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Economie

Les enjeux d’une vraie redistribution équitable de la manne pétrolière

Gouvernance et transparence, l’initiative EITI

mardi 7 juillet 2009 | Lalatiana Pitchboule

L’absurdité est à son comble quand la collusion des compagnies et des kleptocrates :
• bloque le développement des processus démocratiques qui pourraient remettre en question le pouvoir et de fait la rente établie,
• favorise la mise en place de fait de véritables dictatures
• bloque, de fait, la lutte contre la pauvreté
• favorise la montée de luttes intestines sans merci ou même de guerres civiles lancées pour l’appropriation de cette manne
• et au bout du compte, pour cause de fragilité des pouvoirs politiques en place contestés par des masses populaires à juste titre révoltées, remet en question la pérennité des investissements des compagnies.

Profondément débile, non ?

La prise de conscience de ces dérives et de ces absurdités a ainsi défini les enjeux essentiels d’une valorisation de la manne du pétrole qui puisse désormais permettre aux populations des pays producteurs de jouir le mieux possible des revenus de cette ressource.

La définition des processus de mise en place d’une meilleure gouvernance et d’une transparence effective des transactions ont été mises au premier plan des objectifs à atteindre par les instances internationales (Banque mondiale, …).

L’initiative EITI, Extractive Industries Transparency Initiative (ou ITIE en français : Initiative pour la Transparence des Industries Extractives) est ainsi née en 2002 lors du sommet sur le développement durable de Johannesburg. Cette initiative veut encourager la transparence des transactions entre respectivement les États et les Compagnies pétrolières ou minières) afin de fournir au public toute l’information souhaitable pour que les processus démocratiques s’exercent pleinement en termes de contrôle de l’exploitation des ressources et de redistribution des revenus.

« Le fait de savoir combien d’argent est reçu par les gouvernements et combien est remis par les sociétés est une première démarche importante quand on veut rendre les décideurs dans le gouvernement responsables de ces sommes. Les pays qui sont riches en ressources naturelles et qui appliquent les principes de EITI, peuvent bénéficier d’un climat propice et amélioré pour les investissements, en démontrant clairement aux investisseurs et aux institutions financières internationales que le gouvernement s’engage à renforcer la transparence et la responsabilité des recettes qui résultent des ressources naturelles. Les Sociétés et les investisseurs, en soutenant EITI dans les pays où ils opèrent, peuvent aider à mitiger les risques d’investissement : la corruption crée l’instabilité politique, ce qui menace à son tour les investissements qui sont à long terme ». http://eitransparency.org...

Impliquant les gouvernements et les compagnies qui y souscrivent mais aussi les sociétés civiles, de manière non coercitive, EITI définit le cadre général pour que les gouvernements et les compagnies qui y souscrivent justifient du respect de normes de gouvernance et de transparence communes.

Les gouvernements y gagnent en image et en crédibilité politique en s’affirmant lutter désormais contre la corruption tout en améliorant leur capacité de gouvernance. Les entreprises pétrolières et les investisseurs y gagnent en stabilisation et fiabilisation des transactions et des processus normalisés qui ne devraient plus laisser place ni à Ikotofetsy ni à Imahaka. Les populations y gagneront enfin par une juste redistribution des revenus rendus transparents.

Contrairement à ce que peuvent en penser les sceptiques, il ne s’agit pas ici seulement de déclarations d’intention mais réellement de la mise en place, sur la base de principes fondateurs des structures et des processus de contrôle à tous les échelons des transactions.

Les critères de conformité à l’EITI sont énumérés :
• Tous les paiements matériels, versés par les entreprises aux gouvernements, au titre de l’exploitation pétrolière, gazière et minière (« les paiements ») et toutes les recettes matérielles, reçues par les gouvernements de la part des entreprises pétrolières, gazières et minières (« les recettes »), sont publiés et diffusés régulièrement au grand public sous une forme accessible, complète et compréhensible.
• Lorsque de tels audits n’existent pas, les paiements et recettes font l’objet d’un audit indépendant crédible, conformément aux normes internationales en matière d’audit.
• Les paiements et recettes sont rapprochés, conformément aux normes internationales en matière d’audit, par un administrateur indépendant digne de confiance, qui publie son opinion sur ce rapprochement de comptes et sur d’éventuelles discordances.
• Cette démarche s’étend à l’ensemble des entreprises, y compris les entreprises d’État
• La société civile participe activement à la conception, au suivi et à l’évaluation de ce processus et apporte sa contribution au débat public.
• Le gouvernement d’accueil élabore un plan de travail public, financièrement viable, relatif aux éléments ci-dessus, avec le concours des institutions financières internationales le cas échéant, ce plan étant assorti de cibles mesurables, d’un calendrier de mise en oeuvre et d’une évaluation des contraintes éventuelles sur le plan des capacités.

