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Socio-politique

Réconciliation nationale

Hery Rajaonarimampianina comme père de la Nation, selon le CRN

mercredi 5 mars 2014 |  2441 visites 

Le Comité pour la réconciliation nationale (CRN) devrait être transformé en une véritable institution et appelée « Conseil national pour la Réconciliation » (CNR) en charge de réconcilier les Malgaches et le pays à tous les niveaux et dans tous les secteurs d’activité. C’est l’essentiel des recommandations des représentants du CRN issus des 22 régions du pays, réunis pendant deux jours dans la capitale. De l’avis du CRN, il faudrait maintenant une autre constitution fondatrice d’une véritable nation car jusqu’à présent, Madagascar n’est pas encore une nation mais seulement une république. La preuve soutient Tabera Randriamanantsoa, c’est la communauté internationale qui a décidé à notre place de l’organisation des élections et elle manœuvre encore aujourd’hui pour désigner le Premier ministre. Aussi, poursuit-il, un référendum constitutionnel est indispensable pour mettre ensuite sur les rails la réconciliation nationale. Le CRN suggère au chef de l’Etat, la personne du Pr Zafy pour être à la présidence de cette nouvelle institution qu’est le CNR. Selon Tabera Randriamanantsoa, le président Hery Rajaonarimampianina sera alors le père de la Nation, si Philibert Tsiranana était le père de la République, si Didier Ratsiraka était le père des provinces autonomes et Zafy Albert le père de la Démocratie. Le CRN a oublié le colonel Richard Ratsimandrava.

Recueilli par Bill

4 commentaires

Vos commentaires

  • 5 mars 2014 à 11:34 | betoko (#413)

    Il dit n’importe quoi ce Tabera , avons nous besoin d’un père de la nation .Depuis quand Tsiranana était le père ne notre indépendance ? Avant que Tsiranana devienne notre président, Madagascar était indépendant et c’est La France qui l’a nommé comme président à défaut de Zafimahova car ce dernier était introuvable .Voilà le genre de manipulation et de désinformation que nous enduisent en erreur .

    • 5 mars 2014 à 12:15 | ALEVANAR (#7003) répond à betoko

      un peu long mais tellement intéressant,

      Publié par la REVUE DE LA COMMISSION NATIONALE MALGACHE, NOV 2013.

      MALGACHE SENSIBLE S’ABSTENIR !

      Le Fihavanana serait unique au monde. Il n’existe qu’à Madagascar et participe aux éléments qui font que les Malgaches soient uniques. Oui, car le Malgache lui-même serait unique. Nul ne connaîtrait ses origines véritables qui resteraient à ce jour, « la plus belle énigme du monde ».

      Dans la vie quotidienne, les théories occidentales sont défiées systématiquement. Le droit, l’économie, les sciences (mathématiques, politiques etc.), aucun ne correspondrait à la réalité malgache et tous devraient être adaptés voire souvent ignorés pour faire place à une pensée pure du terroir. Beaucoup pensent que les diplômés des universités de Madagascar et d’ailleurs, les livresques etc. n’apportent rien au développement du pays car manque d’ancrage malgache.

      Le Malgache aurait une culture propre, une civilisation propre qui aurait été ni plus ni moins abimée par les Anglais puis les Français sous le Royaumes Merina notamment avec leur Christianisme et surtout après la défaite de Ranavalona III qui a ouvert à la colonisation française.

      Contaminée par cette culture occidentale, le Malgache d’aujourd’hui devrait, selon certains, revenir à ce que l’on appelle pudiquement « les valeurs morales anciennes » et redevenir Malgache. Beaucoup estiment que les Malgaches ne sont plus… Malgaches. La carte d’identité nationale malgache ne suffit pas –pure invention juridique-, les crises identitaires font rage.

      Les associations ethniques, les associations d’originaires ont en général pour but de perpétuer leur lignée en favorisant l’endogamie et/ou en pratiquant à nouveau les cultes de leurs ancêtres. Des associations sont tout simplement pour le retour à la Monarchie. Pour eux, la culture ancestrale doit se perpétuer et celui qui en a adopté d’autres est considéré comme perdu…selon même certains, les Métis seraient des … « zombies » (ou sarin-dokotra).

      « Le Fihavanana et le vouloir vivre ensemble »

      D’ailleurs pour « pouvoir vivre ensemble », une culture partagée est une condition sine qua non chez le Malgache…il est loin du vouloir vivre ensemble du Français Renan ou « vouloir vivre ensemble » ne requiert pas une culture commune, une religion commune, des ancêtres communs, une langue commune. Pour Renan, il suffit de « vouloir ».

      Le Malgache, acté par l’accord politique entre Radama Ier et Farquhar, gouverneur anglais à Maurice, mais surtout aujourd’hui, ne cesse de faire un « aller-retour » entre son désir non assumé et non avoué d’épouser le modèle étranger - en général occidental et chrétien- et de préserver ses « propres » origines. Cette problématique, dans sa globalité, est partagée par tous les pays d’Afrique et fait l’objet de préoccupations de bien de chercheurs.

