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Editorial

La liberté par la violence ?

vendredi 24 juin 2011

Nous vous proposons aujourd’hui un extrait de l’essai de Gene Sharp, « De la dictature à la démocratie » (From Dictatorship to Democracy), initialement publié à Bangkok en 1993.

Selon certains observateurs, cet ouvrage a inspiré de nombreux acteurs du printemps arabe 2011.

Merci à la Fondation Albert Einstein pour son aimable autorisation de reproduction.

(...) En réaction aux brutalités, à la torture, aux disparitions et aux meurtres, on a souvent conclu, de manière compréhensible, que seule la violence pouvait abattre une dictature. Les victimes en colère se sont parfois organisées pour combattre les dictateurs brutaux en ayant recours, envers et contre tout, à n’importe quel pouvoir de nuisance violent, ou même à des moyens militaire. Ces gens se sont souvent battus courageusement, au prix de souffrances et de pertes humaines élevées. Leurs réussites furent parfois remarquables mais ils ont rarement obtenu la liberté. Les rebellions violentes peuvent déclencher une répression brutale qui laisse fréquemment le peuple plus impuissant qu’auparavant.

Quelle que soit la valeur de l’option violente, une chose est certaine : en plaçant sa confiance dans les moyens violents, on choisit le type même de lutte dans lequel les oppresseurs ont presque toujours la supériorité. Les dictateurs sont équipés pour appliquer une violence insurmontable. Aussi longtemps que les démocrates résistent, de dures réalités militaires sont inévitables. Les dictateurs ont presque toujours la supériorité en équipement militaire, en munitions, en moyens de transport et en forces disponibles. Malgré leur bravoure, les démocrates ne sont quasiment jamais un adversaire à la hauteur.

Lorsque la rébellion militaire conventionnelle est reconnue comme irréaliste, certains dissidents choisissent la guérilla. Pourtant, la guérilla ne bénéficie que rarement, voire jamais, à la population opprimée et conduit encore plus rarement à la démocratie. Elle n’est pas la solution qui s’impose étant donné le nombre énorme de victimes qu’elle fera dans la population civile. La technique ne garantit pas contre l’échec malgré la critique positive dont elle fait l’objet dans les théories et analyses stratégiques et parfois aussi malgré les appuis internationaux dont bénéficient ceux qui y ont recours. Les guérillas durent dans bien des cas très longtemps. Les populations civiles sont souvent déplacées par le gouvernement au prix d’immenses souffrances et d’une dislocation du tissu social.

Même réussies, les luttes de guérilla ont souvent, à la longue, des conséquences structurelles néfastes. Le régime attaqué réagit immédiatement en devenant encore plus dictatorial. Et si la guérilla devait finalement l’emporter, le nouveau régime qui en est issu est souvent encore plus dictatorial que le précédent, cela par l’effet centralisateur d’un nouveau pouvoir encore plus militarisé, et aussi par l’affaiblissement ou la destruction pendant la lutte des groupes qui structuraient la société civile et qui sont essentiels à l’établissement et au maintien d’une société démocratique. Ceux qui s’opposent aux dictatures devraient se tourner vers d’autres options.

Coups d’État, élections et sauveurs étrangers

Un coup d’État militaire contre une dictature peut paraître un des moyens les plus faciles et rapides d’éliminer un régime corrompu. Néanmoins, cette option pose de graves problèmes. Le plus important est qu’elle laisse en place une mauvaise distribution du pouvoir entre la population, l’élite au pouvoir et la force militaire. Le renvoi de certaines personnes et cliques des postes gouvernementaux facilitera tout simplement l’occupation de ces postes par d’autres personnes. Celles-ci auront peut-être un comportement plus tempéré et seront éventuellement plus ouverts à des réformes démocratiques, mais ils peuvent aussi, à l’inverse, être plus corrompus que ceux dont ils prennent la place.

Après avoir consolidé sa position, la nouvelle clique peut se révéler plus impitoyable et plus ambitieuse que la précédente. Ainsi, malgré les espoirs qu’elle apportait, elle sera libre de faire ce qu’elle veut sans se préoccuper de démocratie ou de droits humains. Cela ne peut donc pas être une réponse acceptable au problème de la dictature.