Et nous… et nous ??? !!! …

Et oui. Madagascar avec son gouvernement Ra8, soupçonné des pires travers avait pourtant initialisé une démarche d’adhésion à l’EITI.

http://eitransparency.org/fr/node/283

La candidature de Madagascar à l’EITI a été acceptée en Février 2008. Le plan de travail a été agréé en Décembre 2008 après mises en place des structures EITI malgaches.

http://www.mines.gov.mg/index.php?option=com_content&task=view&id=109&Itemid=195

Madagascar avait jusqu’en Mars 2010 pour faire aboutir sa démarche et obtenir son agrément.

Autant dire que nous sommes mal partis pour que ce délai soit respecté. Mais y a-t-il encore volonté de la faire aboutir ?

En conclusion :

Ces enjeux de bonne gouvernance et de transparence ne concernent pas que la seule exploitation du pétrole. Les solutions que nous devrons apporter et les politiques qui seront mises en œuvre peuvent et doivent s’étendre à toutes les questions d’exploitation de nos ressources qu’il s’agisse de bois, de ressources minières, de ressources touristiques, de ressources de pêche, ou même de ressources humaines. L’éthique et la transparence, toutes valeurs propres au développement durable doivent s’appliquer à tous les secteurs de notre économie pour peu qu’ils soient ouverts massivement aux investissements extérieurs. Notre développement et la mise en place d’une saine démocratie est probablement à ce prix.


Sur le même sujet : Économie et pétrole, il y a manne et manne

25 commentaires

Vos commentaires

  • 7 juillet 2009 à 06:38 | dieg (#2041)

    pourquoi EITI ?

    Force de constater que tout les pays qui exploite le pétrole,commence toujours a oublier le reste(variana fa nahazo raha,mitovy @olona nahazo loto),

    leur yeux sont braqués la dessus et ça les rends aveugle,ceci provoque une regression sociale.

    EITI permet d’avoir un peut d’esprit,et penser au reste.

    ça evite le sabotage comme au nigeria,où les installations sont régulierement dinamité par ce qui sont oubliés par la mane pétrolière

  • 7 juillet 2009 à 08:34 | jane d (#2353)

    The EITI, the project improvement of the RN6, and MAP are examples of what a formidable executive Ravalomanana was as president. These are not projects that would bring food directly to the table as the pro-HAT would be quick to point out ; but they show genuine determination to get Madagascar on the right track.

    On EITI : Ravalomanana initiated the adhesion to the organization. He didn’t have to.

    On the RN6 : Ravalomanana took the initiative to at least start the project. Ratsiraka sat on the project for years and years.

    On MAP : Ravalomanana put MAP together because he had a vision for Madagascar. In order to succeed, one has to start with a vision. What was Ratsiraka’s vision for Madagascar ? And how about Rajoelina’s ?

    Ravalomanana may not be the finest of politicians ; but he’s always had grasp of economics and it is deplorable that some of us wouldn’t be honest enough to at least recognize that quality.

    • 7 juillet 2009 à 12:51 | rota rakotomalala (#2628) répond à jane d

      jane d,

      veux tu bien faire partie des groupes de réflexions dont j’ai parlé dans l’édito « Le bidon et le pipeau »

      tu apportes tes contributions dans le ou les domaines qui t’intéressent : politique, économie, citoyenneté

      ton post là fait déjà partie de ce dont je veux parler : informer...

      cordialement

    • 7 juillet 2009 à 22:00 | jane d (#2353) répond à rota rakotomalala

      Rota,

      I am not sure my humble contributions will make a big diffference but I am more than grateful for your invitation. My only reservation is that I do not wish to participate in a group as a means for political ends.

      By the way, I can write in french but it is just so much easier for me to just do it in english. I hope that is not an inconvenient.

      Let’s go !

    • 7 juillet 2009 à 23:01 | rota rakotomalala (#2628) répond à jane d

      Bonsoir jane d,

      Merci d’avoir répondu et je peux te rassurer, il s’agit juste de groupes qui souhaitent réfléchir à ce qu’ils peuvent apporter, contribution si minime soit elle...informer déjà c’est bien...

