À la lecture du programme général de l’État qui a été présenté par le Dr Roger Kolo vendredi après-midi, on ne peut que constater l’usage dans l’introduction en langue malagasy d’une métaphore empruntée au monde médical : "notre Nation est vraiment malade, mais son état n’est pas encore désespéré. Que faut-il donc que nous fassions pour soigner rapidement cette Nation ?"
Déformation professionnelle
La métaphore était certes tentante, mais lorsqu’elle vient d’un médecin qui de plus cumule les fonctions de Premier ministre et de ministre de la Santé, elle laisse soupçonner que son auteur pourrait avoir quelque paresse à sortir des schémas de pensée inhérents à sa profession d’origine et risquerait de confondre les problèmes de l’ensemble du pays avec ceux familiers à un corps de métier. Et ce n’est pas la présence dans les sphères politiques d’autres anciens médecins, comme un autre candidat à la Primature [1] ou un ancien candidat à la Présidence de la République qui a fait savoir son ambition de devenir chef de l’opposition qui inciterait alors Roger Kolo à davantage de diversité de pensée.
Un dicton dit « quand tout ce que vous avez est un marteau, tout ressemble à un clou … ». Après un président de transition spécialiste en organisation d’événements festifs et qui nous avait gratifiés de coliseums et stades de rugby, risquerions nous alors de nous retrouver dotés en priorité d’appareils d’imagerie médicale et d’un hôpital central mimant les cliniques de Genève ? Ce ne seraient pas obligatoirement des choix catastrophiques, mais encore faudrait-il que proportions et timing soient en rapport avec les besoins réels du pays.
Déchiffrage inachevé
L’« ordonnance » rédigée par le Dr Roger Kolo n’a provoqué ni véritables marques d’enthousiasme, ni vives réactions de rejet. Cela tient en partie au fait qu’il est difficile de porter un jugement sur une description plutôt pertinente et précise des signes cliniques, mais qui ne se risque pas à énoncer clairement un nom de « maladie » (ce qui aurait plus pleinement justifié le terme « bilan diagnostic » mis en avant par Roger Kolo). Quelques « remèdes » sont évoqués, mais l’absence de chiffres, de dates et de description de la manière dont ils doivent être administrés (éléments qui constitueraient une « posologie ») est frappante. Ajoutez à cela l’emploi de la langue française, et l’on a la forte impression que l’on a davantage affaire à un ballon sonde destiné aux partenaires techniques et financiers de Madagascar qu’à l’énoncé d’un véritable programme de mise en oeuvre d’une politique.
Tour d’ivoire ou élan républicain ?
Il n’est peut-être pas encore trop tard pour changer de métaphore. Plutôt que de considérer Madagascar comme un homme malade que l’on ausculte en lui demandant de garder le silence, il ne serait sans doute pas malvenu de le traiter en jeune adulte pas complètement sortie d’une adolescence difficile et tumultueuse. Les parents qui sont passés par là savent qu’il n’est pas facile de passer d’une relation raiaman-dreny sy zanaka à une relation d’adulte à adulte. Cela ne peut passer que par des efforts souvent pénibles de part et d’autre ; mais y a-t-il réellement moyen de faire autrement ? De même qu’un médicament est plus efficace lorsque la personne qui le prend croit en son efficacité, la plupart des progrès ne peuvent être obtenus que si la personne qui doit fournir l’effort sait pouvoir compter sur la confiance de personnes qui souhaitent profondément qu’elle réussisse.
Si ces règles élémentaires sont oubliées ou ne se traduisent pas en actions, nombreux risquent d’être les Premiers ministres qui, dans les années à venir, seront encore contraints de refaire le constat de Roger Kolo : « Le double héritage du système féodal d’un côté et colonial de l’autre comporte l’inconvénient de ses avantages sur la République. Il continue à nourrir le culte de la personnalité et la pensée unique ce qui entraîne un grave dysfonctionnement des institutions de la République ».
Vos commentaires
BBJT,
Le contraire aurait étonné plus d’un car à +de 70ans et à plusieurs dizaines d’années d’exercice de la médecine, le PM ne peut pas avoir d’autres visions sans les rapporter à sa spécialité : déformation professionnelle oblige.
Mais l’important c’est sa capacité à manager ses équipes et à transformer ses promesses en satisfaction des besoins de la population : ACTA NONE VERBA.
Quid de la hausse des salaires des employés de l’état pour cette année ?
Il faut voir d’abord avant de croire à des paroles/des promesses en l’air comme un PGE.
Et si c’est la méthode couée qui est pratiquée par le docteur ? Avec sa vision de « Madagascar moderne et prospère », répétée à tout bout de champ dans un océan de misère, il se peut que ça peut fonctionner en faisant voir des mirages aux patients, jusqu’à ce qu’ils crèvent paisiblement en supportant leurs douleurs.
Il faut attendre pratiquement la fin du billet de Patrick A. pour savoir où il veut en venir après avoir tourné autour du pot et nous avoir gratifié d’une "analyse des procédés sémantiques" employés par roger kolo !
