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mardi 17 juin 2025
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Politique

Assassinat du Col Ratsimandrava

Le « Fokonolona », 33 ans après

lundi 11 février 2008 | Eugène R. |  3042 visites 

11 février 1975- 11 février 2008. On commémore aujourd’hui le 33 ème anniversaire de l’assassinat du colonel Richard Ratsimandrava, à l’époque chef de l’Etat et du Gouvernement. L’homme n’avait dirigé que sept jours. Il fut abattu la nuit du 11 février 1975 à Ambohijatovo alors qu’il rentrait chez lui. 33 ans après, cet « assassinat politique » reste toujours dans le domaine du mystère. On n’en parle presque plus. Le « Fokonolona » que le colonel Ratsimandra avait cependant prôné à l’époque est toujours d’actualité 33 ans après. Mais, ce « Fokonolona » n’est plus tel que le chef d’Etat de l’époque l’a conçu. À l’époque du col. Richard Ratsimandrava, le « Fokonolona » est une assemblée qui a le pouvoir consultatif. Il y avait eu une sorte d’atténuation car ce « Fokonolona » avait eu le pouvoir législatif à l’époque d’Andrianampoinimerina. Le col. Richard Ratsimandrava n’avait jamais manqué de consulter le « Fokonolona » avant de prendre une décision importante. Le « teny miakatra » avait été la règle, à l’époque. Sur le plan économique, Ratsimandrava avait mis en place au niveau de chaque « Fokontany » des « Vatoeka » (Vaomieran’ny Toe-Karena) qui étaient chargés de percevoir un pourcentage sur le prix sur des produits qui sortent du « Fokontany ». Solidaire, le « Fokonolona » avait pu surveiller cette opération de perception.

33 ans après

33 après, le « Fokonolona » et le « Fokontany » nourrissent les sujets de débats au sein dela classe politique. Ce « Fokonolona » et ce « Fokontany » ont-ils actuellement la même mission et le même pouvoir qu’à l’époque du Col. Richard Ratsimandrava ? D’abord, le « Fokonolona » n’est pas là pour être consulté. On se contente de spécifier dans différents textes et discours officiels que le « Fokontany » où réside le « Fokonolona » est la base de développement du pays. On ne définit cependant pas les rôles et les missions du « Fokonolona ». Le fait que les Fokontany soient des structures déconcentrées constitue déjà un obstacle à cette consultation du « Fokonolona ». Pour le cas d’Antananarivo-Renivohitra par exemple, on a enlevé au « Fokonolona » le minimum de sa souveraineté qu’est le pouvoir d’élire les chefs Fokontany. Or, à partir du moment où il n’y a que le « teny midina », il ne peut y avoir développement. Le « Fokonolona »ne peut jamais apporter sa part de brique à la construction d’une société où le « Vahoaka » est souverain (Ny vahoaka no andriamanjaka). Une lueur d’espoir se fait cependant sentir avec l’accession de Andry TGV à la mairie de la Capitale, lui qui envisage de mettre un « chef Fokonolona » au niveau de chaque Fokontany. Ce qu’on reproche cependant à ce projet, c’est que le « Fokonolona » n’a pas le droit d’élire ces « représentants du maire » au niveau des Fokontany. Le « Fokonolona » actuel n’est qu’un faux-semblant », déplore le Général Désiré Philippe Ramakavelo, à l’époque directeur de cabinet militaire du Col Richard Ratsimandrava.