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Société

District de Betroka

La plateforme de sécurité communautaire comme solution contre le dahalo

mardi 5 septembre 2017 | Bill

Les gendarmes développent dans le sud du pays, une nouvelle stratégie pour sécuriser et ramener les habitants du plateau central de la chaîne montagneuse d’Andriry dans le district de Betroka à la vie active et citoyenne. Si le colonel Théodule Ranaivoarisoa, commandant du groupement de la Gendarmerie nationale de la région Anosy envisage de mettre en œuvre une plateforme de sécurité communautaire pour ce faire, le général Anthony Rakotoarisoa, chef des Renseignements au sein de la Gendarmerie nationale parle plutôt d’une approche par le dialogue avec le fokonolona et les communautés de base pour restaurer la confiance envers les forces de l’ordre. Toujours est-il que les deux hauts responsables de la Gendarmerie nationale associent dans cette nouvelle stratégie l’approche population dans laquelle sont représentés les « raiamandreny », les associations et sociétés civiles. En tout cas, le colonel Théodule estime que cette stratégie est plus judicieuse et sans doute moins onéreuse d’autant plus qu’elle est appuyée par le PNUD. Le colonel qui est sur le terrain de combat et qui a mené les assauts contre des refuges de dahalo explique que «  sur ce plateau central d’Andriry résident des compatriotes qui ne sont pas connectés avec le reste du pays et qui ne bénéficient d’aucun service de l’Etat : pas d’école, pas de centre de santé  », (et assurément pas de chef fokontany, en bref pas d’Etat). « Ces Malgaches ne travaillent pas ; leurs activités se résument au vol de zébus. Par ailleurs, aucun agent de l’Etat n’ose s’y aventurer à part des éléments de la Gendarmerie nationale dont les déplacements se limitent au centre du village et non aux alentours », poursuit-il. Il avoue que les opérations militaires aux fusils d’assauts du type kalachnikov sont inefficaces et peu commodes devant des dahalo munis de fusils de chasse. Il regrette la profusion de munitions entre les mains des dahalo à Betroka : « lorsque les dahalo résistent ou sont confrontés aux forces de l’ordre pendant près d’une heure, les coups de feux nourris des dahalo sont impressionnants ; ils font penser aux éclats des feux d’artifice  », déclare-t-il.

Des « dina » inactifs

Cet officier supérieur de la Gendarmerie dénonce par ailleurs des manœuvres douteuses de la part de certains élus et autorités civiles de Betroka. Les « dina » sont inactifs alors qu’il y en a deux : le « dina de Mangoky » qui a été homologué et qui s’est montré efficace mais il a été suspendu car un autre « dina » est venu le supplanter, le « dina Fitambara ». Or ce dernier « dina » n’est pas homologué, non reconnu par les autorités judiciaires et donc pas en vigueur. Ainsi les forces de l’ordre sont limitées dans leurs missions de maintien et de restauration de l’ordre public, souligne-t-il, en raison de cette incohérence et des manœuvres politiciennes des élus et autorités civiles.

L’Etat major général de la Gendarmerie nationale est depuis le mois d’août dernier en train d’assainir et de rappeler à l’ordre ses éléments à la base. Cette opération se poursuit déclare son Commandant en chef accompagné par le directeur du cabinet du secrétaire d’Etat dans cette descente sur terrain jusque dans les districts. Selon les statistiques rendues public par ce directeur de cabinet, on recense durant le premier semestre 2017, un peu plus de 300 gendarmes renvoyés sur un effectif total de 10 000 hommes. Ils sont licenciés pour divers motifs de corruption, d’extorsion de fonds, de trafics d’armes ou munitions. En outre, sur les quelque 1200 recrutés annuellement, il n’en reste généralement que la moitié ; on relève parmi cette autre moitié les éléments démissionnaires et ceux qui partent à la retraite.

2 commentaires

Vos commentaires

  • 5 septembre 2017 à 12:53 | Ibalitakely (#9342)

    Mais bien sûr que depuis le système ratsirakien c’est le fokonolona qui nettoie son quartier à la place du sce de voierie ; c’est l’associat° des parents d’élèves ou FRAM qui cherche-recrute-paie les maître-fram ; ce sont les andrimasom-pokonolona [avec ou sans dina] qui s’autodéfendent des divers malfrats. & tout le contraire ce n’est point le peuple qui dicte & vérifie ce que font les autorités.

    • 5 septembre 2017 à 13:56 | dafily (#9983) répond à Ibalitakely

      ... ce que vous citez est bien antérieur à la période radidienne je crois. Le système communautaire a été un début de vie sociale, cela s’est vu partout dans le monde. Nous pouvons peut-être affirmer que nous trébuchons aujourd’hui, sur les marches d’un modernisme politique que nous ne savons pas assimiler. Même si dans le « fihavanana » la notion de politique au sens démocratique du terme, laisse à penser que nous avions une piste compréhensible, l’élargir à l’échelle de la nation est une toute autre gageure.

      - Quoiqu’on dise, le peuple s’identifiera toujours aux dirigeants qui sont en place, cette notion même qui est un élément constitutif de la politique. Nous pouvons dire qu’aujourd’hui nous ne sommes pas prêts intellectuellement, ni culturellement à la démocratie, nous ne sommes pas les seuls.

      - Si nous avons ces différentes « plateformes » aujourd’hui, ce n’est que le constat d’une faillite du pouvoir de l’état, qui provoque une reprise en main de la part des laissés-pour-compte. Situations qui peut s’avérer périlleuse pour l’état et le pays si elle perdure (elle l’est d’ailleurs), car c’est une forme de prise de responsabilité qui légitimera toujours des velléités autonomes au mépris des lois de la république. Mais si la république est menée par des sans-lois, alors le pays est aux abois et pas de république : c’est notre pays actuellement.

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