vous êtes incroyablement têtus... et ça nous donne des soupçons sur vos intentions...

  • 10 juillet 2018 à 13:25 | olivier2 (#9829)

    @ Rambo

    C’est parceque la terre est MOINS sacrée en France que les étrangers ont le droit d’en acheter..
    C’est en quelque sorte une terre de seconde zone...

    Mais à Madagascar, c’est différent : la TERRE est sacrée, et les ANCETRES sont sacrés ( plus qu’en France, c’est évident).

    La SACRALITE, ca se respecte..

    Ce qui m’amène au second point de mon piètre exposé :

    En France, et dans bien d’autres pays du monde, il existe des principes FONDAMENTAUX qui n’ont rien à voir ni avec la terre, ni avec les ancêtres , mais qui sont basés sur quelque chose de tres simple, de tres lisible : l’instinct de survie.

    « A quelqu’un de non fiable tu ne prêteras pas d’argent sans garanties.. »
    « Dans un état de non droit, tu ne procéderas pas à des investissements inconsidérés »
    ETC.

    Et là , PATATRA...
    Le choc des civilisations...

    En vous remerciant..

     :)

    • 11 juillet 2018 à 15:37 | LeFou (#10163) répond à olivier2

      La pauvreté est aussi apparemment SACREE à Dago...

  • 10 juillet 2018 à 13:48 | vatomena (#8391)

    En 1895,lors de la conquète de Madagascar ,la population malgache ne dépassait pas 3 millions d’habitants . Le pays dans son immensité était vide d’hommes . De grandes étendues étaient ignorées des ancetres. Ces ancetres ignoraient la plus grande partie de leur pays .Ils n’avaient pas été foutus d’en dresser la carte géographique . Et la notion de cadastre leur était inconnue . Se réclamer de terres ancestrales est parfois incongru si ces terres n’ont jamais été retournées par l’ancetre , ensemencées et cultivées. Chez nous ,c’est le tombeau qui indique la possession ancestrale .
    La terre malgache certes nous est sacrée mais pourquoi pas également cette mer qui borde nos rivages .C’est bien de la mer pourtant que sont arrivés nos plus lointains ancetres .

  • 10 juillet 2018 à 14:19 | Toutoun (#10298)

    Ny kary no manao ny ataony dia ny saka no voatapa-drambo !!!! Efa olana h@zay io resa-tany io indrindra nanomboka ny taona 2002. Izany oe ny teo aloha no nihinana, dia ny @zao no magnefa.

  • 10 juillet 2018 à 14:30 | Tsix (#10296)

    c’est claire que le gouvernement cherche des nouveaux sources de revenus et crée beaucoup de projets pour nous.

  • 10 juillet 2018 à 14:48 | LOVAXEL (#10217)

    https://www.solidariteetprogres.org/documents-de-fond-7/economie/terres-rares-l-enfer-geopolitique.html

    un peu de lecture

    Rambo , je ne suis pas sûr de l’idée, envie, volonté des investisseurs qui lorgnent sur nos richesses (i.e l’or ) de ne pas souiller notre terre qui est effectivement sacrée comme la Nature dans son ensemble d’ailleurs, sans oublier et oui les êtres humains qui sont largement bétaillisés

    ces entités prête-noms disparaîtront une fois le terre lessivée ...à moins que nous sachions qui se cache derrière en acteurs locaux et externes

    qui paiera les pollutions et dégradations connexes ?

    je ne sais pas si cela est étrange que la défense des terres gasy se déroule à Paris, sur le terrain il y aussi des actions , de mémoire

    plus largement la défense des terres de l’humanité devra un jour se régler par une autorité mondiale à laquelle se plieront les Etats et les multinationales , celles là mêmes qui tentent de s’implanter chez nous en offrant des autoroutes en or à ceux et celles qui signent les documents ....

  • 10 juillet 2018 à 14:50 | Tsisdinika (#3548)

    Et la pauvreté, c’est pas un bail super-emphytéotique qu’elle a pris elle ? À croire que la pauvreté fait partie de la tradition ici, et inversemment. Evidemment, la plupart des activistes du Collectif Tany sont des Gasy d’andafy qui ne sont pas touchés, sauf dans leur estime de soi, par la pauvreté à Madagascar. En agitant des principes grandiloquents de sacralité du tanindrazana et que sais-je, c’est plus un manière pour eux de se sentir encore Malagasy dans l’âme...Et si vous veniez investir tous les millions, que dis-je les milliards, accumulés là-bas, le problème serait réglé, non ? Plus besoin de bail, vu que vous êtes des Gasy qui ne céderont ni hypotèqueront la terre des ancêtres.