      Je ne suis d’aucun bord comme je l’ai déjà dit à Madagascan, je ne fais partie d’aucun parti politique, je suis juste une citoyenne qui aimerait beaucoup que les choses changent.

      Quoiqu’un proverbe chinois dit :« Les choses ne changent pas, change ta façon de les voir, cela suffit » .Lao Tseu

      Tu peux continuer à écrire en anglais, moi-même j’écris en français car je mettrais 107 ans à trouver les touches pour écrire en malgache et je ne suis pas fluent en anglais écrit ;-D

      Go ahead !

    • 8 juillet 2009 à 12:03 | mafy (#2709) répond à jane d

      Mba miezaha aloha manoratra amin’ny teny Malagasy ianareo rehetra ireto. Miezaha fa aza atosi-boho-tanana tahaka izao ny hany zavatra iray maha antsika antsika. Haren-tsarobidy ho an’ny firenentsika io. Na sarotra ho anao aza ny miteny malagasy dia mba ataovy farafaharatsiny izay hanoratana azy.

      Jamban’ny fanarahanao an’i Ravalomanana loatra ianao. Tsy hoe miteny izy hoe hitsofoka atsy sy atsy dia hoe te-hahatratra ny tanjona kinendrin’izy ireny hatrany izy. Raha ny tena zava-miseho no dinihana dia ny mifanohitra amin’izany no tsapa. Hoy ianao : « These are not projects that would bring food directly to the table ». Fa ny vola niditra am-paosiny firifiry ? Ny ampihi-mamba ny tolotr’asam-panjakana nanao ahoana moa ? Manginy fotsiny ny mpifaninana tamin’ny orinasany noenjehin’ny Bianco. Tsy ho asiako resaka akory ny fanaovana varo-boba ny tanindrazana tany amin’ny takontakona tany.

      Saintsaino ireo dia jereo hoe aiza ho aiza ilay « gouvernance et transparence » voalaza ery amin’ny lohanteny.

    • 9 juillet 2009 à 09:14 | jane d (#2353) répond à mafy

      Mafy,

      I admire that you carry pride in the Malagasy language. And I appreciate your all so very considerate criticism against ’the others’ writing in foreign language. However, I do not feel the need to justify why I write in English. We are on this forum to exchange our opinions, and we try to do so to the best of our abilities and with respect to the other forumists.

      To that end, it is my right to say I don’t have an opinion on Ravalomanana the person, I didn’t agree with all of Ravalomanana’s policies, but I really liked Ravalomanana the executive (the focus of my last comment.)

      Now, it is also your right to say whatever you want to say about Ravalomanana.

    • 9 juillet 2009 à 12:19 | mafy (#2709) répond à jane d

      O ry Jane d..

      Tsy mila hanao hanamarina ny fampiasanao ny teny anglisy aho fa nangataka anao fotsiny mba hiezaka hanoratra amin’ny teny malagasy. Mahafaly tokoa na fehezanteny roa na telo aza no ho soratanao. Aza menatra.

      Hoy ianao hoe : « I liked the executive ». Miombonkevitra aminao aho amin’ny orinasany Tiko. Miala tsiny fa raha mikasika an’i Madagasikara dia tsy marina io. Ary ny olona indrindra indrindra dia mbola io orinasany io ihany no voalohana-draharahany fa tsy ny andraikitra noraisiny.

    • 9 juillet 2009 à 15:26 | jane d (#2353) répond à mafy

      Mafy,

      That is your opinion and I am perfectly fine with it.

  • 7 juillet 2009 à 11:38 | Madagascan (#1869)

    L’EITI sera-t-il vraiment une garantie ? Le seul pays validé est l’Azerbaïdjan, et toutes les grandes compagnies sont signataires, ce qui ne les empêche pas d’être présents dans les pays où les pires abus sont décriés.
    Toutes ces entreprises ont signé une charte de bonne conduite.
    L’EITI n’indique pas sur son site web la façon dont elle pourrait agir contre les Etats ou les firmes qui dérogeraient à la charte signée. S’il n’y a pas de sanction prévue, je doute de la force de persuasion de l’EITI.

    • 7 juillet 2009 à 11:57 | lalatiana (#1016) répond à Madagascan

      Non l’EITI n’est pas une garantie d’autant qu’il n’y a pas de pouvoir de coercition ...

