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Réflexion

Madagascar, Volontaire pour un Développement Durable et Intégral - Groupes de Réflexions constructives

L’Education pour tous - L’école par le jeu dans les villages

vendredi 7 août 2009 |  1652 visites  | rota rakotomalala

Constat

Le coût de construction et d’entretien d’écoles, le coût de formation et la rémunération des enseignants ainsi que le contexte d’habitat dispersé de la majeure partie de l’Afrique rendent difficile et aléatoire la scolarisation des enfants au sens usuel du terme : regroupement dans une classe avec un instituteur.

Objectif

Donner, dans les villages, à chaque enfant sa chance d’apprendre à lire, écrire et calculer, enseigner la lecture aux adultes qui n’ont pas été scolarisés étant enfants et qui auraient besoin de savoir lire au quotidien (la posologie d’un médicament, par exemple).

Au vu de ce constat et en nous appuyant sur notre expérience de terrain, nous avons imaginé une nouvelle conception de l’école là où elle n’existe pas physiquement.

Le projet

Nous proposons de concevoir, fabriquer et mettre en oeuvre des outils pédagogiques simples, basés sur une approche ludique pour enseigner à des enfants comme à des adultes ces trois savoirs fondamentaux : lire, écrire et calculer.

Ces outils présenteront les caractéristiques suivantes :
- le matériel pédagogique : convivial mais simple, il peut être utilisé sans aucune infrastructure (électricité, salle de classe spécialement équipée). Il est particulièrement résistant à l’usure, à la chaleur et à l’humidité.
- les outils pédagogiques : faciles à utiliser et animer. C’est à dire qu’un adulte ayant reçu une éducation de base (jusqu’au niveau brevet ou baccalauréat) et ayant suivi une formation spécifique de quelques jours doit être à même de les utiliser pour transmettre efficacement le savoir.
- les supports : utilisables pour la formation d’enfants comme d’adultes. Le niveau de l’animation s’établit en fonction des participants et non pas du support.
- le processus pédagogique : propre à faciliter l’acquisition (ou, mieux, l’intégration) des connaissances par les apprenants grâce à sa dynamique.
- l’utilisation : adaptable instantanément à tous les niveaux possibles de connaissances préalablement acquises (ou à l’absence de connaissances) chez les élèves.

Il y a plusieurs raisons à l’efficacité des jeux pédagogiques. Toutes fort simples, d’ailleurs.

1. Ces jeux jouent le rôle de travaux pratiques sur des concepts abstraits. Les apprenants ont une vision concrète des sujets sur lesquels ils travaillent et ils agissent sur ces concepts en les manipulant physiquement.

2. Le seul fait d’être actif durant la formation, de manipuler des objets, de créer et de décider maintient les capacités cérébrales en éveil. En outre, chaque élève se sent concerné, impliqué.

3. L’animation d’un tel jeu est certes prenante mais beaucoup plus facile que l’enseignement magistral. En effet l’animateur n’a pas à être formateur, encore moins professeur. Il doit incarner la maîtrise, pas le savoir. Il ne lui est pas nécessaire d’être expert du sujet enseigné.

4. Enfin, et ce n’est pas la moindre raison de son efficacité, le jeu est agréable, source de plaisir et d’expression libre. Il n’est pas indispensable de souffrir pour apprendre et l’on retiendra d’autant mieux ce que l’on a appris que l’on gardera un bon souvenir de la formation.

En synthèse : une formation rapide (le savoir est contenu dans le jeu), une démultiplication efficace, un enseignement homogène (grâce au cadre que procure le jeu).

Des exemples de partenariats éducatifs

Traduction libre de ma part :

L’éducation est la clef qui permet le progrès durable vers la croissance économique, des améliorations sociales, l’intendance environnementale, des avances technologiques et la promesse d’un meilleur lendemain.

Pour ces raisons, l’industrie gazière, pétrolière et naturelle entretient toutes sortes de partenariats éducatifs publics-privés comme un investissement important.

Beaucoup de programmes de partenariat fournissent des matériels éducatifs, comme des livres, des vidéos, des ordinateurs pour des salles de classe et des services éducatifs basés sur le Web.

D’autres forment et soutiennent des enseignants par des bourses, la recherche éducative et des programmes de développement professionnels.

D’autres encore se concentrent sur des besoins éducatifs de base, tels les services médicaux, l’assainissement, la formation de main-d’œuvre à l’acquisition de compétences, les projets d’école.

Des partenariats éducatifs sont aussi destinés à augmenter notre compréhension des complexités de notre environnement naturel et à montrer les différents canaux d’informations.