  • 10 juillet 2018 à 14:53 | arsonist (#10169)

    Un bail emphytéotique sur des terres malgaches est un sujet très délicat (tabou ?) et très complexe à aborder , si vos interlocuteurs sont Malgaches .
    C’est pourtant , selon mon point de vue personnel , un sujet très intéressant à étudier , à expliquer et à débattre . Et conclure si on peut l’appliquer ou non chez nous .

    [Je vais me faire insulter , mais ce n’est pas grave . J’ai mes opinions personnelles . Et je tiens beaucoup à ma liberté . En particulier à ma liberté de conscience , comme à la prunelle de mes yeux .]

    La Chine de Mao n’avait pas remis en cause le bail emphytéotique conclu avec l’empire britannique concernant Hong-Kong et l’a laissé courir jusqu’à la date limite prévu en 1997 .

    Cette Chine de Mao s’était conduit de même en qui concerne Macao , dont la cession aux Chinois par les Portugais a eu lieu en 1999 .

    Pour ces deux cas , les Chinois ne s’en sont pas plaint (je ne parle pas des seuls résidents chinois dans les deux enclaves , mais des Chinois dans leur ensemble) .

    Mais les Malgaches ont une culture peut-être différente de celle des Chinois , même si je ne connais pas du tout cette dernière .

    Autre chose qui peut être intéressante aussi à étudier , à expliquer et à débattre est la limitation des naissances par femme , pour toutes les résidentes à Madagascar .
    Je me demande si la règle de l’enfant unique par femme pendant une durée limitée , comme pour le cas d’un bail emphytéotique , est une bonne ou mauvaise idée . Et conclure si on peut l’appliquer ou non chez nous .

    [Les risques de me faire insulter ont été multipliés par 2 , après çà !]

    Et pour terminer pour aujourd’hui , une décision de limitation des naissances par femme n’a pas de sens sans la légalité de l’interruption de grossesse .

    Aïe ! Aïe ! Aïe !
    A partir de maintenant je dois surveiller mes arrières quand je marche dans la rue .
    Mais ce sont là deux ou trois des idées que je pense mériter d’être étudiées , expliquées et débattues . De conclure dans un sens ou dans un autre . Et enfin de mettre en application ce qui a été conclu .

    [Rassurez-vous ! Ce ne sont pas là les seules opinions que j’ai et qui vont faire de moi une cible des Gasy et non Gasy coincés . Je garde les pires en réserve ]

  • 10 juillet 2018 à 15:14 | tsirah (#10314)

    non c’est un accord déterminé par une date précise donc ce n’est pas une vente de la patrie mais cela va développer notre patrie car ils louent notre terre et offre du travail au peuple malagsy

    • 12 juillet 2018 à 15:21 | Fidy Andriamihaja (#10287) répond à tsirah

      Est-ce le seul issu ? Je n’ai pas confiance aux étrangers. Les investisseurs étrangers ont des préoccupations capitales,à noter, faire des profits ... à long termes. Je pense sincèrement que le développement de notre pays ne figure pas dans leur liste.

      Pourquoi chercher loin la solution pour notre propre développement ?

      Je pense que c’est une manque de maturité, de notre part, de toujours attendre les étrangers pour pouvoir espérer notre développement.

      Nous avons un vaste terrain et nous n’avons pas le courage, la force, la bonne volonté de le travailler.
      La différence est très simple : Les étranger utilisent le terme EXPLOITER... la terre des Malagasy.
      Nous, Malagasy, nous utilisons le terme METTRE EN VALEUR... notre terre

      C’est un dirigeant qui a la foi en chacun des Malagasy qui manque.

      Brèf, je fait un non catégorique aux exploitations accordées aux étrangers !

  • 10 juillet 2018 à 15:30 | LOVAXEL (#10217)

    arsonit

    MERCI

  • 10 juillet 2018 à 15:53 | olivier2 (#9829)

    AHHHH..
    BONHEUR...

