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Editorial

L’agribusiness n’est pas la solution

jeudi 14 août 2008 |  1401 visites  | RAW

Ces derniers mois, notamment sous la menace de la crise alimentaire, tous les bailleurs, tous les dirigeants et tout le monde des affaires ne cessent de promouvoir l’agribusiness. Le mot d’ordre semble être la transformation de l’agriculture et du monde rural pour satisfaire le marché. C’est à croire, à beaucoup d’égards, que l’on impose aux cultivateurs et aux paysans de croître sinon ils vont disparaître.

Quelque part, il n’y aurait aucune alternative pour le paysan. C’est d’ailleurs ce que les paysans de nombreuses localités, non seulement des environs de la capitale mais des régions, telle Alaotra Mangoro ou Ihorombe, pensent tout bas en voyant ces grandes étendues de terres qui sont immatriculées au nom d’un tel ou d’un tel alors que c’étaient auparavant des terrains de parcours ou des terres mises en jachère tout simplement.

Certes de nouvelles perspectives s’offrent à ces agriculteurs ou éleveurs. Mais trop souvent, la vision de nos « développeurs » est limitée à une seule culture ou à une seule activité rurale. C’est le cas par exemple de ces agro-carburants ou de ces élevages intensifs que des sociétés agro-alimentaires promeuvent depuis quelques années déjà. En fait, ce genre d’agribusiness donne l’impression de favoriser une monoculture qui fait fi de l’agriculture domestique, familiale ou de la pluriculture.

Or l’expérience des petits aviculteurs brésiliens instruit sur les conséquences néfastes de cette agribusiness. Au Brésil, 80% des petits aviculteurs de poulets de chair ont été contractualisés par les supermarchés, lit-on dans « Défis Sud » n°83. Leurs conditions de travail se dégradent et certains ne sont même pas rémunérés alors qu’ils sont devenus dépendant du marché. Pire, ils sont constamment mis sous pression pour diminuer leurs prix alors qu’ils doivent assumer des investissements coûteux.

En tout cas, les craintes ne sont pas sans fondement si l’on ne regarde que le chemin parcouru par les agriculteurs européens ou américains, qui ont cédé leur place à un petit nombre de gros fermiers et aux multinationales. Les petits agriculteurs qui restent sont réduits à être des « fournisseurs » ou des ouvriers agricoles travaillant pour le compte de filiales de grandes sociétés et sur lesquelles ils n’ont aucune emprise ni aucun droit à la parole.

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