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Editorial

L’apparence

mardi 21 août 2007 | RAW

Les Jeux ont quelque part réussi à cacher la misère des Malgaches. Les habitations et échoppes en bois qui bordent les rues des grandes routes de la capitale sont en train de disparaître. Celles en second ou en troisième plan demeurent.

En tout cas, la plupart de ces constructions de fortune situées en bord de route sont juste revêtues de briques pour la façade. Pour plaire aux autorités municipales et pour éviter la foudre des agents de la commune urbaine mais non pour prévenir la catastrophe. Apparence et pauvreté obligent. Leurs intérieurs sont cependant encore en bois. On taira ce qu’il y a dans les marmites des propriotétaires de ces abris ou ce qu’ils ingurgitent pour tromper leur faim.

Depuis plus d’une vingtaine d’années, une majorité des Malgaches supportent une misère difficilement préhensible ; une misère toujours inadmissible pour ceux qui ne côtoient pas quotidiennement le petit peuple voire les petits paysans qui nourrissent une peur bleue au vu des autorités et des gens bien habillés.

Depuis quelques semaines, les 4’mis qui ont garni les grands artères de la capitale ont certes disparu du paysage mais leurs cris de douleur et d’appel au secours résonnent dans l’atmosphère. Ils demandent à vivre en liberté malgré leur pauvreté. Car finalement c’est ce qui leur reste. Leur dignité se résume à se complaire dans leur monde de petit boulot et de petite combine. À certains égards on dira qu’ils ont perdu espoir et attendent qu’on leur tende la main. Ils attendent une main secourable qui les extraient de leur monde.

Ils sont tentés de s’accrocher à n’importe quoi qui puisse leur offrir un éphémère semblant de quiètude et de bonheur. À preuve, l’affluence des jeunes et des moins jeunes dans les lieux de plaisirs en tout genre et dans les lieux de culte qui s’érigent un peu partout traduit ce désarroi et cette disponibilité à tout saisir à la volée pourvu qu’il y a un rêve à entretenir. Heureusement qu’on peut encore rêver surtout à voir ces belles maisons et ces belles voitures ou ces va-et-vient dans les grands magasins ou ces boutiques chinoises qui offrent un autre monde.

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