Ce limogeage contraire aux accords de Maputo et de l’acte additionnel d’Addis-Abeba est la suite logique, le sacre de la volonté manifeste du président de la « légitimité macabre » – le terme a été lancé lors des discussions à Maputo II -, Andry Rajoelina de ne pas faire aboutir le processus de la création d’un gouvernement d’union nationale. Ça ne surprend plus car on a vu les premiers signes de mauvaise volonté flagrante au retour d’Addis-Abeba
qui a vu la nomination du premier ministre de ce gouvernement.
Signes avant coureurs
Refus de la répartition convenue ;
Andry Rajoelina en litige avec Ravalomanana, et avec Zafy, et avec Ratsiraka sur 11 ministères, tout en sachant qu’il y en avait 6 par mouvance ;
Cas particulier du ministère de la Justice, avec la déclaration urbi orbi, c’est Ravalomanana qui bloque alors qu’il avait été convenu au sortir de la réunion que le ministère de la Justice devait rester neutre. Il devait revenir aux autres sensibilités qui devaient proposer par exemple des noms issus du conseil de la magistrature.
En dépit de menaces et du couperet (perte des financements et aides de l’Union Européenne, fin AGOA, suspension FMI-Banque mondiale… ), le fait est que le gouvernement d’union nationale n’a pas pu voir le jour à cause d’une volonté de ne pas aboutir
Ce qui est alarmant c’est que ça ne date pas d’Addis-Abeba. Un simple regard en arrière sur le fil des évènements et on reste pantois :
Maputo I – au retour de Maputo, aucune application des accords
signés. Sur une liste de 87 personnes déclarées comme détenus politiques,
seules 13 ont bénéficié, après avoir signé une lettre d’engagement, d’une «
liberté provisoire ».
Et on vient à Maputo II avec toute une délégation pour renégocier tout ce qui avait été établi moins d’un mois de cela. On impose le tandem Roindefo-Rajoelina et on exige 22 ministères contrairement aux 6 prévus aux
accords avancés 20 jours plus tôt. D’où l’impossibilité de consensus à l’issue de
cette rencontre.
Après Maputo II : moult gesticulations locales et entre autre refus de trois noms de premier Ministre proposés par la mouvance Ratsiraka, la nomination d’un pseudo gouvernement de consensus, répression musclée de manifestations, la poursuite des arrestations à forte connotation d’arbitraire politique…
Grâce aux efforts du GIC, la magnanimité des trois autres mouvances et le support du peuple malgache… On revient à la table des
négociations à Addis Abeba.
Mais a-t-on eu vraiment l’intention de
négocier ?
Malgré l’avertissement de l’union européenne le matin même, d’annuler le 10ème FED, la modique somme de 630 millions d’euros, Monsieur Andry Rajoelina s’offre le luxe de claquer la porte !
Mais, encore une fois, l’effort conjoint des autres partis a sauvé Addis-Abeba.
Qui a permis le 6 octobre à Antananarivo la nomination du premier
ministre de consensus ; premier geste ouvert vers une concrétisation du retour à la normalité.
Aussi au vu des derniers évènements, le limogeage unilatéral, à certains égards extra constitutionnel mais surtout contraire aux accords signés par les quatre Chefs de file des mouvances politiques de Madagascar, risque d’anéantir l’espoir de tout un peuple et pourrait replonger le pays dans l’incertitude ; sans parler de l’insulte à la sueur internationale versée dans cette affaire.
Heureusement les trois autres mouvances qui ne veulent plus ignorer et encore moins céder aux caprices et fermer les yeux sur des erreurs de jeunesse, entendent rester les garants de l’application stricte des accords de Maputo et Addis-Abeba.
Vos commentaires
22 décembre 2009 à 10:17 | Manantena (#1345)
Merci Ben pour cette analyse.
Pourquoi tout ce cinéma ?
Parce que Rajoelina ne décide RIEN, SA mère Patrie assure tandis que l’association des « qui n’a rien à perdre » qu’il a montée, pour le besoin du putsch, ne se laisse pas non plus faire. Au French Docteur, roi du médiamensonge, de les sortir de ce m...ier, de la même manière qu’il leur a donné l’immunité lors du massacre du lundi noir ! Il a bien réussi en Côte d’Ivoire et Mauritanie...
C’est particulièrement dur, pour des ministres nommés sur la place publique, justice, sécurité intérieure et autres, de laisser la place à d’autres qui entrent dans un cadre juridique.
Leur leitmotiv ? « Izahay no namono ny voay », U.E, AGOA ne les intéressent pas, ils ont les biens de Tiko, les bois de rose, la BCM et la planche à billet, et certains biens de la FJKM en sus.
23 décembre 2009 à 00:14 | Mandimbisoa (#2104)
acques Dutronc
L’Opportuniste
Je suis pour le communisme
Je suis pour le socialisme
Et pour le capitalisme
Parce que je suis opportuniste.
Il y en a qui contestent
Qui revendiquent et qui protestent
Moi je ne fais qu’un seul geste
Je retourne ma veste, je retourne ma veste
Toujours du bon cote.
Je n’ai pas peur des profiteurs
Ni même des agitateurs
J’fais confiance aux électeurs
Et j’en profite pour faire mon beurre
Je suis de tous les partis
Je suis de toutes les patries
Je suis de toutes les coteries
Je suis le roi des convertis
Je crie vive la révolution
Je crie vive les institutions
Je crie vive les manifestations
Je crie vive la collaboration
Je l’ai tellement retournée
Qu’elle craque de tous cotes
A la prochaine révolution
Je retourne mon pantalon
23 décembre 2009 à 18:29 | Annie Remh (#3572)
Et pendant de temps, on « francise » les dirigeants. Et ... un vazaha de plus ! Bravo ! Quelle maîtrise, Bwana !
Enfin, comme ça, si tant est que ces gens « tombent », ils pourront toujours s’enfuir (sans beson de visa) en Europe et jouir d’une retraite financée par le « sponsor » principal et par le fruit des pillages, vols et autres détournements de deniers publics.
23 décembre 2009 à 20:25 | Mandimbisoa (#2104)
manahy aho fa tsy hisy fiovana ,toa tsy taitra ny olona, mba atao ihany izay hitaritana sy tiana hapahiratra ny masony fa toa jamba tanteraka ireto izy...
mila olona mahay mitarika !!!tsy misy OBAMA ve ato e !!!