    Citons Lovaxel :

    «  je ne suis pas sûr de l’idée, envie, volonté des investisseurs qui lorgnent sur nos richesses (i.e l’or ) de ne pas souiller notre terre qui est effectivement sacrée comme la Nature dans son ensemble d’ailleurs, sans oublier et oui les êtres humains qui sont largement bétaillisés »

    Monsieur Lovaxel, les « investisseurs » ne sont pas plus gentils que vous...
    Ni plus ni moins..
    Pour être honnête : à mon avis « plus »...LOL

    Si vous pensez réellement que « notre terre (..) est effectivement sacrée »..
    Et bien cher ami faites en ce que bon vous semble, sans demander quelques subsides aux « bailleurs de fonds »..

    C’est aussi simple que cela..

    Investissez comme bon vous semble, en totale autarcie..

    CHICHE ?

    La « défense des terres de l’humanité » ..pour vous citer, ne commence pas en accusant les étrangers..

    Commencez par dresser un VRAI bilan de la politique de Ratsiraka en la matière !

    Pourquoi à ce jour, tous les tribunaux malagasy sont ils ensevelis sous les problemes fonciers malgacho-malagasy ?

    A cause de Christine Lagarde ?

    Saperlipopette..à cause de malagasy qui croyaient que l’URSS et la corée du Nord constituaient leur seule planche de salut..

    Bon..faut dire que déjà à l’époque çétaitpaleurfôte...

    L’histoire serait elle un éternel recommencement ?

     :)

  • 10 juillet 2018 à 18:36 | ALIBABA SANS LES 40 (#10090)

    Lovaxel,
    « je ne suis pas sûr de l’idée, envie, volonté des investisseurs qui lorgnent sur nos richesses (i.e l’or ) de ne pas souiller notre terre qui est effectivement sacrée comme la Nature dans son ensemble d’ailleurs, sans oublier et oui les êtres humains qui sont largement bétaillisés »

    Comment avez vous trouvé cette endroit ou on vend la co.nnerie par paquet de 100 !
    Vous avez surement fait de gros achats pour ne pas être pris au dépourvu !

    Quand on sait que des millions d’ha de votre soit disant terre sacrée sont abandonnés(et l’on toujours été ) à leur sort ,nous ne comprenons pas l’objet de vos réserves .
    Seule les ultra conservateurs qui vous escroquent depuis 45 ans sont bénéficiaires de vos lubies passéistes !
    Ne changez rien surtout ,la dernière place des pays les plus pauvres du monde est en vue !

  • 11 juillet 2018 à 08:11 | lysnorine (#9752)

    Misy moa tsy mitsahatra ny manesika foana ETO hoe : tsy nihoatra ny telo tapitrisa, hono, ny mponina teto Madagaikara tamin’ny fotoana nidiran’ny Frantsay ankeriny teto (1895) hanandevo ny Malagasy sy hangalatra ny taniny ary handroba ny haren’i Madagasikara.

    Hanafenana ny FANDRINGANAM-BAHOAKA TAMBABE na « GÉNOCIDE » notontosain’i Galliéni sy ny mpanjanan-tany Frantsay teto nandritra ny taona maro no kendrena amin’izany tarehi-marika manamaivana ny isan’ny mponina teto Madagasikara tamin’ny 1895 izany. [zahao etsy aloha : Vatomena, 10 juillet à 13:48, « En 1895, lors de la conquète de Madagascar, la population malgache ne dépassait pas 3 millions d’habitants » .

    Koa hampahatsiahivinay kely indray ny fanarenana ny tantara sy ny fanazavana efa nataonay teto ihany momba izany FIHENAN’ny isan’ny Malagasy izany taorian’ny nidiran’ny Frantsay teto mba tsy hahavoafitaka ny sarambaben’ny tompon-tany Malagasy mpamaky, izay mety ho tsy nandalina firy ny tantaran’ny Tanindrazany .

    Zahao :
    lysnorine, 28 novembre 2016 à 11:01, ao amin’ny « Iles éparses-Interpellation de Hery Rajaonarimampianina », samedi 26 novembre 2016, https://www.madagascar-tribune.com/Interpellation-de-Hery,22699.html ;
    na koa :
    lysnorine, 2 décembre 2016 à 11:52 ao amin’ny « Francophonie : plus ou moins un succès. Mais ça dépend pour qui. », lundi 28 novembre 2016 , https://www.madagascar-tribune.com/Francophonie-succes-oui-Mais,22701.html#comment327310.

