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Editorial

Une perception du développement de l’Afrique

Le Congrès de Sydney et le sommet de Brisbane

mercredi 19 novembre 2014 |  4065 visites  | Raw

Le président Hery Rajaonarimampianina, présent lors du 6è Congrès mondial sur les Parcs à Sydney (Australie) annonce encore une fois l’intérêt que son gouvernement et lui en personne portent à la biodiversité. Le chef de l’État malgache déclare qu’il va renforcer la lutte contre les trafics illicites

Si Madagascar ne possédait que 2.000.000 ha de parcs et d’aires protégées en 2003 gérées par Madagascar National Parcs (MNP), il existe actuellement plus de 6.000.000 ha soit 4.000.000 nouvellement créées en cette année ; et ce dans le cadre de la politique adoptée par Madagascar à Durban en 2003 lors du congrès sur les aires protégées. Un énorme pas en avant certes mais il reste des obstacles de taille à franchir notamment la pratique de trafics illicites de toutes sortes à Madagascar, qui freine le développement socio-économique dans le pays mais empêche également l’épanouissement de la biodiversité à Madagascar. Le gouvernement malgache a lancé d’autres défis, celui d’éradiquer les trafics, et la préservation des richesses naturelles, les parcs nationaux et les aires protégées, avec la participation des communautés locales qui trouvent un avantage dans le programme de conservation.

Le 6è Congrès des Parcs a réuni plus de 4000 participants issus de plus de 160 pays dont des acteurs de la conservation, des chercheurs, des gestionnaires des aires protégées, des hommes politiques, des chefs d’entreprises, des leaders d’opinion, des représentants de la société civile… Madagascar a été représenté au plus haut niveau à l’instar d’une vingtaine de pays d’Afrique sélectionnés pour leur action sur le terrain et qui sont perçus comme de véritables ambassadeurs de la conservation des aires protégées.

Malgré les performances technologiques et économiques ou commerciales et financières de l’ensemble des participants à ce Congrès, le sommet du G20 de Brisbane (Australie) l’a occulté ou lui a fait ombrage ; le Congrès mondial des Parcs qui s’est tenu du 12 au 19 novembre 2014, a tout de même sa portée et son importance notamment pour l’Afrique et Madagascar. D’ailleurs combien ce sommet du G20 a-t-il vu une participation active et inclusive de l’Afrique ? À beaucoup d’égards le sommet du G20 a été davantage présenté par les médias internationaux et du monde comme ayant été compromis par les divergences de vue sur l’Ukraine pour ne pas dire sur la politique de Vladimir Poutine. Le sommet de Brisbane a plus porté sur les politiques et stratégies monétaires et financières (contre les paradis fiscaux et le secret bancaire) pour stimuler la croissance et consolider la reprise des investissements dans le monde. Mais dans ce registre, et malgré les souhaits du Premier ministre australien, Tony Abbott, dans son allocution du samedi 15 novembre 2014 devant les dirigeants des 20 plus grandes économies mondiales, dont ci-après un extrait : « …En septembre, les nations du G20 ont décidé de lancer une initiative pluriannuelle mondiale en matière d’infrastructures pour créer des conditions d’investissement plus favorables, mieux préparer les projets d’infrastructures et améliorer le financement de long terme. Nous sommes conscients de la nécessité de lutter contre le chômage des jeunes et nous nous efforçons d’encourager la participation au marché de l’emploi, deux problématiques centrales pour la croissance. À Brisbane, nous envisagerons de nous fixer pour objectif de réduire de 25% l’écart actuel de participation au marché du travail entre hommes et femmes dans les économies du G20, d’ici à 2025. Cela permettrait à 100 millions de femmes à travers le monde d’accéder à l’emploi…  » ; l’Afrique s’est sentie méconnue et peu considérée. Sa représentation permanente au sein de ce groupe est réduite et n’admet pas que le Nigéria, lui aussi, est une puissance non négligeable qui adhère pleinement au groupe ne serait-ce que dans les instances annexes, au même titre que l’Afrique du Sud. Johannesburg ne peut représenter à lui seul et défendre les intérêts des différentes composantes de l’économie et des finances et des intérêts de toute l’Afrique.

Pour en revenir à ce 6è congrès mondial des parcs

Ce 6è Congrès s’est penché sur les parcs évidemment mais dans l’esprit de la planète et nous, pour se partager les difficultés rencontrées, les solutions apportées ayant permis de surmonter les écueils, pour échanger des expériences et trouver des solutions globales ou à la rigueur des sources d’inspiration pour les politiques d’avenir. L’objectif est de réaffirmer et valoriser pleinement la contribution des aires protégées pour la conservation de la biodiversité, l’adaptation aux changements climatiques, la santé et le bien être des populations, la gouvernance des territoires, et plus globalement pour répondre aux défis du développement.