Lire la suite (en anglais) : http://www.api.org/ehs/partnerships/educational/index.cfm

Des exemples de politique de développement local de compagnies pétrolières dans les pays hôtes

responsabilité sociétale et environnementale, développement local
http://www.total.com/fr/responsabilite-societale-environnementale/developpement-local-1/

local content development
http://www.api.org/ehs/partnerships/community/local-content-dev.cfm

P.-S.

Le premier est un projet que je souhaite vraiment développer moi-même en partenariat avec le concepteur évidemment et avec des ONG intéressées sur place.

14 commentaires

Vos commentaires

  • 7 août 2009 à 08:44 | rabri (#2507)

    Encore une autre bonne initiative et bravo !!

    1) OK pour la méthode pédagogique car elle fait intervenir plusieurs canaux d’entrée(visuel, auditif, toucher, émotionnel) vers le cerveau de l’enfant, donc bon pour une bonne assimilation et par conséquent pour un bon apprentissage. Le cours magistral ne sollicite en effet que la partie auditive où l’on remarque une très grande différence de réceptivité chez l’enfant (pour 1 heure de cours magistral par exemple, l’enfant ne reste concentré et réceptif que pendant à peine 20 minutes)

    2) c’est un peu dommage que ces écoles n’existent que dans des structures financées par des industriels !! à quand la bonne et vraie éducation pour tous initiée par les structures publiques ???

    3) à Mada, des initiatives ont déjà été prises depuis longtemps par des instituteurs (trices) isolés dispersés par-ci, par-là et qui pratiquent une pédagogie ADAPTEE à l’enfant dans son environnement naturel, par des parents d’élèves regroupés en association pour payer les salaires des instits, les cantines scolaires. Il serait intéressant dans un 1° temps de recenser CES REALITES pour les analyser et les valider officiellement , dans un 2° temps de les démultiplier à l’infini (Ny soa fianatra).

    Çà devait être la tâche de notre Ministère et des CISCO répartis dans toute l’île mais jusqu’à maintenant on n’a fait que copier/coller le système éducatif français dont on connait les limites par rapport au contexte réel malgache (trop centralisé, pédagogie passive, objectif uniquement diplôme et non pas vraiment compétence,....)

    Le système éducatif malgache doit prendre racine dans les régions respectives car les réalités socio-culturelles y sont différentes. La dénomination EDUCATION NATIONALE n’a donc pas lieu d’être.

    L’élaboration des programmes doit être surtout l’affaire de toute une Communauté (enseignants, parents d’élèves, pédagogues, sociologues, ministère) et non pas seulement l’affaire d’un Ministre et des Chef CISCO comme c’est le cas jusqu’ici.

    • 8 août 2009 à 17:13 | rota rakotomalala (#2628) répond à rabri

      Comme je l’ai dit à Radagil, nous ne sommes pas du meme bord et pourtant nous parvenons a nous entendre sur un point commun : l’education a la base de tout Mada.

      Alors, merci...

  • 7 août 2009 à 11:07 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Bravo à Rota Rakotomalala et à Rabri

    Personnellement je n’ai qu’une toute petite experience

    quand j’étais lycéen du temps de Tsiranana , je passais mes grandes vacances dans les villages des campagnes betsileo pour ’enseigner’ la lecture l’ecriture et le calcul

    Trente ans plus tard ce fut une grande joie de retrouver mes ’éléves’ dont plusieurs ont réussi à envoyer leurs enfants ici en France

    Ce n’est qu’une toute petite expérience
    mais qui démontre que l’intelligence
    peut s’acquérir par l’apprentissage
    de la lecture de l’ecriture et du calcul

  • 7 août 2009 à 15:04 | Albatros (#234)

    Juste une question :

    Quel est le rapport entre le nombre d’enseignants et de militaires à Madagascar ?.

    Merci d’avance pour la réponse.

    • 7 août 2009 à 16:20 | rota rakotomalala (#2628) répond à Albatros

      J’ai 2 choix pour vous repondre :

      1) « Vous pouvez repeter la question ? », car Le mot militaires ne figure ni dans l’article, ni dans les commentaires. Donc, il n’y a pas de rapport
       ;-)

      2) si c’est pour connaitre Le nbre d’enseignants par rapport aux militaires a Mada, desolee mais je ne Le connais pas, est ce grave Docteur ? Et de toute façon, quel est Le rapport avec l’article ?

      Serieusement...

    • 7 août 2009 à 23:10 | Albatros (#234) répond à rota rakotomalala

      Bonsoir Rota,

      Désolé de répondre tardivement à votre intervention.