      Ce n’est qu’un label de « qualité » ... On laisse seulement imaginer la publicité faite aux gouvernements et aux compagnies engagées qui n’arriveraient pas à l’obtenir ou qui le perdraient ... en termes de crédit en interne ou en externe auprès de bailleurs, investisseurs, et autres institutions internationales ...

      C’est la seule vocation du « label »

    • 7 juillet 2009 à 12:54 | rota rakotomalala (#2628) répond à Madagascan

      et toi madagascan ?

      serais tu intéressé aussi pour participer dans ces groupes de réflexion ?

      cordialement

    • 7 juillet 2009 à 15:57 | Madagascan (#1869) répond à rota rakotomalala

      Je suis honoré de cette invitation, que je vais malgré tout décliner. D’une part parce que je passe déjà bien trop de temps à disserter en ligne, et d’autre part parce que, encore plus en ce moment, je me méfie de tout risque d’association à tel ou tel bord. Merci en tout cas pour la propostition.

    • 7 juillet 2009 à 21:48 | rota rakotomalala (#2628) répond à Madagascan

      Merci Madagascan d’avoir répondu...

      Pas de problème pour avoir décliné et je voudrais préciser que je ne suis d’aucun bord quand j’ai proposé de créer ces groupes de réflexions.

      Quoiqu’au vu de ce que fait la HAT depuis 6 mois, je suis DEFINITIVEMENT de l’autre côté quelqu’il soit...

      Je rêve tout simplement d’un Madagascar où il ferait bon vivre et je suis CONVAINCUE que ce rêve est réalisable pour peu que nous nous y impliquions tous...pour une bonne gouvernance Etat-Economie-Citoyens et une transparence dans les projets

      Et finalement, nous n’avons peut être pas besoin de créer ces groupes, je retrouve quand même dans les contributions de lalatiana, ndimby, patrick, rom1, etc... ainsi que dans les commentaires pertinents d’autres personnes qui se reconnaîtront ce dont je veux parler : informer, prendre conscience,...

      Comme je disais dans un autre post (ou alors je l’ai tellement pensé fort), nous sommes encore à la phase de rejet ou de critique pour la plupart d’entre nous.

      Mais si nous voulons avancer vite et loin, il faut passer à l’étape suivante maintenant : réfléchir, agir, aboutir.

      Pour l’instant, toutes les infos sont dispersées et c’est pour ça que je pensais à ces fameux groupes de réflexions qui seraient « stockés » à un seul endroit...

      Bien cordialement.

  • 7 juillet 2009 à 19:59 | Albatros (#234)

    Bravo Lalatiana !!!.
    Voila une des démarches qui permettra à Madagascar de relever la tête en évitant les dérives personnelles.
    Mr Basile 2(22) pensez vous que la HAT souhaite cette démarche.?.

  • 7 juillet 2009 à 21:58 | Joseph (#2102)

    EITI, pour les gens éclairés c’est à la fois du bidon et du pipeau. Le fait que ce machin soit né à Johannesbourg n’est une garantie de rien du tout.

    La preuve, vous dites vous-mêmes que Ravalo allait y entrer ! donc par définition çà ne peut qu’être un gouffre à fric et une structure bidon et pipeau de plus pour s’assurer que les pays producteurs restent sous contrôle et ne s’approprient pas leurs propres richesses et ne fixent eux-mêmes les prix.

    L’objectif premier de toute structure internationale étant de s’assurer que plus jamais aucun pays riche en minerai ou en main d’oeuvre esclave ne sorte suffisamment de la misère structurelle pour se mettre à exploiter elle-même ses richesses. c’est une conviction profonde issue de 60 ans d’observation du monde.

    Désolé de ricaner sur EITI, mais je vous remercie pour cet article comique. J’en ai mal aux côtes !

    Hi ! Hi ! EITI ! téléphone Maison !

    Alors, si vous avez du temps et des illusions à perdre, rassemblez tous les amateurs de pipeau et de structures bidon, et bon vent sur votre radeau de chimères !
    Ravalo vous y rejoindra, mais sera plus malin que vous. Lui, il sait voler de ses propres ailes, dans tous les sens du mot mais il sait aussi le temps venu éliminer les marche-pieds devenus inutiles lorsqu’il est grimpé sur le trône

    Vous y croyez vous à cet intérêt soudain de gouvernements pour EITI ?