Le Congrès Mondial des Parcs veut accélérer les mesures prises afin d’atteindre l’objectif mondial adopté par la Convention sur la diversité Biologique en 2010 : qu’au moins 17% des terres et 10% des océans fassent partie du réseau d’aires protégées d’ici 2020. Dans le cas de Madagascar, le président a promis de tout faire pour arrêter les trafics et d’appuyer les acteurs de la conservation qui seront dorénavant davantage des promoteurs d’un développement durable, tant des parcs eux-mêmes que de leurs périphéries, pour et avec leurs habitants, sans lesquels la conservation n’a pas d’avenir.

Ce changement est en cours et requiert qu’on renforce les capacités de tous les acteurs, aussi bien sur le plan technique de la gestion des ressources que pour les aspects de prise de décision, de concertation, de médiation. Les formations (master et diplôme d’université) récemment mises en place par l’UICN avec le soutien de l’Agence Française pour le Développement (AFD) et du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) démontrent par la forte demande dont elles font l’objet que les attentes sont immenses dans ces domaines.

La crise actuelle du braconnage des éléphants et des rhinocéros rappelle aussi la globalisation des menaces et le besoin de travailler à d’autres échelles que les seuls parcs puisque les solutions – dans ce cas, le contrôle de la demande venue d’Asie - sont hors de portée des acteurs locaux et nécessiteront des engagements politiques au plus haut niveau.

La conservation de la nature va donc évoluer rapidement désormais en Afrique et c’est de la responsabilité des acteurs du continent eux-mêmes à qui incombent le succès des aires protégées dans l’avenir. Beaucoup se sont déjà engagés dans cette voie et il est temps de connaître et reconnaître leur travail pour mieux s’en inspirer. Mais tout cela nécessite certes des ressources humaines adéquates mais aussi des infrastructures et des investissements et de la logistique que les États seuls ne sont pas en mesure d’apporter.

9 commentaires

Vos commentaires

  • 19 novembre 2014 à 11:02 | harmelle (#5862)

    Bli-bli bla-bla la majorité du peuple à faim et soif alors aller se promener avec tout son gang à Sydney et parallèlement mendier l’installation de TREIZE robinets par CARITAS relève vraiment de la schizophrénie ....

    • 19 novembre 2014 à 11:35 | Isambilo (#4541) répond à harmelle

      Manque d’amour propre serait plus juste non ?
      Est-ce une mentalité de dépendant qui se croit condamné à mendier. Ou est-ce tout simplement du cynisme vis à vis de la population ?

  • 19 novembre 2014 à 12:06 | caro (#7940)

    Beaucoup de participants aux forums de Madagascar Tribune ont l’imagination tres fertile.

    Les initiales HVM seraient, entre autres, Hery sy Voahangy Mitsangantsangana, comprendre Hery en la personne du President, Voahangy en celle de son epouse et le dernier veut dire en vadrouille.

    Lorsqu’on s’apercoit que ce pouvoir ne justifie, depuis un an qu’il est en place, d’aucune mesure visible pour enrayer les trafics en tous genre dont celui des bois de rose, alors qu’il pretend faire de la protection de l’environnement son cheval de bataille, les forumistes n’ont pas tout a fait tort.

    En effet, malgre toutes les urgences au pays, en tout premier lieu la securite et la misere qui sevit, la flanerie prend plutot l’air d’une errance au plus haut sommet. De meme, la recheche d’un apaisement qui doit preceder tout developpement economique, par le biais d’une reconciliation que le President a declare prendre en main, est releguee au second plan, au profit d’une musardise.

    Les resultats obtenus au niveau du developpement de la biodiversite a Madagascar n’est pas le fruit de cette pretentieuse inauguration actuellement exposee au pays des kangourous par les representants du pays. On a vu dans cette viree, le President et son epouse en tete, son conseiller Rabary-Njaka, le ministre de l’environnement, Sahondra Rabenarivo et quelques autres personnalites.

  • 19 novembre 2014 à 12:28 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Assalamo alaikoum

    Bon voyage pour votre World Raid mr le PRM, car DAKAR 2014 du 29 et 30 Novembre 2014 sera votre prochaine destination pour le sommet de la Francophonie.
    Vive le WR et abat la RN.

    • 19 novembre 2014 à 13:21 | Boris BEKAMISY (#4810) répond à plus qu'hier et moins que demain

      Pour les « TECHNICIENs ENVIRONNEMENTALISTES », le Congrès de SYDNEY signifie qu’il y a encore de quantité de thune à se faire dans le secteur environnemental à Madagascar et en Afrique dans la decennie qui vient....