      Je pense que vous avez mal compris la mienne. Il ne s’agissait pas de critiquer votre analyse (actuellement j’aide modestement une école à Mada) mais juste de montrer que le nombre de militaires (40 000 actuellement d’après les info de Madagascar Tribune) devait, toute proportion gardée, dépasser le nombre d’enseignants sur la Grande ILe.

      Pour en revenir à votre sujet, je suis tout à fait d’accord avec le fait que le jeu est un élément ESSENTIEL de l’éducation de l’enfant. J’ai toujours été contre le matraquage scolaire.

      Et je pense que Madagascar a plus besoin d’enseignants que de porteur de Kalachnikov.

      Amicalement.

  • 7 août 2009 à 19:29 | Vaonala (#1688)

    Rota, j’apprécie toujours vos écrits et vos initiatives pour l’instauration du développement durable dans notre pays même si je ne me manifeste pas souvent. Je vous encourage fortement à attirer notre attention sur cet aspect de notre société et de notre développement.

    Mais ce qui m’inquiète un peu c’est le fait que l’enseignement que vous préconisez ne se limite seulement à la lecture, l’écriture et au calcul. Bien sûr que je ne néglige en aucun cas votre expérience sur terrain mais je pense que le débat d’idées et d’impressions est utile. Je ne suis pas favorable aux critiques stériles visant à imposer ses idées et sa conception des choses ou des évènements, avec en marge des quasi-insultes. Loin s’en faut !

    Pour en revenir à la question qui nous préoccupe, je me pose la question de savoir si ce n’est pas trop limité comme matières. Est-ce à dire que les élèves éloignés de la capitale et des chefs-lieux des régions doivent se limiter à l’enseignement uniquement de la lecture, de l’écriture et du calcul. Cette méthode n’aurait-elle pas à long terme comme résultat de limiter les enfants éloignés des centres urbains seulement à un enseignement de base qui limiterait leurs ambitions ainsi que l’égalité des chances pour accéder à un enseignement adéquat pour parvenir au moins au statut de de technicien ou de cadre moyen, dont notre pays manque cruellement. En effet, il y a un un fossé de plus en plus profond entre l’élite (la crème) et la base. Notre pays, à mon humble avis, ne peut pas se développer ainsi.
    Je regrette sincèrement si je me suis trompée sur vos objectifs et je souhaite que vous puissiez m’éclairer sur ce point.
    Bien cordialement,

    Vaonala

    • 7 août 2009 à 21:55 | rota rakotomalala (#2628) répond à Vaonala

      Bonsoir Vaonala,

      Je lis seulement maintenant votre commentaire et je vous en remercie vivement !

      En fait, cet article est intitulé L’Education pour tous et scindé en trois parties :

      La base : l’ecole par le jeu pour les personnes, qu’ils soient adultes ou enfants, qui n’ont pas pu suivre la scolarité normale. Ce cadre sort donc totalement de ce qui se fait « académiquement ». Et c’est sur cette base que je pourrai apporter concretement ma contribution si Le projet se fait (cf PS).

      Ensuite, les exemples de partenariats educatifs, qui sortiraient toujours de la « normalité » afin que les personnes puissent s’instruire quand meme.

      Et enfin, ce que j’appellerai la formation professionnelle continue via les compagnies petrolieres qui s’installent dans les pays comme Madagascar : ex Total, Rio Tinto.

      Voilà, j’espere avoir repondu a votre question et je vous invite egalement a apporter vos suggestions qui seront les bienvenues !

      Je ne reside pas a Madagascar et il y a surement DES aspects que je ne connais pas. Et justement, j’aimerais les connaitre, afin d’adapter au mieux mes humbles propositions...

      Bien cordialement. J’espere que vous aurez l’occasion de lire ma reponse...

    • 8 août 2009 à 14:45 | Vaonala (#1688) répond à rota rakotomalala

      Bonjour Rota,

      Merci de votre réponse.
      Je suis, cette fin de semaine assez chargée par des questions domestiques. Mais dès que possible, je poursuivrai volontiers notre échange d’idées sur la question. En tout cas, je réitère que j’apprécie vos réflexions et vos propositions pour un développement durable de notre pays.

      Cordialement et à bientôt,

      Vaonala

  • 8 août 2009 à 01:42 | jane d (#2353)

    Rota,

    I assume the topic here is primary education in the countryside . I am not an expert in education whatsoever, so I can’t really engage in that specific discussion.

