Les murs de l’Agence Zénith de la BNI Madagascar Akorondrano sont ornés des tableaux vivants et colorés, de Gaston Randriakotoarijaona durant tout ce mois d’octobre. La BNI Madagascar, mécène des artistes depuis des années, ouvre ses locaux pour la deuxième fois à cet artiste peintre au talent certain.
S’exprimant surtout dans le style « moderne », Gaston Randriakotoarijaona aime jouer sur les couleurs et les tons. L’artiste a choisi depuis longtemps d’abandonner le classicisme qui impose beaucoup trop de contraintes à son goût. En quarante-cinq années de carrière, Gaston Randriakotoarijaona a évolué dans plusieurs styles : le classique à ses débuts, l’impressionnisme par la suite, un brin d’art semi-figuratif et surtout l’art moderne depuis trente ans. Ces deux derniers styles l’ont particulièrement inspiré et font de lui l’artiste de génie qu’il est actuellement.
Depuis sa tendre enfance, Gaston Randriakotoarijaona a toujours apprécié le dessin. D’Ambato Boeny, sa ville natale jusqu’à Antananarivo où il a effectué ses études, c’est dans le dessin et les diverses illustrations qu’il excellait. Ces enseignants le lui rappelaient d’ailleurs souvent. Les croquis en sciences naturelles, les illustrations des cours… en somme, tout ce qui pouvaient avoir un quelconque rapport avec les dessins étaient son dada ! Son environnement familial était d’ailleurs propice à son épanouissement artistique. Son grand-père, un flutiste au talent exceptionnel, fut le premier malgache à obtenir le prix du conservatoire français. Quant à ses parents, ils ont instauré un environnement favorable à l’épanouissement artistique au sein de leur foyer. De ce milieu opportun est né cinq enfants dont trois sont des artistes doués. Gaston Randriakotoarijaona a perpétué la tradition et a donné naissance à trois enfants, dont deux filles, peintres, qui partagent cette exposition avec lui, à l’Agence Zénith de BNI Madagascar.
Aujourd’hui, à soixante-neuf ans, il est au sommet de sa forme. Pour lui, « les sources d’inspirations ne manquent pas ». Ses pinceaux et spatules se reposent rarement car chaque instant de la vie mérite une œuvre, même les plus mauvais. Pour Gaston Randriakotoarijaona, l’art est une véritable fontaine de jouvence. Appréciant la musique, la littérature et bien sûr la peinture et le dessin, il avoue ne se laisser perturber par aucune contrariété de la vie et préfère se laisser bercer par ces artistes favoris parmi lesquels de grands noms : Chopin, Rembrandt, Picasso ou encore Leonard de Vinci. C’est le secret de sa jeunesse !
Au cours de sa longue carrière artistique, les œuvres de Gaston Randriakotoarijaona ont remporté plusieurs prix, mais sa plus grande fierté demeure le prix Albert Camus qu’il a remporté en 1971 durant l’expo-concours, « Perspectives de la jeune peinture malgache » qui imposaient aux artistes des œuvres dans le style abstrait ou semi-figuratif. Cinq de ses œuvres ont été retenus pour concourir : « Nocturne » (tableau inspiré du morceau éponyme de Chopin), « Corbeille de Terre Rouge » (faisant allusion à l’enfance du Roi Andrianampoinimerina), « Halte des charrettes », « Crépuscule », et enfin le « Village englouti ». Ayant une vision encourageante de l’avenir de la peinture malgache, il révèle que la base dans ce domaine, c’est d’avoir l’esprit ouvert et de s’inspirer de diverses sources et horizons. Comme il le dit lui-même ses œuvres les plus réussies sont celles qui ont été réalisées avec le cœur et l’esprit ouverts.
