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Société

ILS ONT FAIT 2008

mercredi 31 décembre 2008 | Franck Raj, Herimanda R., Manjaka Hery

Forcément subjectif, notre choix des hommes et des femmes qui ont fait 2008. D’abord, ils étaient omniprésents à la Une des journaux. Ensuite, parce qu’à des degrés divers, ils ont occupé l’actualité de par leur fonction pour les uns, et de par leurs faits d’arme pour les autres. Certains, par contre, ont été poussés par la nature, comme c’est le cas des jumeaux Mahagaga et Mahalatsa. En tout cas, ils ont créé l’événement. Une prouesse réservée seulement aux gens exceptionnels.

- Marc Ravalomanana : Infatigable voyageur

Le président de la République, Ravalomanana Marc, est l’une des personnalités politiques qui a marqué l’année 2008. Il a pu faire connaître Madagascar au monde entier par ses interminables voyages à bord du « Air Force One ». Quels que soient les commentaires de ses détracteurs, il n’a pas cessé de défendre le « Madagascar Action Plan » partout dans le monde. Et comme résultat, Madagascar accueillera deux évènements de grande envergure en 2009 et en 2010 : le sommet de l’Union Africaine et celui des pays francophone. Pour l’Union Africaine, le président de la République campe sur sa position malgré les critiques d’une opposition déboussolée par son activisme diplomatique. Et pour la Francophonie, le chef de l’Etat a tenu tête au président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila. La délégation envoyée par l’Union Africaine à Madagascar a affirmé que « Madagascar est prêt à accueillir le sommet de l’Union Africaine en 2009. » Malgré le départ précipité de Gildas Le Lidec, le dernier Ambassadeur de France à Madagascar, le dernier sommet de la Francophonie au Québec a choisi Madagascar pour accueillir la réunion de 2010, grâce à l’appui de la France. Il ne reste plus au locataire d’Ambohitsirohitra qu’à combattre la pauvreté à Madagascar, son principal défi.

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- Gildas Le Lidec : Un petit tour et puis s’en va

« Je regrette profondément que le président de la République malgache ne m’ait pas accordé la moindre chance de pouvoir remplir l’exaltante mission dont je rêvais depuis longtemps et que m’avait confiée, il y a quelque mois seulement, le Président de la République française ». Gildas Le Lidec a été franc et direct le lundi 14 juillet 2008, dans son discours d’adieu au cours de la célébration de la fête nationale française à Ivandry. Ainsi, ce diplomate français a laissé une trace indélébile dans les relations franco-malgaches durant cette année 2008. Tout le monde a essayé de minimiser cette déclaration du 14 juillet. Mais depuis, la France n’a plus d’ambassadeur à Madagascar, et le nom de son futur remplaçant n’est toujours pas connu. « Je pars en fonctionnaire qui obéit… Je pars avec seulement l’infinie tristesse et la profonde frustration de n’avoir pas eu le temps suffisant de contribuer au renforcement de l’amitié et de la coopération franco-malgache ». Autrement dit, Gildas Le Lidec, après un petit tour, s’en est allé, et a demandé à être relevé de ses fonctions à Antananarivo. Tirant par là une conclusion qui s’est imposée d’elle-même : il n’était pas le bienvenu dans la capitale malgache. Et ce depuis le début.

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- André RamarosonL’homme qui dérange

« Ce farouche partisan du patriotisme économique » a défrayé les chroniques maintes fois cette année. Par le biais de sa position en tant que Président Directeur Général de la société Savonnerie Tropicale, « le roi du savon Malagasy » A. Ramaroson , qui était en retraite, a repris du service pour affronter l’Etat qui veut exproprier une de ses plantations », disait la Revue de l’Océan Indien, ou de par son titre de président du CONECS, voire sur ses points de vues dérangeants dans le monde économique : « Plus il y a de financements pour la réalisation de ce programme quinquennal, plus notre pays s’endette », « les industries locales vont mal », « concurrence déloyale ».

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- Andry Rajoelina : Leader de l’opposition