    Creusez un peu dans les REALITES d’EITI et le pétrole, les diamants, l’uranium, etc ... vous jailliront à la figure pour vous aveugler encore un peu plus.

    Comme d’habitude, les Malgaches ne verront comme retombées d’EITI qu’une pluie de miettes.

    Prions, mes chers frères , afin que ces braves gens qui croient aux pures intentions des gouvernants devant les objectifs altruistes d’EITI, ouvrent enfin les yeux !

  • 7 juillet 2009 à 22:35 | Joseph (#2102)

    La propagande pro-Ravalo était puissante et surtout renforcée par la protection des Organismes Internationaux (dont bénéficie encore l’ex-Président) qui leur fournissait des garanties de secret, de collaboration inconditionnelle au système « Bailleurs de fonds-FMI-ONU-UA-SADC »-pauvreté programmée de 70% des Malgaches, enrichissement d’une toute petite classe moyenne, népotisme, libéralisme absolu et dérèglementation totale, opacité, agrégation et inféodation totale au Président des trois Pouvoirs, parti unique, privatisation de pans entiers de l’Etat, appropriation par un clan des biens Publics, etc ...

    Souvenons nous que 45 parmi les 53 pays de l’UA sont des dictatures légales sans légitimité démocratique ou des dictatures directes, qui ne se maintiennent que par une cooptation et le soutien financier et surtout militaire de leur pays de tutelle . Une simple étude de l’économie Africaine montre que les organismes internationaux actuels sont souvent en parfaite collusion là où se joue l’approvisionnement bon-marché pour les pays riches (Françafrique, USafrique, Chinafrique, Coréafrique ...) et émergents (Indafrique) en matières premières, services ou terres pour produire les denrées et services dont ils sont déficitaires, nourrir leurs porcs et leurs volailles par des OGM pas chers, produire à bas coût des bio-carburants, huile de palme, résine de pin, prothèses dentaires, bois de rose, etc ... Des centaines de secteurs économiques mondiaux sont dépendants de cette spoliation des richesses des pays appauvris.
    Si le pétrole a finalement enrichi aussi les pays producteurs, il ne faut pas oublier que toutes les guerres les plus terribles ont été et sont toujours menéespar les Requins Blancs voraces Tansnationaux pour le contrôle de ce produit.
    Pour tous les autres, uranium, nickel, or, diamant, etc ... il suffit de sponsoriser les Présidents en contrôlant les élections, et le tour est joué. Tiébilé Dramé, Ouédraogo arrivent et donnent la bénédiction ou pas de l’ONU et de l’UA. Quelle comédie !

    Il est aisé de comprendre que moins un pays a les moyens d’exploiter lui-même ses richesses propres, davantage les pays riches s’y intéressent. La logique Capitaliste veut que le pays ciblé doive, je le répète tellement c’est vrai, rester incapable d’exploiter lui-même ses ressources. D’où le maintien de Madagascar dans la pauvreté et le sous-équipement. D’où la multiplication des actions de charité compassionnelles la plupart du temps paternalistes pour compenser l’incurie de l’Etat à assurer protection médico-sociale de la Population.
    Oui, la misère des Malgaches était organisée et non fatale.
    7 ans de libéralisme népotique ont aggravé la situation de 70% de la population qui survit avec beaucoup moins de 2 dollars par jour. Le taux de croissance affiché par Ravalomanana est une insulte à la réalité vécue par tout Malgache.

    Il ne s’agit pas de diaboliser et de dénoncer tous les contrats avec les Sociétés Etrangères, mais de les moraliser et de faire cesser les commissions systématiques et les contrats annexes pour les Sociétés du Président qui accompagnaient la plupart des engagements de l’ Etat, et que ces extractions, exploitations, usines ou plantations, participent au développement de Madagascar, dans des proportions raisonnables. Que pas un paysan ne soit délogé, si c’est incontournable, sans être justement indemnisé et sans qu’il n’y trouve une amélioration à sa vie. Que l’environnement soit préservé et que les infrastructures annexes aux activités de ces Sociétés soient conçues au regard d’une amélioration du cadre de vie de la région d’accueil, etc ...

    Alors dans ce contexte, vous y croyez, vous à EITI ? Trop d’intérêts pour des multinationales puissantes sont en jeu pour qu’elles puissent se permettre d’être honnêtes. Pour elles, social est un gros mot, une injure au sacro-saint principe du profit maximum.
    On est en pleine apogée du pillage néocolonial, et vous croyez aux effets de manches des défenseurs des « pauvres » ?

