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Société

Lutte contre le trafic de drogue

La Douane appelle à contribution

vendredi 25 janvier 2008 | Felana

Manque de moyen, incohérence des sanctions, mauvaise répartition du budget. Ce sont, entre autres, les facteurs qui favorisent le trafic de drogue à Madagascar. Ces facteurs ont été évoqués lors de la conférence-débat entre les étudiants, la direction de la Douane ainsi que le service des stupéfiants de la police nationale et de la gendarmerie nationale, hier au Cemdlac Analakely (ex-Galerie 6). Cette conférence-débat, dans le cadre de la journée internationale des Douanes a porté sur le thème de la « Coopération Dynamisée au Service de la Lutte contre le trafic de la Drogue ».

Ainsi, le trafiquant peut passer ou casser, car le processus de fouille de sûreté à l’agence des douanes se base sur le flair. Uniquement les personnes qui évoquent des suspicions passent par ce processus. Et même pour les objets suspectés, le laboratoire de contrôle fait encore défaut sur notre territoire. D’autant plus que les drogues prennent des formes, difficilement reconnaissables que le discernement n’est pas maîtrisé par un grand nombre.

La sortie de ces substances du territoire malgache se fait ainsi facilement. Toutefois, les auteurs du trafic sont souvent coincés ailleurs. D’où l’interception et l’incarcération des neuf Malgaches à l’île Maurice, l’année dernière. Ces derniers risquent d’y purger une peine à perpétuité.
Par ailleurs, le débat d’hier a dévoilé le manque de coordination entre les deux services de stupéfiants à Madagascar. Le budget alloué à cette lutte se trouve également minime alors qu’elle se trouve sur un même pied d’égalité que le terrorisme et le Sida, en matière de gravité.

Par la même occasion, on a pu entendre que la production, la consommation et l’exportation de ces substances ont toujours connu une évolution chez nous. Les consommateurs, notamment à Madagascar rajeunissent et atteignent les classes aisées, si auparavant les consommateurs étaient majoritairement composés de personnes défavorisées.

Le Directeur Général des douanes, Vola Razafindramiandra Ramiandrasoa a tenu à souligner que l’union fait la force sur la lutte, et l’échange d’information entre ces trois instances s’avère utile. Le chef de service des stupéfiants de la Gendarmerie Nationale, Laha Dauphin a, pour sa part, parlé de la nécessité de la prévention qui se concrétisera par la réduction de la demande.


- Délinquance infantile : 13 ans et déjà dépendant !

Depuis toujours, la drogue et l’alcoolisme constituent un fléau social dont le nombre de victimes ne cesse de s’amplifier. Cette fois-ci, les faits sortent de l’ordinaire.

A preuve. Un adolescent de 13 ans après avoir eu la mauvaise habitude de « goûter » une tige de « rongony » (chanvre indien), est devenu, hélas, un véritable « accro » à la drogue.

Au cours de notre entretien exclusif, R. âgé à peine de 15 ans, nous a révélé qu’il a déjà pris la drogue alors qu’il n’avait que 13 ans. Autrement dit, il consomme du « rongony » depuis deux années au point d’en être devenu un véritable esclave. « En classe de 5e, j’ai vu des camarades qui ne cessaient de rigoler pour un rien. L’un d’eux m’a dit qu’il avait consommé du cannabis. Curieux, je lui ai demandé de me donner une tige. Après l’avoir consommé, je me suis senti autre, sans parler de la fringale inhabituelle qui m’a prise. Sans parler également des visions d’enchantement que j’ai eu de mon environnement habituel. Bref, c’était comme si le cannabis m’a emporté vers un autre … univers. Et depuis, voulant revivre cette expérience inoubliable, j’allais le chercher partout ».

Prise de conscience

Et notre interlocuteur de poursuivre : « Après deux années de prise de « rongony », mon comportement a complètement changé, frisant même parfois des crises de folie. Dieu merci ! J’ai eu une certaine prise de conscience pour venir de mon propre gré vers ce centre de désintoxication et de réhabilitation des toxicomanes au sein de l’hôpital luthérien d’Ambohibao. Accueilli au sein de ce centre depuis le début du mois de janvier, ce jeune garçon se soumet à des traitements psychiques, psychologiques, médicaux et spirituels dans le but bien compris de l’émanciper de ce fléau.

Actuellement, à quelques jours de la fin du traitement, « R. » ressent un changement certain. Et pour le démontrer, il prend ses propres responsabilités à l’hôpital.

Dégoûté de tout ce qu’il a subi durant ces deux dernières années, ce collégien recommande à ses camarades, ses connaissances, ses amis de classe de ne jamais goûter du « rongony ».

« Attention danger ! », a-t-il averti car la prise d’une seule tige peut amener à une dépendance qui risque de devenir fatale.

Par ailleurs, selon le Dr Herimandimby Rabarimanana, médecin-chef de l’Hôpital Luthérien d’Ambohibao, les traitements médicaux ne suffisent pas. Ils doivent être accompagnés de réhabilitations morale et physique en profondeur. Dans ce cadre, les dialogues tiennent une place importante dans ce traitement, en plus de la série de prières, afin qu’il y ait une véritable renaissance dans le but de « libérer l’ esclave » en quelque sorte.

En fait, c’est la personnalité même du drogué qui en est « amputé » de sa raison d’être. L’Hôpital Luthérien n’accueille pas seulement les drogués, il prend également en charge des alcooliques dont l’âge pourrait surprendre plus d’un car ils sont compris entre 9 et 64 ans.

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