Le 12 décembre 2008, la mairie de la Commune Urbaine d’Antananarivo et le « Tanora malaGasy Vonana » ont célébré le premier anniversaire de l’arrivée de Andry Rajoelina, à Tsimbazaza. Une année qui n’a pas été sans souci pour le jeune édile. Ce dernier a débuté la reconstruction de l’hôtel de ville à Analakely, il a apporté une réforme au sein de la commune qu’il dirige, et il a porté soin aux personnes âgées et aux enfants. Mais son crime le plus grave est de ne pas être issu du sérail. Il n’est pas membre du parti Tiako I Madagascar. Pour cela, il paye le prix fort. Tout commence avec les factures de la JIRAMA, puis le contentieux de la gare routière d’Ampasampito, ensuite le déclassement de la caisse de la commune, la gestion du SAMVA, la réclamation des dettes de la commune, et dernièrement la fermeture de sa télévision Viva TV. Le magistrat de la ville des Mille est ainsi obligé de suivre un parcours du combattant face aux obstacles politiques qui se dressent à chaque fois devant lui. Sa stratégie de victimisation lui a permis de tenir tête au régime. Pour combien de temps encore ? Dernièrement, il a néanmoins fait une grande erreur en laissant le président déchu, Didier Ratsiraka, s’épancher en long et en large sur sa chaîne de télévision. C’est une occasion inespérée pour le régime de s’attaquer directement au patrimoine du maire au nom du maintien de l’ordre public. Du coup, il s’est recroquevillé dans une posture pas trop confortable en endossant le maillot de leader de l’opposition. Croyant en sa bonne étoile, il a décidé de croiser le fer avec le pouvoir en lui donnant rendez-vous le 13 janvier 2009.

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- Mahalatsa et Mahagaga : Les jumeaux de 2008

Grâce aux médias, l’événement a attiré l’attention de tous les Malagasy : la naissance de Mahalatsa et Mahagaga, des jumeaux siamois. Ils sont collés au niveau de la partie ventrale et du thorax. Mahalatsa et Mahagaga sont nés le 19 juin 2008 à Amboasary-Atsimo, Région d’Anosy. Ils sont arrivés à l’Hôpital Joseph Ravohangy Andrianavalona d’Ampefiloha (Antananarivo), une semaine après, pour y être opérés. Mais vu leur poids, 2,8 kg seulement, l’équipe médicale dirigée par le Pr Andriamanarivo Mamy Lalatiana estime qu’il est absolument nécessaire de faire augmenter leur poids en leur donnant des aliments de qualité et nutritifs.

Selon les dernières informations, les opérations chirurgicales pour séparer les frères siamois seraient réalisées l’année prochaine. La date exacte n’a pas été précisée.

Entre temps, les diagnostics, les examens cliniques et les analyses médicales se poursuivent. En attendant, les deux jumeaux sont toujours à la clinique Sainte Fleur à l’Hjra où ils ont reçu le sacrément du baptême selon le rite luthérien. Cerise sur le gâteau, leur papa est aussi réapparu et est venu à leur chevet.

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- Patrick le Seychellois : Un loup dans la peau d’un agneau

Peut-on dire que ce jeune trafiquant seychellois de 28 ans n’avait pas le choix pour se comporter ainsi comme une bête traquée ? Des témoignages abondent pourtant sur sa sociabilité ainsi que sa grande capacité de s’adapter et d’assimiler langue et coutume du pays. 7 ans de vie passée à Nosy-be achèvent de remodeler l’homme qui parle le dialecte local comme un autochtone. D’après certains, Patrick Brioche séduit par son look avec ce teint chocolat caramel et un rien athlétique qui l’avantagent. Les habitants de l’île aux ylang-ylang lui sont acquis et ce ne sont pas les descendantes d’Eve de cette région du Nord-Ouest qui le démentiraient. Nul n’a douté que cet amoureux de la mécanique et particulièrement de la moto avait un antécédent criminel aussi lourd qu’un panier de “jamala” dans son pays d’origine. Surtout, il était reputé pour ses largesses. Patrick le Seychellois venait souvent au secours de son cercle d’amis qui ne cessait d’ailleurs de s’élargir. Tout le monde semble ignorer ses véritables activités orientées principalement vers le trafic de drogue, lui permettant ainsi de mener une vie de prince. Son histoire rappelled un peu l’histoire de ces musiciens de jazz américains des années 50-60 qui, malgré leur grande popularité dans l’opinion et l’adulation du public, se sont souvent impliqués en même temps dans d’inextricables affaires de drogue. Et pour cause, Patrick le Seychellois avait mené intensément son business. Beaucoup l’auraient apercu voyager en mer entre la petite île parfumée et les rivages d’Ambanja où il avait l’habitude de se ravitailler en rongony. Bref, sa vie aurait été prise comme référence en tant que self-made-man.

Criminel par instinct

Pourtant, sa tête fut mise à prix. Depuis les évènements de Dar-es-salam et les déclarations officielles concernant la véritable identité de Patrick le Seychellois, les habitants de Nosy-be rêvent de mettre la main sur leur ancienne idole. Les primes pour ceux qui parviennent à le capturer ou, du moins, à fournir des renseignements à son sujet allaient entre 2 millions Ar et 3 millions. Traqué ainsi comme une bête, le concerné pariait de son côté qu’il ôtera la vie de ceux qui osent porter la main sur sa personne ou simplement le dénoncer. C’est cet instinct criminel d’animal en instinct de survie qui l’a poussé à ouvrir le feu sur les deux policiers à Nosy-be quelques jours avant son arrestation définitive le 27 décembre à Maevatanàna.