      Surtout que les deux Pays les plus polueurs de la planette ( Barack OBAMA et Xi XIPING ) se sont convenus de mettre la main dans la poche histoire de se faire bonne figure aux yeux du monde sur la problematique de changement climatique , une thematique qui est devenu HYPER-LUCRATIF depuis la premier decennie du nouvel Millenium .

      il suffit donc de maniere transversale de toujours oindre toute strategie de developpement avec d’in_puts de preoccupations environnementales et le tour sera joué !

      Mais les feux de brousse , ils continueront de plus belle dans le Pays de HERYMAMPIESONA !

  • 20 novembre 2014 à 09:20 | solo_bakaka (#6949)

    Ce guignol va a Sydney pour assister a un sommet « sur les parcs » qui est loin d etre la priorite a Mada , un voyage qui coute la peau du cul, alors que la PESTE SEVIT A TANA, ET AUCUNE ACTIONS !!!!!!!!!!
    Dahalo recuperes par son charlatan de PM, mais les attaques continuent, les delestages de la Jirama qui perdurent, et j’en passe : AUCUNES MESURES !!!!!!
    Et le peuple qui ne se revolte pas !!!!!

    MADAGASCAR ? C est malheureux a dire, mais c est vraiment le BABAKOTO LAND

  • 20 novembre 2014 à 13:50 | kakilay (#2022)

    ... Et encore des promesses
    à la face du ciel,
    comme à la tribune de l’ONU :
    « il » est le seul
    à ne pas avoir compris que
    quand on est incapable de fournir de l’énergie
    à sa nation,
    il est inutile de gesticuler
    comme un homme-ressort,
    animé par ce qui reste d’énergie
    dans le condensateur :
    machine éteinte !

    Et le pire,
    c’est qu’il va revêtir l’habit
    de celui qui fait bien son travail :
    à son retour !

    Le ridicule personnifié...

  • 20 novembre 2014 à 15:57 | Rakotomenatra (#6912)

    >Madagascar a été représenté au plus haut niveau à l’instar d’une vingtaine >de pays d’Afrique sélectionnés pour leur action sur le terrain et qui sont >perçus comme de véritables ambassadeurs de la conservation des aires >protégées.

    « AMBASSADEURS DE LA CONSERVATION » ???? Mais ils sont fous ou quoi ? On peut voyager où en veut en saison sèche, on ne voit que des vastes terrains brûlés, calcinés, noirs, noirs, noirs !!! de plus en plus de gens en brousse se convertissent en charbonniers illicites, car les paysans ne peuvent pas planter en saison sèche par manque d’eau, les pêcheurs ne trouvent plus que 1-2 kg de poissons, parce qu’on a vendu toutes les eaux à la pêche industrielle et les droits de pillage pour les crabes et les concombre de mer aux Chinois ! A ne pas parler du BDR, des pierres précieuses...

    Depuis que ce Monsieur est président, il se balade à l’étranger avec la famille et des délégations qui coûtent des sommes faramineuses - on dirait qu’il s’enfuit pour ne pas devoir voir le malheur de ses compatriotes, parce que cela le dépasse totalement !

    Je n’ai pas de mots pour cette irresponsabilité, ce manque de perception des réalités, ce je-m’en-foutisme et cet égocentrisme de ces dirigeants malagasy vis-à-vis de leur peuple, c’est du jamais vu !

    La seule consolation : Viendra le jour où chacun doit payer pour ce qu’il a fait - ou pas fait...

  • 21 novembre 2014 à 22:56 | reglisse (#6117)

    « Si on se réfère au projet de loi de finances 2015, le ministère de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts ne devrait avoir droit qu’à un peu plus de 30 milliards Ar, alors que les trafics de bois de rose ont généré près de 800 millions US$ depuis 2009 ! » dixit La Gazette de la Grande Ile.

    Tripler la superficie des parcs et aires protégées est un pari fou, si l’on se réfère aux conventions internationales qui régissent les parcs, car cela signifie la création de milliers d’emplois directs liés à la protection de l’environnement.

    La problématique est simple : qui va payer ?

    La biodiversité est la première richesse de Madagascar, et notre président en est convaincu, encore faudrait il que cette richesse soit reconnue par le gouvernement et donc dotée en espèces car, si la biodiversité rapporte, tourisme, pharmacologie, recherche, il faut d’abord investir avant d’en récolter les fruits, humainement, techniquement , du plus haut niveau de l’état jusqu’aux populations locales dont le vécu journalier peut être remis en cause, cultures sur brulis, déforestation, chasse.

    La problématique est alors de financer ces investissements ?

    Il existe des stocks de bois de rose, pourquoi ne pas les affecter à la protection de l’environnement ???

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