      Du reste, le Fihavanana participe à cette culture qu’il faudrait retrouver pour redevenir « malgache ». Or, personne n’a jamais pu lui donner une définition partagée par tous les Malgaches. À la limite, le Malgache s’enorgueillit de ne pas pouvoir le définir, signification de sa complexité même. Unique, il serait aussi intraduisible.

      Néanmoins, le fihavanana est une sympathie naturelle que l’on voue à l’autre. L’autre que l’on considère comme son semblable. Il faut, ici, s’attarder sur le terme semblable. Dans la pensée occidentale des Lumières –doctrine qui est restée valable aujourd’hui-, « semblable » c’est tout Homme ou Femme sans distinction. Or semblable dans la pensée malgache, manifestée par le Fihavanana c’est celui, au risque de se répéter, qui est comme soi.

      Entre Malgaches il y a alors des clivages. Le Fihavanana n’est valable qu’entre personnes de même famille ou entre des personnes de même ethnie ou entre personne de même caste. A contrario, il est difficile d’avoir du Fihavanana entre deux personnes de familles totalement étrangères ; difficile d’avoir du Fihavanana entre deux personnes de différentes ethnies (sauf, et cela reste encore à vérifier, devant un adversaire étranger commun) ; difficile d’avoir du Fihavanana entre une personne qui croit être Andriana (noble) et une autre considérée Andevo (esclave).

      Bien sûr, il est impossible pour un Malgache de faire du Fihavanana avec un homme au faciès karana (d’origine indienne ou pakistanaise), français, chinois ou sénégalais.

      Ce qui est encore plus difficile pour un Malgache se déclarant merina car il y a très peu de métis « merina-karana » ou « Merina Sinoa », ou « merina Français », ou « merina sénégalais » qui tendrait davantage vers le faciès « classique » merina. Au contraire dans les régions côtières, le métissage Sinoa Betsimisaraka, ou Antakarana-Karana, Tsimihety -comorien etc. sont très fréquents.

      Prenons un exemple de la vie quotidienne, le prix d’un produit artisanal au marché ne sera jamais le même pour un Malgache au « faciès classique » que pour un Malgache de faciès autre.

      L’humanisme ne rejoint pas le Fihavanana

      De nos jours, le niveau de vie compte aussi. Il est difficile pour un Gasy ambony (individu à revenu élevé) de faire du fihavanana avec un vahoaka madinika (un indigent). Par exemple, si dans un passé récent, pour se marier il fallait décliner son arbre généalogique, aujourd’hui, il faut aussi présenter sa fiche de paie, voire ceux de ses parents…

      Finalement, le fihavanana est raciste. Dans la société malgache, il existe une hiérarchie. Tous les hommes ne sont pas égaux. Le raiamandreny n’est pas égal au zanaka par exemple. Le parricide (dans le sens philosophique et non pénal : se défaire de l’autorité paternelle ou être indifférent à la (dés)approbation paternelle ) n’est même pas imaginable. Un homme, même quinquagénaire, ne sera jamais que le fils de son père surtout si ce père est toujours vivant. Affronter son père n’est même pas du domaine du possible pour le Malgache.

      Et le valim-babena est impératif. Il s’agit du fait que les enfants doivent supporter leurs parents car ces derniers ont bien daigné les élever. L’argument peut aller jusqu’à dire « je t’ai donné la vie » comme si l’enfant avait souhaité naître. Quoiqu’il en soit, il est vrai que dans la loi française, l’enfant doit porter secours à ses parents. Le but n’est pas non plus de laisser un parent mourir mais de s’occuper de son parent non pas par devoir mais par humanité.

      Pire, il existe même un concept qui dit qu’un couple doit enfanter dans le but que ces enfants-là s’occupent d’eux plus tard. Raison peut-être pour laquelle, les parents d’aujourd’hui dans leur jeunesse ne se sont pas assez battus pour avoir une retraite décente. En effet, les retraites dispensées par la caisse de prévoyance sociale malgache sont risibles.

      À notre humble avis, l’humanisme ne rejoint pas le fihavanana. Le fihavanana ne se traduit pas par l’Humanisme et il est certain que ceux qui prônent le purisme malgache ne tolèrerait pas que le Fihavanana soit l’équivalent de ce concept occidental très récent. Il y perdrait sa spécificité et sa fierté d’être unique.

      L’Humanisme est un concept clair. On peut estimer qu’il a aussi eu le temps de mûrir. Il fait peut-être acte des clivages mais le dépasse immédiatement. Il ne distingue plus le Noir du Blanc (mainty sy fotsy) ; le métèque du national (gasy, vazaha), le PDG du métallo (Gasy ambony et vahoaka madinika) etc.

      Beaucoup objecteront en disant « cela arrivera peut-être mais laissons du temps au temps ». Comme si cela pourrait arriver naturellement et sans besoin d’aucune intervention humaine. Comme si vouloir l’humanisme était une absurdité pour la société malgache car elle doit aller dans un autre sens.