    I would just like to say I believe community centers are great initiatives at small initial cost for all preschoolers. Maybe community centers already exist in our villages ; but my idea, assuming most parents work in the field, is an existing place in the center of the village where all parents could drop off their children in the morning, and pick them up at the end of the day. It could be the sekoly alahady room at a church, a meeting room at the fokontany, or a place donated by a local businessman....
    The one room community center should be equipped with educational toys, books and dvds.. One or two volunteers a day should be able to handle up to fifteen children. The volunteers could be grandmas or mothers taking turns.

    This is not going to teach the children to write and read, so to speak, but they will learn social skills by interacting with each other ; and the educational environment will nurture/awake the natural curiosities all children are naturally dotted with.
    The other benefit of such a project : the working mothers have all the time to focus on their daily activities, thus increasing their productivity.

    Veloma indray

    • 8 août 2009 à 17:09 | rota rakotomalala (#2628) répond à jane d

      Tu sais, nous n’avons pas besoin d’être expert pour avoir des idees et je peux te dire que les tiennes sont à retenir egalement !

      Merci et Bon week end

  • 9 août 2009 à 11:57 | Lucie (#101)

    - 1)La vraie chance de Madagascar

    Vos propositions et projets confirment que la vraie chance de Madagascar viendra de membres de la société civile et non des actuels politiques .

    - 2)Délitement de la politique

    Les politiques malgaches ont perdu de vue depuis longtemps, les préoccupations quotidiennes de leurs administrés et n’inspirent à ces derniers qu’une confiance de façade.

    Corruption,violences,passe-droits,népotisme,terrorrisme d’Etat : autant de mots et de situations qui s’appliquent à Madagascar.

    - 3) L’éducation : chantier primordial

    L’éducation est un chantier primordial pour un développement durable.Les enfants,les adultes et particulièrement les femmes.Les pays où les femmes sont éduquées et respectées ,sont ceux qui présentent des signes de développement social,culturel,sanitaire les plus élevés.

    La femme est la pierre angulaire d’un foyer et de la société. Dans nos campagnes et parfois encore dans nos villes ,elle est le lien entre les générations : s’occupant à la fois des enfants,des parents et parfois des grands-parents .

    Bonne chance à vos projets et que d’autres aussi sensés et constructifs viennent de la part des habitants de toutes les régions de Madagascar.

    Amicalement

  • 10 août 2009 à 18:38 | Vaonala (#1688)

    Bonsoir Rota,
    Chose promise, chose due !

    Voilà,je poursuis mes réflexions sur votre projet. Je ne suis pas moi-même une spécialiste de l’éducation même si j’ai été enseignante dans le temps dans l’enseignement secondaire. J’ai bcp aimé cette profession.
    Le pb de notre enseignement et de notre éducation, c’est si je peux m’exprimer ainsi les « caprices » de nos dirigeants successifs qui ont introduit des changements « violents » dans l’enseignement sans tenir compte des ressources existantes tant matérielles qu’humaines. Les ressources humaines doivent être formées pour qu’elles s’adaptent aux changements préconisés et ont besoin de formation continue.

    On dirait qu’il y avait ou qu’il y a une volonté de faire du mal à ce domaine pour que le « bon ou le meilleur enseignement » soit seulement accessible à quelques privilégiés, ou une volonté persistante de maintenir des inégalités d’accès à l’éducation et à l’enseignement.

    En ce qui concerne votre projet, ne pensez pas que je suis contre mais voulais attirer votre attention sur la perception ou la vision extérieure y relative par que l’on pourrait avoir.
    Je pense par ailleurs qu’il peut être amélioré par l’apprentissage de la notion du la protection ou à la sauvagarde de l’environnement qui pourrait y être introduit. Cela pourrait être une introduction aux sciences de la vie pour compléter cette éducation de base. En effet, cet aspect me semble important en raison de la richesse de la diversité environnementale de toutes les régions de notre pays.

    Voilà ce que j’avais grosso modo à vous dire mais je reste à votre disposition si vous avez d’autres questions à me poser.

    Cordialement,

    Vaonala

  • 11 août 2009 à 06:57 | rota rakotomalala (#2628)

    Bonjour à tous

    Je vous remercie de vos contributions précieuses à l’élaboration du projet d’école par le jeu.

    Le contenu de base sera les notions essentielles : lire, écrire, calculer

    Élargi à d’autres domaines tels que la vie démocratique, la vie sociale, l’éducation civique, les droits des citoyens, les droits de l’homme, l’environnement...

    Nous pouvons continuer les échanges d’idées sur notre blog http://www.malagasytiatanindrazana.blogspot.com.

    Encore une fois merci
    Bien cordialement

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