 Gene Sharp

16 commentaires

Vos commentaires

  • 24 juin 2011 à 08:30 | Edos (#823)

    Le pingouin aliéné mental vous salue,

    Et voilà donc...Madagascar tribune (version en ligne) se livre à l’apologie de la violence pour soi-disant revendiquer...« leur libérté ». PTDR !
    Tonton peut aller se coucher, et tous les prétendus légalistes mais qui n’ont point trouvé une issue heureuse au retour de « Papa Africa » (exilé en Afrique du Sud), cherche vaille que vaille à travailler l’opinion à adhérer à la violence. Allez tonton, tu tousses toujours.

    Alors, heureux ? Andry Rajoelina le putchiste apprécierait, lui qui a lancé la violence comme forme de chasse à la dictature. Mais est-ce que cette « apologie à la violence » lancée aujourd’hui par Madagascar Tribune (qu’ils ont pris le soin de ne point signer...aie aie aie, quel courage !) donnera-t-elle l’effet escompté après l’échec des « bombes artisanales », les « tentatives de meurtres » qu’ils ont toujours mis sur le dos de la HAT ? Et puis demain, on va accuser le ministre de l’information de la HAT d’excès de zèle et d’arbitraire lorsqu’il prendra la disposition de coffrer les journalistes (CQFD) qui se livrent à diffuser les messages de haine, d’incitation à la violence et de l’apologie de meurtre ?

    Tout çà est un signe...d’impuissance de « Papa Africa » qui semble avoir été assomé par le coup de massue de Solemao et de Simao....

    La liberté par la violence ? dites-vous ? Pour justifier quoi ? Le retour coûte que coûte de celui qui revendique la volonté de corrompre l’armée, de massacrer un peuple, de recruter des mercenaires pour mater toute contestation, de justifier le détournement de déniers publics pour l’achat des avions perso, pour remettre en scelle la dictature flamboyante d’un laitier devenu messie ???????????

    Que nous sommes tous de pingouins authentiques dis donc ?

    Allez, bonne journée, mais please, ne nous montrez pas ce courage criminel qui consiste à insister le peuple à s’entretuer, car tout simplement, ce sera voué à l’échec.

    Le pingouin aliéné mental !

    • 24 juin 2011 à 08:41 | sissi (#3685) répond à Edos

      En mal d’inspiration les éditorialistes de Mada-Tribune.com aujourd’hui ?

      Contrairement à « l’aliéné mental » préféré de Mada-Tribune.com, je ne pense pas que se soit comme vous dites un appel à« l’apologie de la violence. »

      Gene Sharp.« Cela ne peut donc pas être une réponse acceptable au problème de la dictature. »

      Tout à fait d’accord mais alors quelle réponse apporterait l’auteur au problème de dictature étant considéré que ne pourrait être Gandhi qui veut et que Gandhi lui-même n’aurait pu avoir le don d’ubiquité et se retrouver dans tous les pays rongés par la dictature de son vivant et encore moins de là ou il se trouve de nos jours ? Est ce que Gene Sharp en brosse un début de « réponse acceptable au problème de dictature » dans son essai ?

      Un vrai démocrate ne saurait utiliser la violence et la dictature pour instaurer la démocratie qui perd alors toute son essence et sa raison d’être.C’est une hérésie que de penser pouvoir instaurer une quelconque démocratie et acquérir ainsi la Liberté sur les cendres des cadavres, quel que soit le discours politique de celui qui a commencé par bafouer ce premier principe fondamental pour accéder au pouvoir.

      « Tout compromis repose sur des concessions mutuelles, mais il ne saurait y avoir de concessions mutuelles lorsqu’il s’agit de principes fondamentaux. » Gandhi.

      Bonne fin de semaine à tous et à toutes.

      Sissi.

    • 24 juin 2011 à 09:44 | kakilay (#2022) répond à Edos

      Enfin un aliéné dont l’esprit critique a été lobotomisé et qui adhère à la thèse des « tentatives de meurtre » : c’est pourquoi raharinaivo est au perchoir. Et poser lui la question que contient « son » dossier ?

      On peut toujours avancer comme une crabe (quel courage !), quand on n’ose pas avouer de face son admiration pour son Dieu ...