      Quoiqu’il en soit, plusieurs associations ont été créées et se créent encore pour se battre pour les droits de l’Homme. Elles se focalisent sur des thèmes comme le droit des enfants, des travailleurs, des femmes, le droit des citoyens à des élections crédibles, le droit des prisonniers, des personnes portant le virus du Sida, des homosexuels, des personnes handicapées, etc. Mais aucune ne s’est encore attaquée à cet aspect du Fihavanana qui est un côté très délicat car culturel. De ce point de vue, il est clair qu’humanisme n’épouse pas le Fihavanana. À quoi servirait-il de lutter pour les droits de l’Homme si le Malgache depuis la nuit des temps en était imprégné au moyen du Fihavanana. De la même manière que même en Occident, la bataille pour les Droits de l’Homme est loin d’être finie. Son ennemi principal sous ces cieux- là s’appelle le conservatisme.

      Comment faire triompher l’humanisme ?

      La question est maintenant de savoir comment faire triompher l’Humanisme à Madagascar. L’éducation, surtout celle d’aujourd’hui semble déjà favoriser ce mouvement car elle est d’inspiration française. Elle a répandue cette idéologie des Droits de l’Homme. Mais en réalité, il n’en est rien. Le système français adapté « à la malgache » perpétue le clivage. Il fige la hiérarchie entre maître et élève. Cet état de fait existe jusqu’aux études supérieures. Il n’y a pas de place aux débats dans les établissements scolaires. La culture du débat qui n’existe pas en politique a en fait pour origine l’absence d’habitude d’un temps d’échange en classe. Le défaut de documentation à la portée des apprenants favorise le culte du professeur qui devient le seul et unique source de savoir. Il y a même des cas où des professeurs s’attendent à ce que leurs étudiants leur réécrivent exactement leur cours lors des examens… ceci est valable même dans les régions les plus développées de Madagascar.

      La constitution consacre le statut de raiamandreny et zanaka en assimilant les raiamandreny aux dirigeants et les zanaka à la population. Celle de 1993 puis celle d’Andry Rajoelina même si elle n’est pas reconnue par tous. Il en découle une infantilisation. Les dirigeants doivent être bienveillants à l’égard de la population quand ils doivent tout simplement exécuter le mandat pour lequel ils ont été élus.

      Ils ont du mal à sanctionner leurs « enfants » surtout s’ils devaient s’agir d’une peine légale car cela peut leur être reproché un jour. Il est préférable par exemple de laisser un ancien responsable en exil plutôt que de lui faire un procès exemplaire. Ou encore de laisser le soin au « Tody » de punir ou récompenser un individu. Si une personne soupçonnée coupable d’infraction meurt, le Malgache estime que cela est une punition divine alors que l’Occidental dirait qu’il est mort libre. Inacceptable aux yeux de l’Occidental mais conforme à la Justice aux yeux des Malgaches épris de Fihavanana.

      Toujours dans le domaine légal, la loi est un concept éloigné. Le Dina (loi du fokonolona ou clan) prime. Or, il est inhumain. Il n’y a aucune procédure d’enquête et les sanctions tombent aussi vite que les inculpations. Les sanctions peuvent être inhumaines. L’humanisme triomphera alors par l’usage du droit quitte à assimiler le Dina à la loi en lui prescrivant les normes des droits humains.

      Finalement, l’Humanisme est un combat de longue haleine, comme celui de la démocratie. L’Occident a mis des millénaires pour aboutir à cette forme d’Humanisme dans laquelle il vit avec des combats toujours inachevés. Mais, à tous ceux qui croient en l’humanisme, ne baissons pas les bras.

    • 5 mars 2014 à 13:20 | Vohitra (#7654) répond à ALEVANAR

      C’est un article TRES intéressant à débattre.

      Peut être, serait-il possible pour MT.com de le faire reapparaitre comme éditorial à titre de suggestion ?

      Moi, je n’utilise plus le mot « fihavanana » du fait que son usage risque de générer des confusions énormes, à la place, je m’efforce d’utiliser « sagesse et tradition ancestrale », fanajana ny fomba nentin-drazana, signifiant « apporté par les ancêtres » , traditions qu’ils ont amené et veillé qu’elles ( les traditions) soient bien ancrées et implantées là où les ancêtres vont demeurés et restés eternellement ensevelis. Ici, le concept de Tanindrazana a tout son sens, différent du « pays ».
      De ce point de vue, le mien, la Nation malagasy mérite encore d’être renforcée ou rebâtie de manière à ce que tout un chacun puisse sentir les besoins de vivre ENSEMBLE en harmonie, dans le respect des traditions qui restent encore à partager et à mettre en commun dans un soucis de compréhension

    • 5 mars 2014 à 13:23 | Vohitra (#7654) répond à Vohitra

      vont démeurer et rester...

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