Après le remaniement du gouvernement et la désignation des 11 sénateurs, l’instauration d’un gouvernement de transition n’est plus nécessaire selon Manandafy Rakotoniriana. La Comité de réconciliation nationale ou CRN a été devancée par le Président Marc Ravalomanana. Face à cette affirmation, Harinaivo Rasamoelina, président du Droit Humain et Développement ou DHD Madagascar réagit, voici leur face-à-face.
• Madagascar Tribune : Comment jugez-vous le remaniement du gouvernement et la nomination des 11 sénateurs, quota du président de la République ?
– Harinaivo Rasamoelina : « On voit très bien que Marc Ravalomanana commence à manquer de personnel pour remplir ses quota de sénateurs. Et pour ce qui est de l’ouverture, je ne peux pas qualifier ce gouvernement, ou la désignation des 11 sénateurs d’ouverture ».
– Manandafy Rakotonirina : « On voit bien qu’il y a une ouverture. Les critiques des oppositions, en l’occurrence le Professeur Zafy Albert et Marson Evariste, sur l’absence des côtièrs, ont été coupés court par ces nominations. La représentation des côtières a été symbolisée par la désignation de Ruffine Tsiranana. Même si le clivage Merina/ Côtier est déjà dépassé depuis longtemps, aujourd’hui, quelques personnes le véhiculent encore et toujours pour renverser le régime. Maintenant, le président de la République prouve que c’est un problème déjà démodé et dépassé ».
• Après ce remaniement, est-ce qu’il y a lieu encore de parler de gouvernement de transition ?
– H. R. : « Oui. Il n’y a pas d’ouverture si le président de la République ne nomme que ses proches ou ses amis. La transition nécessite un gouvernement qui réunit des responsables de diverses entités de toutes les couleurs. Dans ce gouvernement nouvellement remanié, seules quelques entités y sont présentées ».
– M. R. : « Comme je vous le dit, le président Marc Ravalomanana dépasse les opposants. De toute façon, nous ne sommes pas dans un régime parlementaire. En tant que régime présidentiel, le président de la République a le libre choix pour la composition des membres du gouvernement. »
• Manandafy, le président de la République a nommé ces alliés de toujours au Sénat et pas vous, qu’en pensez-vous ?
– M. R. : « Le poste de sénateur ne m’intéresse pas beaucoup. Si le président veut me nommer à un poste quelconque, je souhaiterais m’investir dans la régionalisation. D’ailleurs, le Président de la République nous a déjà sollicité durant la conception des 22 régions ».
• Harinaivo, quelle sera l’attitude à prendre pour l’opposition après ce remaniement du gouvernement ?
– H. R. : « Le plus urgent à faire pour le moment, c’est de réunir tous les entités de l’opposition. De réunir toutes les forces afin de contrer la main mise du pouvoir ».
Propos recueillis par Manjaka Hery