    • 24 juin 2011 à 10:01 | Feno (#2238) répond à Edos

      Bonjour le « pingouin aliéné mental »,

      Je ne sais pas qui vous a trouvé ce surnom mais qui que ce soit, il ou elle a bien été inspiré(e). Vous dites que Madagascar-Tribune fait ici l’« apologie de la violence » ??? Soit vous n’avez rien compris au texte, soit vous et moi n’avons pas lu le même texte, soit plus simplement vous ne savez pas lire.
      Avez-vous remarqué que le titre pose une question (voir le point d’interrogation situé après « La liberté par la violence »). Je ne vois pas en quoi cela, ni le texte qui suit, est une apologie à la violence... Ou alors, démontrez s’il-vous-plaît en quoi ce texte fait l’apologie de la violence. Parce que là j’avoue que je ne vous suis pas.
      Les éditorialistes de Madagascar-Tribune - qui sont je pense, assez grands pour se défendre - ont toujours mis en avant leur liberté d’écrire (et donc de dénoncer), et leur liberté de n’appartenir à aucun camp. Si vous suivez bien chacune de leurs interventions, jamais au grand jamais ils soutiendront une quelconque forme de violence, et ce, quelle que soit sa provenance. Je vois dans leur choix d’éditorial d’aujourd’hui une forme de synthèse de tout ce qu’ils ont toujours prôné : à savoir, combattre la violence par la violence ne résout rien.
      Si Ravalomanana n’était finalement pas l’homme qu’il fallait pour Madagascar, le seul moyen valable qu’il fallait choisir pour se débarrasser de lui était d’attendre les élections. Rajoelina a choisi la violence. Tout ce que raconte Gene Sharp est en train de se vérifier : Rajoelina qui devait apporter la solution pour Madagascar, après s’être débarrassé de Ravalomanana, est en train de reproduire depuis bientôt trois ans, en pire, et point par point, tout ce qu’il lui a toujours reproché.

    • 24 juin 2011 à 10:40 | vuze (#918) répond à Feno

      Sauf votre respect, c’est vous qui n’avez rien compris !! On connaît tous la ligne éditoriale de MT en ligne avec les Ndimby, Georges et autres Valis.. Seul Patrick est là pour calmer le jeu même s’il n’en pense pas moins...

      Avec cet article, MT distribue le rôle de dictateur à TGV et le rôle de combattants de la liberté aux poseurs de bombes ! C’est clair et limpide ! D’ailleurs, MT savait-il, avant de publier, que ce matin même une bombe ou grande offensive a explosé visant un responsable du protocole de TGV ?!

      Il n’y a pas de hasard...

    • 24 juin 2011 à 11:51 | rakotopitazana (#4820) répond à Edos

      je lis et relis l’article, mais je ne vois vraiment pas où le pingouin trouve une incitation à la haine et à la violence.
      C’est des types comme edos qui incitent à la violence en racontant n’importe quoi

    • 24 juin 2011 à 14:39 | Feno (#2238) répond à vuze

      Bonjour vuze,

      D’abord merci pour votre respect.
      Ceci étant dit, il semblerait que tout ceci ne soit finalement qu’un problème d’interprétation. Un auteur de texte veut véhiculer un message, l’écrit, et deux lecteurs différents l’interprèteront chacun à sa manière, et les interprétations peuvent être diamétralement opposées. Il y a par exemple ceux qui interprètent la Bible, ou le Coran « à leur façon » et deviennent des intégristes.
      Alors si vous le voulez bien on va dire ceci : chacun comprend et interprète à sa manière la ligne éditoriale de MT, que ce soit Ndimby, Tonton Georges, Valis, Patrick, etc. On évitera donc de se dire que l’autre n’a rien compris. Cela vous va-t-il ?
      Donc je reformule ce que j’ai répondu à celui qui se fait appeler le « pingouin aliéné mental », et je le reformule à vous aussi du coup : désolé Messieurs, mais je ne suis pas d’accord avec votre interprétation de l’édito de Madagascar-Tribune de ce jour. Ce que je comprends dans ce qui y est écrit, c’est que se défaire d’une dictature par la violence est une mauvaise solution, car celle-ci ne résoud rien. J’ai beau relire plusieurs fois ce texte, je ne vois pas du tout en quoi MT fait l’apologie à la violence comme le prétend Edos.
      Et je n’ai jamais vu ni Ndimby, ni Patrick, faire l’apologie de la violence dans leurs éditos. Peut-être un peu tonton Georges :-) (<- ceci est un smiley pour dire attention !! je rigole - je préviens on ne sait jamais) mais là c’est différent, Georges égratigne tout le monde en faisant de l’humour, avec son style caustique bien à lui. Parfois je me sens visé, mais je le prends bien. Contrairement à vous visiblement.