    « [...] Vantany vao nahazo laka ny fanjanahan’i Frantsa an’i Madagasikara dia ny handrava sy hanapotika izay fandrosoana rehetra tamin’ny sivilizasiôna vazaha tratran’i Madagasikara sy ny Malagasy - poatoizay ! - hatramin’ny faha-Radama 1 ka nandritra ny taon-jato faha-19 no tena nisasarany omban’ny FANANDEVOZANA tamin’ny alàlan’ny « INDIGÉNAT », ny asa an-terivozona isan-karazany, ary ny tery vay manta nataon’ny SMOTIG (Service de la Main d’Œuvre pour les Travaux d’Intérêt Général) [...]

    « Manodidina ny 4,500,000-5,000,000 no isan’ny mponina hatramin’ny fanisam-bahoaka voalohany tamin’ny andron-dRadama 1 ka hatramin’ny 1881 nisiana fanisam-bahoaka nataon’ny fokokon’olona. (P. Boiteau, Contribution à l’histoire de la nation malgache, Éditions Sociales 1958 : Bilan de soixante années de colonisation p.306). Io tarehi-maika manodidina ny 4,000,000 sy 5,000,000 io ihany koa no voalazan’ny mpanoratra maro tamin’ny zato taona faha-19 toy : Samuel Copland (1822) , Rev. Ellis (1838), Rev. Freeman, David Johns (1840) ; Julius Kessler(1872). Mbola dimy tapitrisy (5,000,000) ihany koa no voalazan’ny Annuaire de Madagascar frantsay tamin’ny 1890. Ary tsy latsaky ny dimy na ENINA TAPITRISA (6,000,000) no nambaran’ny MINISTRY NY RAHARAHAM-BAHINY FRANTSAY HANOTEAUX ho isan’ny mponina teto Madagasikara tamin’ny 1894, talohan’ny nanafihan’i Frantsa farany azy. (Chambre des Députés, séance du 23 novembre 1894, JO p. 1979).

    « Araky ny fanisam-bahoaka nataon’ny fanjakana kôlônialy tamin’ny 1902 anefa, dia 2,550,000 sisa ny mponina, izany hoe : NIHENA 2,450,000 (na 49%) hatramin’ny nidiran’ny Frantsay teto Madagasikara, raha ekena fa 5,000,000 izy talohan’ny ady farany tamin’ny frantsay (1895). Izany hoe VERY SASAKA latsaka kely izany (fara-faha-ratsiny) ! Manamafy izany maha-fongana ny Malagasy izany ny vokatry ny fanisam-bahoaka taty aoriana izay mampiseho ny TSY FITOMBOANY ISA firy nandritra ny... 24 taona teo anelanelan’ny taona 1912 sy 1936 :
    1912 : 3,710,806 ;
    1936 : 3,777,951.
    Izany hoe raha alaina an-keviny dia...0.0747% isan-taona no fitombony, izany hoe NIHENA izy izany nandritra ny taona maro. Tamin’ny taona 1960- izany hoe 65 taona taorian’ny nanafihan’ny tafika frantsay an’i Madagasikara (1895) ka nahalasa azy zanatany frantsay (1896) - vao tafaverina ho dimy tapitrisa indray ny mponin’i Madagasikara araka ny tarehi-marika avy amin’ny Banky Mondialy. (1960 : 5,099,370 -http://data.worldbank.org/indicator/SP.POP.TOTL).

    « Heverinay fa miteny ho azy ireo tarehi-marika ireo ny amin’ny vokatry ny fanjanahan’i Frantsa an’i Madagasikara, ary tsy misy izay mandanja azy ireo amin’ny mizana tsy mandainga ka afaka handà ny nisian’izany fandringanam-bahoaka tambabe izany [..] ».

  • 11 juillet 2018 à 16:23 | papangue (#9623)

    HI all,

    Tsisdinika & St-jo

    De Tsisdinika

    « Eh bien non. Quand les entrepreneurs, contrairement à ces « initiés » (genre experts de l’IEM ?) disent que les prétendues richesses naturelles de Madagascar, après études et analyses, ne sont pas si eldoradesques, personne ne les écoute, ou plutôt, personne ne veut les écouter.
    Si tant est que nous possédions (déjà) ces richesses mirobolantes, en bon chasseurs-cueilleurs, qu’est-ce qui nous empêcherait donc de les saisir ici et maintenant ? Nous quitterions de facto la cinquième place des pays les plus pauvres pour truster le haut du classement mondial. Simple non ? Mais Madagascar n’est pas que de vanille et de litchi sinon ce serait la belle vie. »

