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Politique

Manakana-Tsaratanàna : Clovis Raherizaka

Eliminé par le tribunal administratif

mardi 19 février 2008 |  997 visites 

Les résultats des dernières communales continuent à faire des vagues. Dans la commune rurale de Manakana, le tribunal administratif a rayé de la liste le nom du candidat Clovis Raherizaka, alors qu’il a décroché la victoire. Il s’agit « d’une erreur technique », selon la présidente de cette juridiction.

« Les juges électoraux ont carrément écarté Clovis Raherizaka de la course à la mairie de Manakana Vohimbola ». Cette accusation est du mandataire du candidat Clovis Raherizaka suite à la décision du tribunal administratif de Mahajanga de ne pas mentionner le nom de ce candidat dans la liste des candidats à la mairie de Manakana, district de Tsaratanàna, région Betsiboka. Ce candidat a bel et bien déposé ses dossiers de candidature à la CAVEC (Commission Administrative de Vérification et d’Enregistrement de Candidature) à Tsaratanàna sous le numéro 10/07 en date du 5 novembre 2007 et enregistré au greffe du Tribunal administratif de Mahajanga sous le n° 123 en date du 12 novembre 2007. Ils étaient dans la course : Clovis Raherizaka, le TIM, Henri Jeanson Rakotondravelo et deux autres « Indépendants », Raharison Andrianaivo et Lala Robin Rakotoarivelo, ont été enregistrées à la CAVEC de Tsaratanàna. Leur candidature a été validée par l’autorité compétente.

Victoire officieuse…

Au cours de la campagne et le jour du scrutin, aucun incident n’a été signalé, selon les témoins. Et après le dépouillement des bulletins dans les dix fokontany de la commune de Manakana, Clovis Raherizaka a raflé 762 voix, soit 39,48% des suffrages exprimés, devant le candidat du TIM, Henri Jeanson Rakotondravelo, qui n’a obtenu que 430 voix, soit 22,27%. Le message radio, envoyé par le chef de district de Tsaratanàna au ministère de l’Intérieur l’atteste ainsi que le tableau récapitulatif affiché au bureau de la mairie après les opérations de vote. Du coup, son adversaire et non moins le maire sortant l’a déjà félicité par lettre.

Mais, quelle fut la surprise de ce candidat ainsi que ses partisans au moment de la proclamation officielle des résultats des élections communales par le tribunal administratif de Mahajanga, le 24 décembre 2007. Le candidat TIM, Henri Rakotondravelo a été déclaré élu maire de Manakana Vohimbola. Cette décision des juges électoraux a provoqué un tollé général dans cette localité. Les partisans de Raherizaka ont organisé des manifestations de contestation en brandissant des banderoles refusant le verdict. A leurs yeux, il s’agit d’un hold-up électoral.

Erreur technique

Recoupée auprès du TAF, Norosoa Andrianay, présidente du tribunal administratif de Mahajanga a reconnu les faits. Mais, a-t-elle insisté, « il s’agit d’une erreur purement technique ». « Le logiciel, en provenance de la capitale n’est pas compatible avec les deux ordinateurs utilisés par les juges électoraux », a signalé la présidente. « Pour preuve, d’autres cas similaires à celui de Clovis Raherizaka sont constatés dans d’autres circonscriptions électorales », a-t-elle ajouté. Dans l’édition du Journal Officiel sur les résultats des communales, des erreurs sont également signalées. « Elles devraient être rectifiées par nous-mêmes », a admis la présidente du tribunal administratif de Mahajanga. « Nous donnons des conseils aux candidats ou à leurs mandataires pour qu’ils puissent faire convenablement leur requête d’annulation à la Chambre administrative de la Cour Suprême ». Et c’est elle en personne qui a emmené les dossiers à Antananarivo.

Confidentiel ?

Bien qu’il n’ait pas encore reçu la notification, le candidat malheureux Clovis Raherizaka a eu le courage d’aller voir la présidente du tribunal administratif de Mahajanga pour savoir les causes exactes de sa défaite. Selon le mandataire de ce candidat, « aucune requête contre les résultats ou pour dénoncer des irrégularités n’a été déposée au tribunal administratif ». Mais, le premier responsable de ce tribunal, selon toujours notre interlocuteur, a refusé de donner le verdict pour cause de confidentialité. Une accusation qui, notons-le, a été catégoriquement démentie par Norosoa Andrianay. « Ce n’est pas logique, car l’audience pour la proclamation des résultats est publique », a-t-elle insisté. « Les intéressés ont le droit de photocopier le verdict », a déclaré Andrianay. Une manière de dire que « les informations relatives aux résultats des communales sont toujours à la disposition des citoyens ». Toutefois, elle déplore les conditions de travail de son équipe.

Ce n’est que la semaine dernière que Raherizaka et ses partisans ont pu savoir les motifs de leur défaite. C’était après une vérification du verdict des juges électoraux qu’ils ont su que le nom du candidat Clovis Raherizaka ne figure pas sur la liste des candidats en lice dans la commune rurale de Manakana Vohimbola. Seuls trois candidats sont inscrits sur la liste pour la circonscription de Manakana. Pour la victime, il a pointé du doigt le chef de district de Tsaratanàna d’être responsable de cette fraude électorale. Du coup, il envisage de porter l’affaire devant la justice. Une affaire pénale, cette-fois-ci.

Après sa défaite, le vainqueur officieux a déjà déposé une requête à la Chambre administrative de la Cour Suprême pour annulation de la décision du tribunal administratif de Mahajanga n° 17/TE/MA/ELECT du 24 Décembre 2007. Mais, grand fut son étonnement, car tous les documents déposés au greffe du tribunal administratif de Mahajanga, selon ses déclarations ne sont pas acheminés vers Antananarivo. Les copies des deux accusés de réception délivrés par la CAVEC ainsi que la copie du message radio du chef de district de Tsaratanàna renfermant les résultats officieux, ne figurent pas sur la liste des documents envoyés à la Cour suprême. Y a-t-il anguille sous roche ? Dans la commune d’Andriamena, un autre candidat a été également victime du renversement des résultats. Comme dans les districts de Vatomandry et de Mahanoro, les autorités locales sont impliquées dans les fraudes électorales sans être inquiétées. Que dira le président Ravalomanana qui ne cesse de réitérer dans chaque intervention lors des rencontres internationales de tenir une élection libre et transparente à Madagascar, modèle en Afrique ?

La communauté internationale ainsi que les bailleurs de fonds ont brillé par leur inertie totale. Un silence complice ?

Enquête réalisée par Alphonse Maka

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