Des doutes persistent

En quelques semaines, la société d’Etat JIRAMA dirigée de nouveau par des Malgaches a réussi à réduire de 10% la facture ou les prix de l’eau et de l’électricité au consommateur. Que demande le peuple ? Surtout après une crise pareille et après des hausses successives sans que les services ne s’améliorent. Le ménage ne peut que s’en réjouir. Et il s’attend aussi à ce que les prix du carburant et du gaz baissent de manière significative, comme les dirigeants de la Haute Autorité de Transition (HAT) lui ont fait croire sinon promis. Une baisse de l’ordre de 40% a-t-on compris. Une baisse qui correspond pour l’instant à la totalité des taxes et redevances que l’Etat doit percevoir, notent les partisans de Marc Ravalomanana. Mais une baisse qui est réalisable soutiennent les partisans de la HAT parce que les fournisseurs ne sont pas des traders mais des producteurs, des Arabes. Donc à leur avis, les ressources de l’Etat ne seront pas affectées.

L’opérateur et l’investisseur pendant ce temps demeurent perplexes. Les plus sceptiques s’interrogent jusqu’à quand ce populisme va-t-il durer ? Le temps de la transition ? pour se réveiller aux premières années de la IV e République avec des caisses de l’Etat vides sinon des dettes énormes et des entreprises toujours moribondes ? Les revendications et propos des associations qui ont pignon sur rue telle l’association « Fiverenana an-doharano » (ou Retour aux sources) en effet sèment le doute dans les esprits des hommes d’affaires et des entrepreneurs à propos du sort des membres du Conseil d’Administration de la JIRAMA et des dirigeants d’entreprises. Cette association soutient que les dividendes ne seront plus partagées mais reviendront au peuple et que les membres du CA ne seront plus rétribués ni motivés en conséquence.

« Fiverenana an-doharano » dénonce la convention de juin 2004 entre le consortium Distacom et Telma et s’élève contre la direction générale de Telma, contre le « vazaha ». Elle s’indigne contre la gestion du Directeur général de Telma et a déclaré qu’ « il n’y a pas d’employés qui soient jetés en prison par un étranger qui tienne ; vous avez été installés à cette place pour redresser le pays et non pour jeter des employés en prison », lance-t-elle d’un ton menaçant. A noter que des employés de Telma ont observé voici quelques semaines une grève. Ils ont protesté contre un licenciement de personnel. Ils ont empêché le Directeur général de sortir de l’enceinte et apparemment ce dernier a porté plainte.

Recueilli par Bill