L’Eglise chrétienne croit en la Trinité : le Père, le Fils et le Saint Esprit, « trois » personnes divines en parfaite « unité ». Au centre de son existence, elle est la source et la finalité de la vie.
Dieu ne se voit pas dans les nuages. Il règne dans le cœur des hommes au moyen de la souveraineté, du salut et de la louange.
Devant le nouveau pouvoir exercé par l’Etat, l’Argent et les Médias, on assiste à l’émergence d’une nouvelle trinité.
La souveraineté confère à son détenteur l’autorité suprême et unique de décision. N’est ce pas l’Etat qui détient cette autorité aujourd’hui ? Il décide de tout et seul. Sa décision est indiscutable. Sa colère s’abat sur les serviteurs qui ne se plient pas à sa volonté. Pourtant il n’en fut pas toujours ainsi. A l’origine dans une démocratie, le peuple était souverain. Il se réunissait en assemblée pour décider des grands travaux, de la sécurité, de la santé, de la protection des biens, de l’instruction publique, de la justice, de la solidarité. Bref, des sujets qui favorisaient la paix sociale et la prospérité commune. Ce qu’on appelle Etat aujourd’hui, ce fut à l’origine des commis (agents, employés, représentants), désignés par l’assemblée, pour veiller à la bonne application de ses décisions. Ces commis étaient honnêtes, sages et désintéressés. Tel est le fondement des grandes nations. L’Etat est serviteur, il n’est pas Souverain. Si c’est le contraire, c’est de la rébellion.
Le salut est un besoin de la création. Même un animal sait hurler lorsqu’il est pris dans un piège. Nous avons tous besoin d’un libérateur pour nous libérer de nos problèmes. N’est ce pas le rôle de l’Argent aujourd’hui ? Le pont d’un tel village est détruit : voilà 100 millions d’Ariary. Les fonctionnaires doivent êtres intègres : voilà 300 millions. Les enfants doivent s’instruire : voilà 400 millions. L’argent est l’unique solution à tout et devient la source et la finalité des politiques publiques. Pourtant il n’en fut pas toujours ainsi. A l’origine, il y avait la compassion et l’entraide. On ne laissait pas son prochain mourir de faim, sans-abri ou sans vêtement. On se portait volontaire pour défendre sa patrie. On ouvrait sa porte pour accueillir l’étranger, la veuve et l’orphelin. Tel est le fonctionnement des grandes nations. L’Argent est un outil il n’est pas le Salut. Si c’est le contraire, c’est de l’illusion.
La louange est un besoin divin. C’est l’Esprit qui nous pousse à louer Dieu. Il glorifie sa magnificence et rappelle notre dépendance. N’est ce pas là la mission des médias d’Etat ? A la radio, la télé ou dans les journaux, le chef d’Etat est loué pour son intelligence supérieure et ses capacités hors normes. Il est le sauveur glorieux envers qui le petit peuple reconnaissant est redevable. Sans lui, tout s’écroulerait. Ces messages passent en boucle à tous les instants si bien qu’on finit par l’accepter. Il n’en fut pas toujours ainsi. A l’origine les prophètes plaçaient la vérité au-dessus des plus violentes pressions. Ils dénonçaient, corrigeaient, instruisaient. Tel est le garde-fou des grandes nations. Les Médias disent la vérité, ils ne l’inventent pas. Si c’est le contraire c’est de la trahison.
La nouvelle trinité s’installe dans notre pays insidieusement. Sans forcément le savoir des milliers de fonctionnaires sont en train d’en assurer la prêtrise.
Sachez pourtant ceci : « Nul ne peut servir deux maîtres ; car il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir Dieu et Mammon ».
Recueilli par Raw