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Antananarivo | 03h50
 

Reportage

Exploitation de saphirs

Entièrement entre les mains des asiatiques

lundi 9 juillet 2007 |  899 visites  | Lanto

Découvert en 1998, le gisement de saphir à Sakaraha ne profite pas à la commune, et encore moins à la population autochtone. Pour renverser la situation, tous les intervenants de la filière, comprenant le ministère des Mines, les représentants des exploitants et des opérateurs miniers, s’y sont penchés lors du « Strategic Decision Meeting », un atelier de concertation, qui s’est tenu à Sakaraha les 5 et 6 juillet dernier en vue d’élaborer une stratégie qui vise à faire des petites mines, un pilier de développement.

Insuffisance d’infrastructures

Deux à trois camions de migrants par semaine viennent à Sakaraha. Un mouvement migratoire important qui engendre une insuffisance en infrastructures. « Aucune infrastructure nouvelle n’a été instaurée depuis, or le nombre de la population a fortement augmenté et est passé de 10 000 à plus de 40 000 habitants », souligne le maire, Tinoka Roberto. Les impacts de l’exploitation minière sur le développement communal ne se font pas ressentir. Les redevances minières ne constituent que 2% à 4% du budget communal, qui s’élève à 140 millions d’Ariary. Les 37 « shops » fonctionnels dans la localité se doivent de s’acquitter d’un droit de place à hauteur de 80 000 ariary par mois. Toutefois, les propriétaires manifestent une certaine réticence car pour eux, la seule préoccupation est la baisse de la production. « En moyenne, 50 à 100 grammes de saphir seulement nous parviennent en un mois », a déclaré Souleiman Mohamed. Du côté des exploitants, leurs situations sont des plus pénibles. A leur arrivée, les étrangers Sri Lankais et Thaïlandais, fournissent les moyens financiers nécessaires aux autochtones pour l’obtention des permis miniers. Par la suite, ces derniers sont autorisés à exploiter le gisement à une seule et unique condition : que toutes les productions qui en sont issues leur soient vendues à un tarif qu’ils imposent. Des forces de l’ordre, assurant la surveillance du site, conduisent les exploitants en cas de découverte d’une pierre, au-devant du « Patron du “Shop“ » à qui ladite pierre sera vendue à un prix relativement bas. Outre les sites, le devant des « Shops » est sécurisé par des agents de sécurité qui sont rémunérés par les propriétaires. En fait, la mobilisation d’une force publique pour un service privé, ce qui est une transgression de loi. Une situation qui met la majorité de la population dans une grande pauvreté. D’autant plus qu’il faudrait parfois plusieurs années pour mettre la main sur un nouveau filon.

Une gestion de proximité

Face à cette situation, des solutions ont été recommandées lors du SDM qui s’est tenu à l’Hotel Le Palace. « Cette approche, qui constitue à descendre sur le terrain et constater de visu la réalité, permet d’identifier les problèmes rencontrés et apporte déjà une partie des solutions à appliquer », affirme le ministre des mines, Donat Olivier Andriamahefaparany, présent à l’atelier. Ace titre, l’on cite la mise en place du bureau d’administration minière (BAM) qui assurera la gestion de proximité de l’exploitation à Sakaraha et Ilakaka, des localités qui, en fait, ne constituent qu’un seul circuit. Des BAM ambulants seront par ailleurs créés.

Des formations sur les pierres précieuses seront dispensées aux exploitants et des publications annuelles des valeurs de référence seront réalisées par le ministère des mines. Pour pallier aux problèmes sociaux, les autorités publiques, en partenariat avec des ONGs dont la Fondation Friedrich Ebert, viseront à améliorer les conditions de travail, la santé et la sécurité des exploitants. Ces mesures, parmi tant d’autres, seront entreprises au cours des deux prochains SDM qui se tiendront à Ambilobe et à Antananarivo dans le cadre de la formalisation des petites mines.

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