    La HAT, oui, peut se lancer dans une moralisation du commerce, le rendre plus éthique et équitable. Mais, attention, on sait ce qui est arrivé à Thomas Sankara quand il a voulu toucher radicalement aux intérêts de certains.
    Ali Soihili idem aux Comores, etc ... la liste est sans fin des assassinats « illégaux » comme dirait Amnesty.
    Si Rajoelina n’était pas à ménager la chèvre et le chou, il y a belle lurette qu’il aurait été assassiné.

    Ravalomanana attend tapi dans l’ombre, recrute ses mercenaires, aiguise ses couteaux au cas où le petit irait trop loin contre les intérêts de la camora internationale. Marquardt veille aussi au grain. La Norvège protestante si chère au coeur de Ravalo, présente à Madagascar depuis ses missionnaires du XIX° siècle de la NMS, veille aux pour- parlers européens, teste, soupèse les intentions de la HAT.

    Il faut se souvenir que récemment au Sri-Lanka, cette même Norvège prétendument médiatrice a laissé l’Etat Cinghalais massacrer des milliers de civils tamouls avec la bénédiction de l’ONU. Alors comme pays de référence, comme modèle de démocratie, la Norvège se pose là.

    L’imprimatur « international »ne sera donné à la HAT que lorsqu’elle aura démontré sa fidélité au libéralisme économique.

    Alors dans ce contexte, je le répète, gouvernance et transparence, EITI, tout çà ce ne sont que des mots doux pour bercer les illusions ou cacher la réalité vraie. Seul l’ultra libéralisme le plus sauvage règne sur l’Afrique. Un réseau serré de mafias puissantes tient l’économie dans ses tentacules, et vous vous parlez de transparence, de bonne gouvernance !
    mais c’est du pur Ravalomanana dans le texte !

    • 7 juillet 2009 à 23:12 | rota rakotomalala (#2628) répond à Joseph

      Cher Joseph,

      Je ne peux m’empêcher de te répondre (excuse moi si je tutoie, ce n’est pas par manque de respect, j’ai l’habitude de tutoyer tout le monde).

      Il ne s’agit plus de diaboliser Ravalomanana, NOUS savons tous ce qu’il a fait quoique je reste convaincue qu’il avait une réelle volonté de développement durable pour le pays, mais il est humain, je ne cautionne pas ce qu’il a fait mais toi, tu persistes à ne pas voir ce que fait la HAT actuellement et ce depuis 6 mois. Tu fais peut être partie de ces gens qui ont bien profité du régime de Ratsiraka ?

      Je le répète, s’il me faut être d’un quelconque bord, ce ne sera JAMAIS du côté de la HAT.

      Puisque tu énumères ce qu’a fait et fait encore Ravalomanana, peux tu énumérer ce qu’a fait TGV et ce qu’il va faire maintenant après la grosse baffe qu’il a prise auprès de l’UE ?

      continuer à sévir en semant la terreur ?
      se mettre plein les poches, avec quoi d’ailleurs ?
      tu veux que je continue ?

    • 8 juillet 2009 à 01:07 | ratsykivy (#2826) répond à Joseph

      Pourquoi estil aussi haineu joseph ? il a l’aird’accord avec l’article de laltiana sur les mafias et les detournements des fonds par les voleurs du gouvernement. Alors pourquoi il rejette uen solution qui promouvoit les principes de la transparence ? C’est lalatiana apres ndimby qui l’enervent autant ?

  • 8 juillet 2009 à 17:07 | kaki (#2830)

    EITI n’est rien d’autre qu’une de ces classifications créés pour se donner bonne conscience, ou du moins qui a le mérite d’exister.
    Ainsi, l’appartenance du système bancaire d’un pays à une liste noire ou à une liste grise, ou sa non appartenance, ne garantit en rien l’éthique du système ou la moralité des acteurs économiques.
    Les pays développés n’ont rien pu faire pour prévenir la crise bancaire puis financière et enfin économique.
    Pourtant des règles prudentielles existent : le ratio Cooke, Bâle I et Bâle II, loi Sarbanes-Oxley...