    « Et la pauvreté, c’est pas un bail super-emphytéotique qu’elle a pris elle ? À croire que la pauvreté fait partie de la tradition ici, et inversemment. Evidemment, la plupart des activistes du Collectif Tany sont des Gasy d’andafy qui ne sont pas touchés, sauf dans leur estime de soi, par la pauvreté à Madagascar. En agitant des principes grandiloquents de sacralité du tanindrazana et que sais-je, c’est plus un manière pour eux de se sentir encore Malagasy dans l’âme...Et si vous veniez investir tous les millions, que dis-je les milliards, accumulés là-bas, le problème serait réglé, non ? Plus besoin de bail, vu que vous êtes des Gasy qui ne céderont ni hypotèqueront la terre des ancêtres. »

    D’abord, M/car est un pays où l’on craint pour son investissement, lire rapport Coface.
    http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Madagascar
    Ceux qui reviennent ou viennent ne sont pas toujours bien accueillis, et pour cause, ils vont essayer de tout remettre en question (organisation, gabegies, corruption, insécurité, etc…)

    Il y a aussi une méfiance réciproque du coup.

    Vous oubliez les sommes trébuchantes envoyés par la Diaspore au pays !

    Surtout, c’est au niveau de l ‘Etat ou collectivité que cela se joue et non au niveau des individus, Pour les grands investissements, car ce qui manque terriblement c’est la structure, ce n’est pas avec 400 eur par mois que cela va se faire.

    Mais, le problème global est que c’est de l’accaparement de richesses des pays pauvres, surtout africains, d’autant plus que ces entreprises profitent de la faiblesse de la gouvernance des pays africains et aussi l’impact environnemental non maîtrisé par les exploitations sauvages et minorés par les multinationales occidentales et chinoises.

    Sur les richesses minières, je suis très étonné de votre vision des choses, cela contredit les informations données par des sources différentes mais convergentes RFI, la Banque mondiale, jeuneafrique, la Coface :
    Madagascar Points forts
    « Importantes réserves minérales (pierres précieuses, nickel, cobalt) et pétrolières.
    Potentiel du secteur agricole, premier producteur mondial de vanille
    Développement du secteur touristique
    Dette publique majoritairement à conditions concessionnelle »

    RFI :
    http://www.rfi.fr/afrique/20110708-gisement-minier-exceptionnel-decouvert-madagascar

    C’est un gisement de 266 millions de tonnes de sable de minéraux lourds que Varun dit avoir découvert. Zircon, titane, thorium, tungstène, terre rare, mais aussi diamant, saphir, ou grenat : voilà ce que pourrait recéler ces 62 km² situés à l’extrême sud de Madagascar. Dans cette zone, Rio Tinto extrait déjà de l’ilménite, un minerai de titane servant à fixer la couleur blanche.

    Mais quand les ressources de ce site sont évaluées à 35 millions de tonnes pour 40 ans d’exploitation, la société indienne parle elle de 221 millions de tonnes d’ilménite. Bien sûr, le chantier ne va pas démarrer tout de suite. L’investissement pour ce genre de projet se chiffre en milliards de dollars, et le régime de transition n’est pas censé engager le pays sur du long terme.

    Reste que si le sol malgache est extrêmement riche et suscite l’intérêt grandissant des compagnies minières, en surface, la valeur de la faune et la de flore endémiques de la Grande Ile est tout aussi inestimable. Et le développement de l’industrie extractive inquiète forcément les environnementalistes

    A suivre ...

  • 11 juillet 2018 à 16:24 | papangue (#9623)

    Suite

    http://www.agter.org/bdf/fr/corpus_chemin/fiche-chemin-326.html

    « Les investisseurs étrangers déjà bénéficiaires de permis d’exploration sont nombreux : Allemand Tantalus pour les terres rares, Indien Varun pour l’or et le platine, Chinois Mainland Mining pour l’ilménite et WISCO pour le fer, Thaïlandais Pan African Mining pour l’uranium, Australien Toliara Sands Project pour l’ilménite, pour ne citer que ceux-là. Certains se sont organisés en joint-venture, l’association la moins connue étant celle entre les sociétés chinoises «  de pétrole de Daqing  » avec le groupe indien Varun.

