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Politique

Constant Raveloson

Le MFM continue sans Ravalomanana

vendredi 29 février 2008 |  1142 visites 
Avec Ravalomanana ou non, le MFM roule pour la régionalisation, selon Raveloson Constant.

La rupture est consommée entre le président Marc Ravalomanana et le MFM de Manandafy Rakotonirina. Quoi qu’il en soit, Constant Raveloson a fait savoir que le MFM participe à la mise en place des régions en prônant la « libéral démocracy ». Interview.

Madagascar Tribune (MT) : Monsieur Constant Raveloson, vous venez de participer à la réunion de l’ALN (African Liberal Network) ou Réseau Libéral Africain qui s’est tenue à Maputo (Mozambique) du 19 au 23 février. Quelle est l’importance de cette réunion pour le MFM ?

 Constant Raveloson : Rappellons que le MFM a participé activement à la création de ce réseau libéral africain l’année dernière à Dakar, au Sénégal. Si nous étions donc présent à Maputo, c’est normal.

De quoi a-t-on parlé lors de cette réunion ?

 Les représentants des partis libéral démocrates en Afrique se sont concertés sur le projet des suggestions qu’ils soumettront au congrès de l’International Libéral qui se tiendra à Belfast au mois d’avril prochain. 0n a également discuté de l’APE (Accord de Partenariat Economique). Moi particulièrement, j’ai proposé pour le congrès de Belfast un débat sur la normalisation démocratique. J’ai insisté sur la nécessité de fixer préalablement les calendriers électoraux pour éviter toute suspicion de manoeuvres politiques tendant à « éliminer » les candidats des partis qui ne sont pas au pouvoir.

Qu’entendez-vous par calendriers électoraux ?

 C’est simple : une loi fixe par exemple que les présidentielles ont lieu le deuxième mardi du mois d’Août d’une année détérminée.

La rupture semble être consommée entre le président Marc Ravalomanana et le MFM alors que vous étiez dans la mouvance. Pouvez-vous expliquer pourquoi ?

 Le MFM n’a jamais été dans la mouvance présidentielle. Dès le début, le MFM a refusé d’y adhérer. Souvenez-vous que le MFM n’a pas été membre du « Firaisan-kinam-pirenena », contrairement à l’AVI ou au RPSD de Marson Evariste. Si le MFM a accepté de marcher avec le président Ravalomanana avant et après les présidentielles de 2001, c’est parce que ce dernier a affiché sa détermination à mettre en place les régions et à privilègier la libre entreprise dictée par la « libéral démocracy ». Et si actuellement, le MFM décide de ne plus marcher avec le président Marc Ravalomanana, c’est parce que ces deux conditions de notre soutien à Marc Ravalomanana ne sont pas respectées.

Qu’est ce qui se passe alors actuellement ?

 Ce qui se passe actuellement, c’est l’ultra-libéralisme et une régionalisation pour consolider le pouvoir des dirigeants. Ultra-libéralisme car on laisse aux grandes multinationales et aux puissances économiques mondiales diriger notre économie. Pire, à côté de cet ultra-libéralisme, on constate la mainmise des dirigeants sur certains secteurs d’activité de l’économie nationale. Cette mainmise se matérialise par le monopole d’un Groupe de sociétés sur plusieurs activités porteuses. La libre concurrence n’existe plus. Sur le plan politique, il y a cette régionalisation qui est faite pour consolider le pouvoir des dirigeants. La mise en place des régions suscite méfiances et inquiètudes. Le budget alloué aux régions ne leur permet pas de se développer et de s’administrer librement en tant que collectivités territoriales décentralisées. Le pouvoir central entretient jusqu’à présent le flou sur le cas des présidents de région. Seront-ils élus directement par les électeurs ou indirectement par des grands électeurs ? Sans parler bien sûr des louches manoeuvres de l’administration tendant à écarter ou à éliminer les autres candidats du processus de la mise en place des régions.

Qu’entendez-vous par louches manœuvres ?

 Elles sont nombreuses. Je vous dit tout simplement que l’actuel code électoral favorise les fraudes et le détournement du choix des électeurs. Le MFM revendique la révision des lois électorales depuis longtemps. Mais, rien n’a été fait pour la simple raison que l’actuel code électoral est bon pour ceux qui veulent se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible.

Vous dites qu’on assiste à une régionalisation pour consolider le pouvoir des dirigeants alors que le MFM présente des candidats aux régionales du 16 mars. Pourquoi ?

 Le MFM a roulé pour la régionalisation bien avant l’accession de Marc Ravalomanana à la magistrature suprême du pays. Donc, ce n’est pas parce que nous ne sommes pas d’accord avec la façon dont ce dernier met en oeuvre cette régionalisation que nous abandonnons notre projet de société. Avec Ravalomanana ou non, le MFM poursuit ses actions pour réaliser ce projet. La participation de notre parti aux régionales du 16 mars fait partie de ces actions. D’ailleurs, nous ne pouvons plus revenir aux provinces autonomes qui n’ont jamais profité à notre pays. Ces provinces autonomes nous ont laissé des mauvais souvenirs. L’amiral Didier Ratsiraka les a mise en place pour consolider son pouvoir. Il a divisé Madagascar pour pouvoir règner dans les autres provinces autres qu’Antananarivo.

Recueilli par Rajaofera Eugène

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