    Croire que l’adhésion de Madagascar à l’EITI suffit pour assurer une distribution équitable des richesses, c’est méconnaître la capacité de nuire et le génie de ceux qui contournent la règle :
    - soit directement en envoyant des « economic killers »
    - soit en y mettant la forme avec la complicité de certains dirigeants (appellez mafia si vous voulez)

    J’emprunte ce mot au film de Wagenhoffer « Let’s make money » qui retrace les malédictions de toute sorte :
    - celle de l’or, du pétrole et du coton pour l’Afrique,
    - celle des entreprises qui font face à une concurrence déloyale de la part des bénéficiaires de subventions internationales en Inde,
    - celle de la bulle immobilière en Espagne...

    Etant donné le poids économique de Madagascar, je doute fort de sa capacité à moraliser le système.

    Mais il est indéniable que la volonté politique est un préalable au partage équitable des richesses.

    Force est de constater que :
    - la signature des contrats miniers ne se fait pas avec un pistolet sous la tempe,
    - que le pays est libre d’exploiter ou non ses ressources,
    - que les négociations ne relèvent pas uniquement du « c’est à prendre ou à laisser »,
    - que les pays d’Afrique ( Nigéria, Guinée Bissau, Angola ...)souffrent particulièrement de la malédiction du pétrole (ou uranium ou platinium..)contrairement aux pays du Golfe qui sont devenus des financeurs de l’économie occidentale par ses fonds souverains.

    Pour conclure, j’emprunterai la citation d’un législateur célèbre qui a légué ses codes aux pays de droit écrit : « La morale publique est un complément naturel de toutes les lois. Elle est à elle seule tout un code ».

  • 9 juillet 2009 à 03:26 | Rado (#172)

    Pour ma part je constate que la masse critique pour une certaine compétence en matière de business n’atteint pas encore sa maturité d’où cette situation avec amalgame de bricolages qu’on a vécu depuis près de 50 ans.

    Je prends un exemple : les compagnies pendant l’ère néocoloniale ne fait qu’exporter intégralement leurs produits ( et les bénéfices avec ) en métropole. Ce n’était pas viable.

    Quelques nationaux ont pris l’initiative de prendre part à notre industrialisation. Force est de constater qu’ils n’ont pas évolué pour des sauts technologiques par des investissements pour être concurrentiels. C’est leur déclin par des techniques obsolètes ou d’utilisation des marges bénéficiaires à des fins mafieuses concoctant pouvoir économique et politique.

    C’est trop hasardeux et au lieu de progresser on voit une nette régression quand on écoute des dirigeants d’entreprises pleurnichant de ne pas suivre la concurrence même si des faveurs ont été octroyées

    Alors à nous de réflechir, augmenter cette masse critique pour la concurrence ou laisser crouler l’économie aux mains de quelques entrepreneurs mafieux quelques fois

    C’est du franc parler alors....

    • 9 juillet 2009 à 10:41 | kaki (#2830) répond à Rado

      A Rado,

      Ce qui m’étonne encore plus c’est l’absence de vision ou de courant directeur des économistes qui sont censés inspirer la politique économique du pays.

      Si on ne veut pas du libéralisme de von Hayek, on peut bien s’inspirer des économistes du développement comme Christensen ou des professeurs indiens qui ont été récompensés par un prix Nobel comme Yunus.

      Beaucoup de recherches sur « une autre voie » de développement ont été menées.

      Nous pouvons partir de ces théories pour ne pas inventer le fil à couper le beurre.

      Mais je devance déjà ceux qui vont refuter ma proposition en faisant valoir l’endémisme de la faune et de la flore locales, et partant l’endémisme et l’insularité de la population à Madagascar.

      Vouloir un développement sui generis, rapide et durable,exige aussi de partir de la réalité sur place, le fokonolona, afin d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement ou OMD.

      Le Brésil a réalisé ses OMD avant 2015,par le biais de la « bolsa » instituée par Lula.

      Ce que je reproche aux économistes de notre pays, qui se réunissent régulièrement pour revendiquer la séparation de la politique et de l’économie, c’est le fait de ne pas comprendre q’un Etat doit avoir une politique économique, éducative, sanitaire, d’immigration...

      Par conséquent, les économistes à eux seuls ne peuvent pas diriger un pays.

      A contrario, un pays ne peut pas être dirigé sans politique économique claire, avec des règles du jeu annoncées en transparence, inspirées de telle ou telle école.

      Ces réunions d’intellectuels à Ankatso, relèvent certes de la prise de conscience que l’économie ne saurait être l’otage de la politique.

      Mais elles ne dispensent pas de faire des propositions claires, pour ne plus laisser piloter à vue l’économie du pays(ou faire du bricolage comme vous dites) ou du moins en être complice.

