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Editorial

La terreur s’installe

mercredi 2 mai 2007 | RAW

Des hommes cagoulés et tout habillés en noir, armés jusqu’aux dents comme on dit, font irruption dans votre domicile et procèdent à votre arrestation. Dans la cour, d’autres hommes armés et aux visages cachés veillent, à l’intérieur et/ou près de puissantes voitures dont les numéros d’immatriculation sont difficilement identifiables ; bref, tout un dispositif prêt à vous embarquer ou à vous prendre d’assaut au cas où vous seriez tenté de prendre la fuite. En tout cas, une armada qui dissuade d’éventuelle intervention ou résistance de la part de votre entourage. Et dans toute cette scène aucune expression qui puisse donner au passant anonyme ni au voisinage, une quelconque idée d’une arrestation policière, légale, avec un mandat d’arrêt comme il se doit. Et pourtant, on a affaire à un élu du peuple.

Sans doute que l’affaire Pety Rakotoniaina est toujours pendante et hante les esprits des responsables de la sécurité mais le comportement de Roland Ratsiraka n’est pas sans contredire les appréhensions. Une convocation en bonne et due forme aurait apaisé l’atmosphère et rassuré la population de Toliara sur une baisse réelle de la tension dans la ville.

L’arrestation du sénateur Robert Razaka en train de faire ses emplettes au « marché de la Scama » alors qu’il habite non loin de là ne traduit aucunement une volonté d’apaisement et d’adhésion de la population à la paix sociale de la part des responsables de la sécurité. Elle montre plutôt une volonté de faire peur, une agressivité démesurée de la part des gouvernants et non une volonté de faire régner la loi et la raison.

Les leaders de l’opposition qui ont conduit les manifestations dans la ville de Toliara sont sous les verrous ; la marche qui se voulait pacifique s’est terminée par des pillages de magasins et des affrontements avec les forces de l’ordre. Les auteurs de ces débordements ne sont pas identifiés mais toujours est-il que les responsables de la sécurité de la ville et des forces mixtes ont arrêté des parlementaires, des chefs locaux de l’opposition et des personnalités politiques d’envergure non négligeables. On recense parmi ces personnes arrêtées, deux anciens responsables locaux du parti TIM mais aussi un député élu sous la bannière du TIM à Toliara ville. Sans oublier des membres d’autres partis de l’opposition dont l’opérateur économique et non moins élu de la Cité du Soleil, Luc Vital, président de la section Leader Fanilo. Et puis d’autres. Les fonctions d’élus ne sont certainement pas des plus stables ni rassurantes.

Pendant ce temps, les arguments et les manœuvres pour remettre en selle des questions « tribales » et religieuses réapparaissent pour masquer les raisons latentes ou sous-jacentes des mécontentements qui ont trouvé des voies et des portes-voix pour s’exprimer. Il faut admettre que les politiques ne chôment pas.

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