    Plusieurs mines sont déjà en cours d’exploitation. Le site le plus ancien est celui de Fort-Dauphin, où la société QIT Madagascar Minerals (QMM), filiale de la compagnie anglo-australienne Rio Tinto, basée au Canada, extrait l’ilménite. La société QMM est détenue à hauteur de 80% par Rio Tinto et de 20% par l’Etat malgache. Ambatovy S.A., une association des Canadiens Sherritt et SNC Lavalin, du Sud-Coréen KORES et du Japonais Sumitomo, exploite le nickel et le cobalt du côté de Moramanga et Tamatave, et «  est en passe de devenir l’une des plus grandes mines de nickel latéritique au monde  » selon le Rapport de développement durable 2012 de l’entreprise.
    La société chinoise Mainland Mining, a commencé à exploiter l’ilménite du côté de Fénérive-Est et s’est rendu célèbre par un début d’extraction du côté de Manakara avant d’avoir obtenu le permis correspondant et sans même avoir effectué une étude d’impact environnemental, pourtant requise par le décret sur la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement (MECIE). »

    http://www.jeuneafrique.com/mag/373146/economie/mines-madagascar-ile-aux-tresors-a-fort-potentiel/

    « Longtemps informelle, la filière aurifère s’est récemment professionnalisée : 40 000 cartes d’orpailleur ont été distribuées, et quelques groupes étrangers commencent à venir prospecter, avec plus ou moins de succès. De juin à octobre, de violentes manifestations orchestrées par la population locale contre la mine d’or de Soamahamanina (Centre), dont les autorisations avaient été délivrées pendant la transition, ont contraint la société chinoise Jiuxing Mines à renoncer temporairement à son exploitation.

    La mise en production des gisements d’uranium d’Antsirabe, dans les Hautes Terres (Centre), et de Tranomaro Amboasary (Sud) est prévue pour 2018. L’État se veut particulièrement vigilant concernant leur exploitation, assurée par le consortium indo-pakistanais Pan African Mining (PAM). L’Office des mines nationales et des industries stratégiques (Omnis) en sera d’ailleurs actionnaire à hauteur d’au moins 20 %.. »

    Selon le magazine Geo

    « 800 milliards de dollars : telle est l’estimation du potentiel total des ressources minières nationales. Les exportations de nickel et de cobalt, notamment, pourraient tirer vers le haut les revenus du pays. »

    Banque Mondiale :

    http://documents.worldbank.org/curated/en/792221468189847561/pdf/100345-WP-P131522-mining-research-summary-Box393222B-PUBLIC-FRENCH.pdf

    • 12 juillet 2018 à 10:38 | Tsisdinika (#3548) répond à papangue

      Papangue,

      Merci de votre réaction. Ce que disent les sites d’information est une chose. Ce qui se vit réellement sur le terrain par les professionnels en est une autre. D’ailleurs, il y a beaucoup d’informations inexactes contenues dans ces articles. PAM n’est pas indo-pakistanais et ils ont abandonné toute idée d’exploiter l’uranothorianite ; les permis de Jiuxing ont été délivrés non sous la transition mais sous Rajao ; etc.

      Par ailleurs, RFI parle de « réserves », un catégorisation de gisement minier en sous-sol défini par des études poussées, notamment des sondages à maillage serré, des analyses géochimiques et tests métallurgiques. À cette date, même pas 1% du potentiel minier du pays a fait l’objet de telles études, vu le coût que cela nécessite. Même le Magazine Geo s’avance un peu trop en parlant de « ressources », le niveau immédiatement inférieur de catégorisation. On ne peut parler de ressources s’il n’y a pas d’études de faite. S’en tenir à « potentiel », le degré zéro est plus raisonnable sinon on pourrait susciter de faux espoirs chez une population écrasée par la pauvreté mais aussi chez les dirigeants archi-affamés.

      Vous parlez également du cas Varun. Ils ont fait comme toute société en mal d’investisseurs ferait : du battage médiatique sur des découvertes mirifiques pour attirer les gogos qui se croient au casino. Étant donné qu’ils ne sont pas côté en bourse, et donc sans aucune autorité de contrôle pour vérifier ce qu’ils rendent public, ils peuvent dire n’importe quoi. Depuis cette annnonce, on n’entend plus rien de leur côté...la preuve que ce n’était que de la pub mensongère.

      Bref, avec 3 mines en opération contre une trentaine en moyenne dans les vrais pays miniers, des orpailleurs par centaines de milliers qui ne versent même pas un sou vaillant dans les caisses de l’État, on est loin du compte pour espérer tirer l’économie vers le haut à l’aide de ce secteur.

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