      L’explication de la feuille de route à suivre par le fokonolona requiert un langage compréhensible par tous sans donner l’impression de verser dans la « paresse intellectuelle » à l’endroit des opérateurs économiques.

  • 9 juillet 2009 à 16:32 | Rabila (#1379)

    Lalatiana,

    j’ai completement raté votre papier. Sa visibilité dans la page n’est pas évidente.

    Je suis d’accord sur cette initiative et je ne connais pas d’application effective. Je sais que le gouvernement malien s’est bien débrouillé dans sa négociation pour l’exploitation d’une mine d’or. Ont ils adhéres à cette initiative ?

    Je sais aussi le deséquilibre qu’il existe pendant ces négociations. Vous avez d’un coté des experts chevrognés en droit international et en ficelle de tout genre. Ils ont en déja conclu une dizaines d’affaires similaires dans le monde. Ils peuvent vous faire signer presque n’importe quoi et même la valeur réelle de la transaction ressort d’un pocker menteur ou du marché de zébu (cow market).
    De l’autre coté, il y a les malgaches qui n’ont pas encore d’expérience d’une telle opération ni en terme de droit, ni en terme de commerce, ni même en expertise minière ou industrielle. C’est le fameux désequilibre de l’information souvent évoqué par J. Stiegliz. J’ai entendu dire qu’il existe des ONG qui sont prets d’aider les pays comme M/car dans ces rounds de négociation.

    Je sais aussi que les Norvegiens se sont proposés pour supporter les malgaches pour ces sujets. Ce qui est certainement pas bien vu par nos amis français.

    Cette initiative EITI est necessaire mais comme vous l’avez déja souligné, elle est loin d’être suffisante.

    Merci de nous avoir attiré notre attention sur ce sujet.

    • 9 juillet 2009 à 19:04 | kaki (#2830) répond à Rabila

      A Rabila,

      L’asymétrie d’information dont vous faites part,ne saurait être rétablie en équilibre par l’assistance des ONG aux négociations.

      Seuls les malagasy peuvent incarner leurs propres intérêts, car les Ong qui dénoncent les pratiques irrégulières appellées « whistelbower » ne sont pas habilitées à assister à la signature d’un contrat au nom de l’Etat.

      Madagascar, Etat souverain devrait un peu décomplexer, avoir une certaine confiance en soi pour négocier.

      Négocier c’est un métier qui ne s’improvise pas, car il existe des professionnels de la négociation et de la signature de contrats.

      Si les pays arabes ou les indiens ou les asiatiques peuvent négocier des contrats, ne pas devenir « tompony mangataka atiny » pourquoi un malagasy ne saurait pas le faire ?

      Il y a des compétences disponibles sur place comme à l’étranger.

      Les autres pays sont déjà au stade de l’intelligence économique entre locaux et diaspora, tandis que nous en sommes encore au clivage en tout genre.

      L’intérêt de la nation exige de transcender toutes les divisions.

      J’ose espérer que ce forum, lieu de débat, soit déjà un pas vers une « veille commune » nous permettant de partager les pratiques en matière économique, juridique, éducative...

      L’Occident n’a pas l’apanage des solutions dont il faut s’inspirer.

      L’expérience des pays émergents peuvent nous inspirer.

    • 10 juillet 2009 à 11:36 | lalatiana (#1016) répond à kaki

      Merci pour vos deux contributions que j’apprécie particulièrement ...

      Il est clair qu’il ne s’agit à ce stade que de principes ...

      Mon optimisme et mon angélisme me poussent à y voir une évolution des mentalités, et des discours de certains politiques et organismes internationaux, pour peu qu’on décide de leur accorder une crédibilité au delà des attitudes de façade.

      Mais ces attitudes reflètent aussi des opinions publiques chauffées à blanc par la crise, qui refusent de plus en plus les attitudes entachées d’immoralité ... La poussée des écologistes aux dernières européennes en est peut être le reflet.

      Il ne faut pas oublier que l’initiative EITI a été élargie par la Banque Mondiale en EITI++, qui veut dépasser le seul problème de la transparence des recettes pour fournir le cadre et les process d’une bonne redistribution des ressources financières afin de mieux lutter contre la pauvreté et le sous-développement ...

      Attitude encore ??? ce serait dommage ... Mais moi j’aime bien ... ça donne au moins des références sur lesquelles s’appuyer.

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