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samedi 20 décembre 2025
Antananarivo | 14h32
 

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La Jirama renforce la protection sanitaire de l’eau

samedi 20 décembre | Mandimbisoa R. |  228 visites 

La Jirama et le ministère annoncent un renforcement des mesures de protection sanitaire, alors que l’approvisionnement en eau potable à Antananarivo reste soumis à des pressions multiples, entre aléas climatiques, fragilités du réseau et urbanisation non maîtrisée. Les responsables expliquent que l’objectif est double : préserver la qualité de l’eau distribuée malgré les épisodes perturbateurs, et sécuriser progressivement la production grâce à des investissements structurants, dont le projet Mandroseza II.

Au cœur des perturbations évoquées figure l’impact direct des fortes pluies. Lorsqu’un épisode pluvieux intense survient, les eaux de ruissellement en provenance des sources et des bassins versants environnants se chargent de boues, de sédiments et de déchets divers avant de rejoindre les rivières et les canaux. Cette matière en suspension rend l’eau de surface plus trouble et complique le traitement en station. Les autorités parlent d’un effet temporaire sur la qualité : l’eau peut devenir plus « manjavozavo », c’est-à-dire visiblement altérée, au moment où les stations doivent intensifier les opérations de clarification et de filtration.

Mais les précipitations ne sont pas le seul facteur. La ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, Dr Minosoa Anjaratiana Elia Razafindrianiaina, ainsi qu’un responsable de la Jirama, Haja Harrison Andriamanarivo, pointent également la progression des constructions non contrôlées comme un problème de fond. La prolifération de bâtiments illégaux, souvent implantés sans tenir compte des couloirs réservés aux infrastructures, provoque des détériorations répétées des canalisations. Des conduites endommagées, écrasées ou fragilisées finissent par perturber l’acheminement normal, empêchant l’eau d’atteindre certains secteurs et aggravant pénuries et coupures.

Pour répondre à cette équation, la Jirama annonce plusieurs ajustements opérationnels : renforcement du fonctionnement des stations de traitement, adaptation des techniques de clarification et de filtration, et déploiement d’améliorations techniques afin de maintenir la qualité de l’eau malgré les difficultés environnementales. En parallèle, le remplacement progressif des conduites anciennes se poursuit, avec l’ambition de réduire les pertes d’eau et de limiter les risques de contamination au sein du réseau de distribution.

C’est dans ce contexte que le projet Mandroseza II est présenté comme une pièce maîtresse. Une visite du site de Mandroseza a réuni la ministre et des représentants des partenaires techniques et financiers, dans le cadre d’un programme soutenu par la Banque mondiale via le Projet d’Amélioration de l’Accès à l’Eau Potable (PAAEP). Selon les informations communiquées, l’avancement des travaux varie entre 33 % et 40 % selon les composantes, avec une progression notable observée depuis novembre.

Les premières retombées concrètes sont attendues dès février, avec une amélioration progressive de l’approvisionnement et une hausse annoncée de la production pouvant atteindre 40 %. Le chantier s’articule autour de plusieurs volets : l’achat et l’installation d’équipements stratégiques pour les stations de pompage (marché de 10,8 millions de dollars attribué à l’entreprise CJC, lancé le 18 juillet 2025), la construction d’infrastructures complémentaires — dont une nouvelle station de pompage, trois stations de surpression et un laboratoire (5,4 millions de dollars, démarrage en avril 2025, achèvement visé en avril 2026) — ainsi que la mise en place d’Unités Compactes de Traitement (13,9 millions de dollars, lancement le 18 août 2025).

À terme, l’ambition affichée est d’augmenter la capacité de production quotidienne : de l’ordre de 120 000 m³ aujourd’hui, elle pourrait atteindre entre 160 000 et 180 000 m³. L’objectif est aussi de réduire un déficit estimé à 100 000 m³ par jour, qui pèse sur le Grand Antananarivo. Les responsables reconnaissent toutefois que, même avec Mandroseza II, la réponse ne pourra pas être uniquement technique : la demande en eau continue de croître et nécessitera d’autres actions, en concertation avec les bailleurs.

Sur les chantiers, des centaines de travailleurs — majoritairement malgaches — sont mobilisés, signe d’une volonté de moderniser des infrastructures vieillissantes. Pour les habitants, l’enjeu est concret : obtenir une eau potable plus régulière et de meilleure qualité, condition essentielle du développement urbain, économique et social de la capitale.

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