    • 24 juin 2011 à 15:53 | rabe (#4937) répond à vuze

      vuze

      ny paragrafy voalohany ihany angamba no novakianao

    • 24 juin 2011 à 19:40 | Vary-Manta (#2623) répond à Feno

      Non cher Ami(e),
      on ne peut pas faire 2 interprétations diamétralement opposées. soit on a compris ou on a rien compris. Il s’agit ici d’un extrait d’un manuscrit, d’une thèse profondément travaillé.
      OK, le titre est un vrai « smash ». Cependant, je trouve que pour une fois que la Tribune essaie de nous guider, vers de vrais questions et discussions pas que politique mais aussi sociale, certains devraient relire le texte avant de surinterpréter, ce qui serait contra-productif. Je signale aussi que cette description de Gene S. correspond à notre histoire depuis 1971 : une minorité d’insatisfait, a décidé de s’emparer du pouvoir, de par la force et depuis 40ans, nous sommes dans l’illusion que nous y gagnerions notre liberté. Il n’y a qu’a observer la liste des acteurs principaux, qui sont pratiquement les mêmes depuis, avec quelques nouveaux noms de plus, qui s’y sont mêlés. C’est comme on dit couramment en Inde, nous sommes dans la spirale cyclique du « SAME-SAME BUT DIFFERENT ».
      Il est grand temps de montrer à ces gens, qui se croient au-dessus de la masse, que sans l’approbation sincère de la masse, il n’y aura pas de mouvement en équilibre dans notre pays.
      VM

  • 24 juin 2011 à 10:48 | kotondrasoa (#3872)

    L’article est un extrait de l’essai de Gene Sharp « de la dictature à la démocratie » et je ne vois aucune raison de signer un extrait, sauf si des commentaires ont impliqué l’auteur.

    Ny Malagasy dia manana ny fitenenana hoe : « ny heloka ibaboana mody rariny ary ny rariny itompoana mody heloka », misy koa ny hoe : « aza manao tsindrio fa lavo ».

    Tout cela pour dire qu’à un certain moment, le petit a eu raison mais à persister dans son action, il déraisonne ; Ra8 à un certain temps n’avait plus raison et en acceptant de se démettre et avoir demandé le pardon, des gens se sont reconnus en lui car toute erreur est humaine.

    Ny vero taingenam-pody, tsy folaka fa mandefitra kanefa misy fetrany ny zava-drehetra ; en traduction libre un roseau qui se plie ne rompt pas et toute chose a une fin.

    La Hat devrait se pencher vraiment sur la continuité de ses actions car un animal acculé ne choisit pas son chemin de sortie ary ny fahantrana mahazaka-maniraka.

  • 24 juin 2011 à 11:33 | da fily (#2745)

    Déja sans m’engoncer dans plusieurs citations qui peuvent meubler ce constat, ma question est :

    « quelle liberté par la violence », quelle liberté peut-on acquérir en utilisant la violence ? Gandhi s’il a donné sa réponse, considère dans sa philosophie que cette notion de non-violence est la manière la plus noble qui soit, la moins coûteuse et la plus pérenne.

    Le cycle de la violence s’il est connu, il n’est maîtrisé et peut durer car l’interversion dans les rôles peut ne plus avoir de limites. c’est notre cas aujourd’hui, et Edos qui feint de ne pas savoir interpréter ce texte, tout en accusant M-T d’être un pseudo-instigateur, en est encore à sauter dans la flaque à côté de la plaque !
    Dur d’assumer ses convictions d’allergique au produits laitiers, non ?

    Enfin, il n’est nul besoin de s’appeler Sharp pour comprendre la spirale et les enjeux fondamentaux qui constituent la trame de cette finalité violente. Je peux admettre l’ensemble du constat de l’auteur, mais je vois dans le sous-titre qu’il aurait inspiré les printemps arabes qui pourtant ont en majorité été pacifique du côté du peuple, massif mais contenu dans les débordements. Malgré la réputation de ces pouvoirs-là d’être dictatoriaux, on a pu constater une désobéissance de la part des armées égyptienne et tunisienne, même si certaines factions fanatiques ont voulu la répression. En ce qui concerne la Lybie, le Yemen, le Bahrein et la Syrie, les forces armées sont restées les outils de répression habituels au service de leur chef, voir plus grave en Lybie avec des brigades de mercenaires étrangers ou certains nervis payés par le pouvoirs vu au Yemen ou en Syrie.

