Opposant déclaré au régime de Ravalomanana, le président national de l’AME (Antoko Miombona Ezaka) Clément Ravalosaona juge inutile la création de la plate-forme de l’opposition. Par contre, il est prêt à la fusion des partis qui prônent la même idéologie et qui promeuvent les mêmes idées et convictions pour la réduction du nombre des partis politiques à Madagascar. Interview.
• Madagascar Tribune : Pourquoi l’AME refuse-t-il jusqu’à présent d’adhérer à la plate-forme de l’opposition créée au lendemain de la présidentielle de décembre 2006 ?
– Clément Ravalosaona : Un parti politique digne de ce nom doit toujours avoir sa propre idéologie et ses propres convictions. Mettre dans une même plate-forme les partis politiques qui n’ont pas la même façon de raisonner et de voir n’est pas possible. Même en France ou ailleurs, on ne voit pas une telle chose. C’est pour vous dire que l’AME a choisi d’aller seul et de préparer ainsi, à sa façon, les prochaines échéances électorales dont l’élection présidentielle de 2012. Nous ne perdons pas notre temps à faire pression pour avoir des strapontins. Nous ne perdons pas notre temps à prôner une ouverture. Laissez le TIM gouverner seul le pays. Nous concentrons nos efforts au renforcement de notre base dans la perspective de ces échéances électorales.
• Cela veut dire que votre parti participera à toutes les élections qui viendront ?
– Bien sûr que oui. Un parti politique doit être présent à toutes les élections. J’en profite pour rappeler que l’AME aura son propre candidat à l’élection présidentielle de 2012.
• L’AME ne pense-t-il pas au candidat unique de l’opposition à cette élection présidentielle ?
– Pas du tout. C’est impossible comme le programme unique de l’opposition. Par contre, si les partis politiques de l’opposition qui prônent la même idéologie et défendent les mêmes idées et convictions pensent à une fusion et non à une plate-forme, l’AME est partant. Mais, ce n’est pas facile à faire.
• A vous entendre, on a l’impression que vous ne cautionnez pas les actions qu’entreprennent actuellement certains opposants pour accélérer le départ de ce régime ?
– On n’a pas besoin d’agir pour accélérer le renversement de ce régime. Laissez Marc Ravalomanana terminer son mandat et on se verra à l’élection présidentielle de 2012. Les Malgaches ne veulent plus que les événements de 1991 ou de 2002 se reproduisent. La seule chose qu’on doit revendiquer, c’est la révision de l’actuel code électoral pour éviter une nouvelle crise post-électorale.
Recueilli par Rajaofera Eugène
