La Cour Suprême a donné son avis favorable à la demande du ministère publique. Ainsi, les 25 mineurs arrêtés il y a presque trois mois à Antsiranana pour actes de délinquance seront jugés à Ambatolampy lundi prochain et non à Antananarivo. Cet avis de la Cour Suprême ouvre droit aux débats sur la compétence des juridictions. Le tribunal d’Ambatolampy est-il territorialement compétent pour juger cette affaire ? Le ministère publique qui s’est constitué partie civile dans cette affaire aurait évoqué le motif d’ordre public pour justifier sa demande. Présumé être drogués, ces mineurs ont semé la terreur et ont créé des troubles dans la ville d’Antsiranana. Quelques jours après leur arrestation, ils ont été transferés à Antananarivo, sans que les autorités compétentes aient préalablement avisé leurs parents. Voilà déjà deux mois, ces 25 mineurs délinquants ont été placés sous haute surveillance au centre de réeducation d’Anjanamasina, un centre reservé aux « Zaza maditra ». Une forte délégation de parents et de notables d’Antsiranana assistera à ce procès d’Ambatolampy.
- « Grands » procès
Ce mois de mai est riche en « grand » procès. Le premier est celui de l’ancien directeur général du Fonds d’Intervention pour le Développement (FID) David Rajaon, inculpé d’avoir détourné 31 milliards fmg du projet EPT (Education Pour Tous). L’ancien chief of staff a été relaxé après plusieurs mois de détention préventive à Antanimora. Le second est celui qui a opposé devant la Chambre administrative l’équipe de la FMF dirigée par Ahmad au ministères des Sports qui a dissous la fédération. La Chambre administrative a annulé avant-hier l’arrêté du ministère des Sports portant sur cette dissolution. Jusqu’ici, l’Etat malagasy n’a pas gagné son procès. Le troisième « grand » procès du mois est celui qui se déroule actuellement devant la Cour Criminelle Ordinaire d’Antananarivo. Dans ce troisième procès, l’Etat malagasy, par le biais du ministère publique, inculpe le gal Fidy et ses hommes de prise de commandement illégale de la Bani et de résistance aux forces légales. Et le quatrième grand procès de ce mois de mai sera celui qui se déroulera ce lundi devant le tribunal d’Ambatolampy. L’Etat malagasy perdra-t-il encore ces deux procès ? Pour bon nombre d’observateurs, le jugement du tribunal sur l’affaire Davida Rajaon et l’arrêt de la Chambre administrative sur le litige FMF-MCSL sont des verdicts d’apaisement.