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- DORICK : Un fils à maman

Notre collègue Manjakahery Tsiresena l’a dit bien dans l’un de ses titres pour qualifier Jean Dorick Rakotobe ou Dorick tout court. Ayant grandi à Anjanahary II S, Dorrick a été condamné à perpétuité par trois fois. Il s’est évadé pour la seconde fois à Iavoloha, pendant son transfert vers la maison de force de Tsiafahy, où il était détenu. A l’époque, le reporter en faits divers de notre publication a parlé d’un héritage criminel qui caractérise l’homme. Mais on ne sait pas très exactement s’il dit vrai en prononçant ces phrases : « J’ai été condamné à perpétuité pour un crime que je n’ai pas commis. J’ai été jugé coupable à la place d’un autre. C’est pourquoi je cherche tous les moyens pour m’évader », s’est justifié Dorrick, quand il a été capturé et hospitalisé, le 13 mai 2006. A preuve, le bandit devenu tristement célèbre depuis a multiplié ses évasions depuis qu’il a réussi la première de cette série noire à Tsiafahy en 2005. Dorick, bandit réputé dangereux, alors qu’on le ramenait vers cette terrible prison, a aussi fait la Une des journaux. Il a été jugé et condamné à plusieurs reprises à la peine capitale. Malgré le fait que tous ses anciens lieutenants dont un certain Jaffar Norbert dit Lama ou Mahandry ont été enfermés ou trépassé, Dorick, lui, reste toujours en cavale. Pourtant, Dorick est un fils à maman, qui pense pour son bien et qui veut prendre soin de lui. A preuve, Berthe Rasoamananoro a eu une attaque lorsque son fils était considéré comme mort à l’issue d’un cambriolage à Ivandry en mars et après un affrontement avec la police. Mais le criminel semble avoir le diable au corps. Ce genre d’attachement maternel est le dernier de ses soucis. “Maman, ne te préoccupe pas de moi. C’est mon destin. » avait-il dit un jour à sa mère au tribunal. Ses principales préoccupations, c’est celle de trouver le moyen de se soustraire des viseurs de ses poursuivants. Son exploit d’échapper aux elements du SAG après l’attaque menée contre le groupe Caromad à Androndra kely illustre cette aptitude de Dorick à faire un retrait spectaculaire voire suicidaire afin de sauver sa peau. Puis, il y eût l’épisode bouillonnant de Fenoarivo-Alakamisy à Antsahadinta. A cette époque, Dorick et son compagnon dit Kouakou parvenaient à passer au nez et à la barbe de la population locale avec les hommes du SAG à leur trousse. Enfin, le 4 janvier dernier par exemple, Dorrick et consorts échappent également à la police à Ampitatafika. Les tirs croisés des elements du SAG et ceux du service central des affaires criminelles d’Anosy s’avéraient encore une fois inutiles. Bref, c’est une “bande” dont le role est de démontrer que l’insécurité a de beaux jours devant elle.

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- Sandratra : La criminelle sentimentale

Franchement, on aurait bien voulu voir et savoir que ce qu’elle avait comme regard derrière le bandeau qui le cache sur les photos de Sandratra étalées à la Une des journaux le jour de son arrestation. Une longue chevelure et un assez banal visage féminin comme on en croise dans chaque recoin de Tanà, n’ont laissé rien transparaître, ni pli de remord, ni lueur de statisfaction. A défaut d’être criminologue, nous y voyons quand même les traits de base d’une femme primitive, impulsive et douée d’une certaine sensualité. Le contour des lèvres et le bas du visage ne trompent pas. Et pour cause, nul n’a pu croire un seul instant que cette étudiante en médecine et travailleuse de 24 ans qu’est Sandratra R. allait finir ainsi sa vie entre les murs d’une prison à cause d’une affaire de coeur. Aux côtés de son petit ami, elle s’est fabriquée un alibi pour se disculper aux yeux du monde, les heures suivant ses crimes. Car l’on a parlé surtout de son tour de garde le jour du triple-meurtre incluant celui de la vieille domestique. Une affaire de coeur qui l’a poussée à l’acte fatal de tuer ses propres parents qui lui auraient interdite de sortir avec son petit ami, amateur de drogue. Qui aurait cru ce qu’elle était capable de telle barbarie, un samedi soir de septembre ? Sentimentale, puisque l’on est tenté de croire qu’elle est pitoyable à cause de la dureté de sa mère envers elle dans son enfance. Sentimentale, elle l’est car Sandratra a osé avouer son désamour vis-à-vis de Mamy, son amant juste quelque temps après le drame. Enfin, criminelle surtout aussi, quand elle a pensé se venger en souillant tel un boucher ses propres mains du sang de cette mère, sans oublier celui de son père.

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