« Les murs des couloirs de l’hôpital seront nos tableaux et porteront des inscriptions qui traduiront notre infortune ! » Ce sont les projets des paramédicaux qu’ils ont commencé à mettre en œuvre dans l’après-midi de ce mercredi 31 mars 2010. Tracées (au sens littéral du mot) avec le sang qu’ils se sont prélevés, ces inscriptions relatent leurs « malheurs » et le fait qu’ils sont les oubliés ou les parias du système.
Ayant été les premiers parmi les catégories de personnels de la Santé à observer la grève pour revendiquer leur statut, les paramédicaux sont les derniers à être considérés, si on devait croire les propos de Marcellin Razafimahefa, vice-président national du syndicat des paramédicaux. Les revendications des médecins ont été prises en compte par la présidence de la Haute autorité de transition (HAT), fussent-elles en partie. Par contre celles des paramédicaux qui sont les auxiliaires des médecins ont plutôt été refusées de manière catégorique.
« La révision à la hausse de la grille indiciaire des paramédicaux est impossible à adopter ; non seulement pour la période transitoire mais même pour la 4e République » ; c’était la réponse à leur revendication selon ce qu’a déclaré le syndicaliste qui a rapporté ce qui s’est dit lors de la rencontre avec la présidence de la HAT. Les autorités en place ont donc refusé de planifier cette révision de la grille indiciaire qui impacterait le budget de 27 milliards d’Ariary annuels. Devant ce refus que le responsable syndical trouve dédaigneux, et parce qu’il note que les pressions – telles des menaces d’arrestations ou des suspensions de salaire – se font de plus en plus menaçantes à l’endroit des meneurs du mouvement , les paramédicaux vont dit-il intensifier leur mouvement.
Doit-on alors s’attendre à ce que les paramédicaux décrètent eux aussi, des hôpitaux publics sans paramédicaux, c’est-à-dire des établissements hospitaliers publics sans infirmiers, sans sages femmes, sans laborantins, sans personnels d’accueil ? On se souvient que c’est à la suite de l’adoption par les médecins de la journée des hôpitaux sans médecins que le gouvernement et la présidence de la HAT ont finalement décidé d’accorder l’intérêt qu’il fallait aux problèmes des médecins et signé le décret s’y rapportant. Quand on sait que de nombreux dispensaires des communes rurales sont dirigés par des paramédicaux, on n’ose pas imaginer l’ampleur des désastres si jamais une telle décision était prise et observée sur toute l’étendue du territoire.
Vos commentaires
Cet histoire montre quand même la malaise dans notre société :
1. La désolidarisation : ou sont les médecins pour aider ses collègues ? Ou comme d’hab c’est du chacun pour soi et démerdez-vous !!
2. Toujours cette impression que ce qui sont bien diplômés et/ou bien friqués donc bien placés s’en foutent vraiment de se qui sont en bas. Je pense qu’une geste ne serait-ce que 10% de ce qu’ils demandent de la présidence auraient apaiser la situation. Le pire c’est que ça doit être encore la frustration suite à la réaction du ministre au début de la grève.
3. Manque/erreur de communication : je ne doute pas que la gouvernement a pris en compte de les revendications : mais dans le contexte actuel dire que c’est impossible n’était pas judicieux. Du coup tous les efforts qu’ils font ne sont pas pris en compte (recherche de financement etc ..)
Gasy kely tsy mahay
Et on franchit, chaque jour, dans l’indifférence générale, toujours plus de barrières. « Ouvrez vous les veines, pendez vous, jetez-vous par les fenêtres, que voulez-vous qu’on fasse, on n’a pas le budget pour vous », semblent dire les dirigeants, qui persistent dans leur logique. Il faut des sacrifices pour atteindre notre idéal politique, il y en a déjà eu pleins des sacrifices mais il faut faire DAVANTAGE pour montrer au monde entier que seules ces éléctions législatives sont la meilleures solution...pfff ! L’entêtement politique peut être une vertu mais la limite est fine avec la folie suicidaire.. Quand est-ce que le train fou arrêtera sa course folle ??