Depuis lundi, c’est la grève des employés

Le malaise au sein de la Commune urbaine de Mahajanga persiste. Les employés ECD, ELD et temporaires observent depuis le lundi 13 décembre un sit-in devant l’Hôtel de Ville de Mahajanga. Ils réclament le payement intégral de leurs arriérés de salaire depuis le mois de Septembre, soit quatre (4) mois d’impayés...

Le Maire Rakotoarimanana Jean Nirina invoque les conséquences de la crise que traverse le pays qui ont aussi un impact sur le recettes de la municipalité. Il explique que le retard est essentiellement dû à la crise que traverse le pays. « La Commune urbaine de Mahajanga est autonome. Elle vit de ressources propres telles que les impôts fonciers sur les propriétés bâties (IFPB), les taxes d’habitation, les redevances des tickets de marché, les droits de délivrance des actes d’état-civil » précise-t-il. « Or, la Commune est en train de procéder, seulement, au recouvrement des IFPB et taxes d’habitation de l’année 2006, que les habitants ont du mal à payer en raison de la crise économique. Ce qui réduit, par conséquent, les ressources de la Commune », explique toujours le Maire.

Mais les grévistes ne l’entendent pas de cette oreille et avancent qu’il y a bel et bien de l’argent et qu’ils sont en parfaite connaissance de cause. La porte-parole des employés de la commune, Aimée Jules, explique que le maire aurait dû penser à cela depuis des mois. « Nous refusons de travailler tant que le maire refuse de payer nos 4 mois de salaire. Nous pensons que c’est dû à une mauvaise gestion qu’il refuse d’ailleurs d’admettre », ajoute-t-elle. D’autres employés sont même allés jusqu’à dire qu’il y a eu un détournement pouvant aller jusqu’à des milliards car ils connaissent très bien « le dossier ». Ce qui n’a pu être vérifié.

Les employés accusent

Les employés accusent également le maire et les conseillers municipaux d’abus de pouvoir. Selon une source indiscrète, le maire et son équipe font vendre des terrains communaux et récoltent énormément d’argent. « Ils favorisent même les innombrables constructions illicites dans cette ville », indique toujours cette source.

L’on sait cependant qu’une inspection est en cours, ordonnée par le chef de Région Boeny, Rasoloniana Jean Christophe Noël. « En effet, selon le décret 2004-859 du 17 septembre 2004, le chef de Région fait vérifier les caisses de tous les services publics dans sa circonscription, sous réserve des lois et règlements en vigueur. J’ai eu alors l’aval du ministère de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation, souligne le Chef de Région Boeny, afin d’éclaircir les raisons de l’insuffisance des ressources de la Commune urbaine de Mahajanga ».

Pour le moment, le maire aurait proposé 2 mois de salaire et 25 kg de riz, mais les employés n’ont pas accepté. Ils réclament toujours leurs 4 mois de salaire.

Un service minimum est assuré dans le service de l’état-civil qui continue de délivrer les actes de naissance et de décès. Les mariages ne sont pas non plus perturbés par cette grève.

Recueilli par Valis