    Alors, apologie de la violence ou traduction libre à géométrie variable ?

  • 24 juin 2011 à 12:22 | raiso raiso (#3990)

    Hafaliana ny an’ny vahoakan’Antananarivo, somebiseby mandeha tongotra, mifanaretsaka erakin’ny araben’Antananarivo.
    Mahafinaritra ery ny mijery ny tanora mifampijerijery, mifampiresaka eny ampandehanan-tongotra eny. Ny lehibe moa dia variana mifampitantara ny hadalan’ny ankizy.

    Amin’izao asaramanitra izao dia nahita hevitra mahagaga tokoa ingahy ben’ny tananan’Antananarivo, mba hampifankalala bebe kokoa ireo mponina ao.

  • 24 juin 2011 à 16:57 | ErnRAZ (#5140)

    Que celui qui va le remplacer fera pire que lui ne devrait jamais être un prétexte voire une absolution pour commettre des crimes et se prévaloir des excentricités hors lois et constitution pour celui ou ceux qui gouvernent ! Tout peuple quand il en a assez finit toujours par se revolter. Même la déclaration universelle des droits de l’homme a prévu ce cas.
    C’est ce qui est arrivé à Ravalomanana et aux malgaches !

  • 24 juin 2011 à 22:30 | el che (#344)

    Les deux derniers paragraphes résument la situation qui prévaut à M/car depuis 2009. Ceux qui prennent le pouvoir aux motifs de dictature du régime précédent, se montrent encore plus autoritaires et fermés à la démocratie.
    Pour que cela paraisse plus vrai, la HAT a profité de la colère de la population, pour masquer un coup d’état. Enfin, la France se rend complice du complot, voyant d’un mauvais œil l’éloignement de Ravalomanana vis-à-vis de la France-Afrique, au profit des USA et des pays asiatiques. Le cocktail détonant a pris sa forme machiavélique lors de l’envoi de manifestants galvanisés sur une zone rouge où ils ont versé leur sang.
    Il apparait que la HAT a pris le pouvoir avec l’armée, et le financement majoritaire de riches opérateurs locaux, frustrés par le grand appétit de Ravalomanana qui établit une concurrence monopolistique sur toute l’île.
    Dans le dernier paragraphe, Gene Sharp écrit :
    « Après avoir consolidé sa position, la nouvelle clique peut se révéler plus impitoyable et plus ambitieuse que la précédente. Ainsi, malgré les espoirs qu’elle apportait, elle sera libre de faire ce qu’elle veut sans se préoccuper de démocratie ou de droits humains. Cela ne peut donc pas être une réponse acceptable au problème de la dictature. »
    Tout ceci est encore vrai, et l’exemple concret s’est déroulé sous nos yeux : Ce gouvernement de fait prend de l’assurance, et se permet même de braver la communauté internationale, de pondre une Constitution AD HOC, de fermer les yeux sur d’odieux trafics, de verrouiller le pouvoir en jetant au cachot les récalcitrants.
    Les analyses de Gene Sharp semblent pertinentes.
    Mais elles présentent des lacunes dans la mesure où l’auteur ne mentionne pas la révolte consciente et organisée du peuple pour renverser une dictature. En effet, il ne suffit pas de tout casser, mais de savoir au préalable quelle organisation politique mettre en place.
    Les révoltes échouent, où n’atteignent pas le but désiré, car la colère doit être dépassé, les actions et les moyens de les atteindre doivent être au préalable acquis par le peuple organisé et idéologiquement armé. Ainsi, le mouvement légitime ne peut être récupéré et accaparé par quelque opportuniste.

    La violence de l’oppresseur doit avoir comme réplique par tous les moyens du peuple pour évincer son bourreau.

    Même si on ne peut pas parler de révolution en Tunisie (par exemple, cette violente résistance à la dictature est entrée dans la mémoire collective des tunisiens, de la même manière que les malagasy n’oublieront jamais les évènements de 1947, qui ont abouti à l’indépendance de M/scar !

  • 25 juin 2011 à 08:12 | sahymijoro (#5567)

    Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,

    Quoiqu’on dise, sachons que ce que M. Andry Nirina Rajoelina et les Officiers Généraux et Supérieurs des forces armées, appuyés par des « opérateurs économiques » et par des personnalités politiques les plus douteuses, ont entrepris en Mars 2009 n’a rien à voir avec la « lutte contre la dictature en vue d’établir la vraie démocratie » loin de là ! Cette lutte contre la dictature n’est qu’un prétexte alléchant qu’ilM. Andry Nirina Rajoelina et les Officiers Généraux et Supérieurs des forces armées, appuyés par des « opérateurs économiques » et par des personnalités politiques les plus douteuses ont fait miroiter aux yeux de la couche la plus démunie car la plus vulnérable, pour l’attirer dans un piège stratégique visant à canaliser cette force sociale pour abattre M. Marc Ravalomanana ! Ils ont réussi !

    Je ne sous-estime nullement ces Messieurs, ils savaient ce qu’ils avaient à faire : chercher et trouver la plus large frange de la population pour servir leur « cause » ! Ils savaient que cette couche sous-prolétaire des bas quartiers sensibles à des démagogies (du type : « Ataontsika izay hampidina hatrany amin’ny 500 ariary ny kilaon’ny fotsimbary, azo atao izany tompokolahy sy tompokovavy » (traduction libre : « Nous allons tout faire afin que le kilogramme du riz blanc descende jusqu’à cinq cents ariary, et sachez que c’est facilement faisable, Messieurs et Mesdames » !), avides de gain facile, prêts à se verser dans des pillages une fois qu’on les organise et qu’on leur facilite la tâche ! Et c’est ce que M. Andry Nirina Rajoelina et les Officiers Généraux et Supérieurs des forces armées, appuyés par des « opérateurs économiques » et par des personnalités politiques les plus douteuses ont réussi !

    Cette hargne de « monopoliser » la transition, de se cramponner au pouvoir acquis non par la force des urnes mais par celle des armes, cette floraison de la corruption laquelle garantit aux tenants du pouvoir de fait actuel la principale ressource à leur enrichissement, tout ceci doit nous faire réfléchir ! ...

    • 25 juin 2011 à 18:33 | Turping (#1235) répond à sahymijoro

      Chers compatriotes,
      Un coup d’état par un dictateur ou « un putschiste » remplace un autre .
      Le pouvoir qui doit -être attribué au peuple souverain est bafoué au mépris de celui qui est arrivé au pouvoir.
      Comme ce qu’a dit le texte que pour faire partir un dictateur , il faut employer les « forces ».
      En général ,une majorité de la population excédée qui se manifeste au prix fort , au risque et puéril de leur vie sans obtenir gain de cause.
      Comme le cas de Madagascar ,le fait que le président déchu Ra-8 ait quitté le pouvoir n’a pas favorisé et n’a pas amélioré le quotidien des malgaches après 2ans1/2 de « putsch ».
      Ce que j’ai évoqué souvent sur ce forum que quelque soit ,le pouvoir mis en place ,X, Y ,Z après presque 30ans de dictature ,de régime autoritaire,
      il est très difficile de sortir du mal tant qu’un changement radical n’est pas né.
      Car par définition ,le pouvoir pour celui qui est là ,c’est pour tout faire (vols, corruptions, insécurité, économie du pays qui s’enfonce vers le ténèbres....état de non droit pendant des « années x décennies ») au mépris du peuple.
      Quand une vieille vigne ne repousse plus ou ne donne plus de fruits ,il faut l’arracher, la déraciner et en planter une nouvelle ,qui donnera de bonne récolte plus tard......
      Ce qui se passe à Madagascar ,c’est que le pays n’a pas retrouvé ses valeurs d’auparavant ,même Rajoelina ,il est né en 1974 ,il ne connaissait pas 1972 ni les autres évènement d’avant ,hélas où le pays avait d la morale, l’état sécuritaire du pays était assuré,......
      Ce n’est pas sa faute à lui seul mais les autres aussi ont servi de mauvaises modèles....
      Quand la vraie démocratie ,instaurée par la majorité du peuple de manière répétitive et non répressive dans les rues seront au rendez-vous pour déloger tous les pouvoirs mis en places et que finalement l’exécutif ne sera plus sourd , et qu’entre le peuple et leur dirigeant ,le fossé ,ne se creuse plus et que finalement la conscience du fait que le pouvoir ne servira plus pour remplir ses poches ,il y aura décollement et amélioration générale du niveau de vie du PEUPLE MALGACHE. A part cela c’est du bla bla bla sans cesse ...
      Bonne fête nationale pour tous.

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