Plus docte que ça tu meurs !
"Plutôt que de considérer Madagascar comme un homme malade .... il ne serait sans doute pas malvenu de le traiter en jeune adulte ....".
On est confondu par la pertinence du symbole !
Patrick A. serait-il un éducateur spécialisé ayant de l’expérience avec les ados caractériels ?
Pour ma part (aucun jeu de mots) je ne suis pas sûr que Madagascar me fasse penser à un ado envers lequel il convient d’être indulgent ... mais plutôt à un adulte d’âge moyen qui s’est entêté dans de très mauvais choix à répétition, contre l’avis de ses proches, et dont l’état de santé nécessite des mesures drastiques et urgentes pouvant aller jusqu’à l’internement et la mise sous tutelle. Ne dit-on pas "Il n’est de pire sourd que celui qui ne veut entendre !"
On attend du concret !
Et rien de mieux que de mettre tout le monde a l oeuvre pour donner un sens d utilitee et de dignite a ce peuple Grand travaux a travers toute l ile infrastructure a remettre en etat sous supervision locale et sous surveillance de l etat Injecter de l argent dans le peuple pour relancer la roue Pas chez les politiciens et magouilleur de tout accabit pour qu ils s achetent des villas et 4x4 non vraiment chez le peuple .Education reformer celle ci Lui redonner ses lettres de noblesse susciter un sentiment d espoir .Si vous vivez a Mada vous constaterez que c est le desespoir qui domine toute confiance est errodee Quelle bande d incompetent que ces politiciens egoiste et totalement inutile sinon des plus nuisibles Je suggere de construire une prison de les mettre au travaux forces et de leur donner des cours de civisme force jour et nuit comme au beau temps du communiste de les endoctriner au point que leur esprit ne puisse reagir a aucune autre chose bande de lache incompetent nuisible
Vous avez raison de dire ,"tout le monde à l’oeuvre" .
Justement le grand fossé entre le peuple n’a cessé de s’agrandir ces derniers temps.
Il était temps de faire le rapprochement du peuple et ses dirigeants et aussi des rendre des comptes ( façon d’utiliser le denier public avec transparence ,construction des routes , assainissement des villes ,lutte contre la précarité ,la pauvreté ,la famine etc....).
Je connais bien Madagascar ,mon pays .....je retourne tous les ans pour y rester 35 jours).
En un an ,j’ai pu construire une grande maison sur 1200m2 de terrain.
Tout simplement ,c’est pour vous dire qu’avec de la bonne volonté ,on peut faire quelques choses en créant des emplois .
Je ne crois pas que les malgaches sont tous fainéants de nature .Il faut qu’il y ait le minimum de politique gouvernementale ,promotrice ,initiatrice ,.....pour créer de ressources humaines .
....de rendre....
Très ravi de lire Patrick A. qui est de retour sur MT.com et content de voir aussi les réactions sans concessions de Turping ci-dessus !
Cordialement,
Que peut-on attendre d’une 4ème république des caméléons ?
(La démarche : la façon de prendre des décisions qui s’apparente à un pas en avant un pas en arrière-conseil de gouvernement et conseil de ministre à la traine/ le changement de couleur à tout bout de champs des politiciens et des indépendants : adversaire voir ennemi d’hier ami d’aujourd’hui et vice versa).
N’en déplaise à la population malgache (où tout est urgent) mais le chemin pour le développement sera long avec la 4ème république des caméléons (LAVALAVA ITY LALAN-KOMBANA IZAO/ LA CHANSON "TANALAHY" DE ...LAUREATE D’UN PRIX DES AUDITEURS LORS DE LA 1ERE DECOUVERTE RFI).
Il est temps de réécouter la chanson « TANALAHY » de MAMY RALAIVITA primée lors de la découverte RFI de 1983, pour comprendre notre 4ème république.
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... le constat de Roger Kolo :
« Le double héritage du système féodal d’un côté et colonial de l’autre comporte l’inconvénient de ses avantages sur la République. Il continue à nourrir le culte de la personnalité et la pensée unique ce qui entraîne un grave dysfonctionnement des institutions de la République ».
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Tout est dit dans cette phrase, TOUT, TOUT, TOUT !!!
Elle est une des explications fondamentales des crises successives à Madagascar et de sa situation socio-politique.
Cela à été dit et redit des milliers de fois mais comment voulez-vous que des fanatiques du style des "Zanak’i Dada" (en plein dans le culte de la personnalité) et autres incrédules puissent-ils saisir sa signification ou sa portée ???
Et quand des hommes et des femmes, citoyens et citoyennes de la République conscients de leur responsabilité que leur apporte leur statut de citoyenneté, veulent sauvegarder l’Etat de droit et ses Institutions face à l’égocentrisme et la mégalomanie de certains qui veulent pousser à fond la "pensée unique" (Boky Mena) et le "culte de la personnalité" (le mythe ravalomanana) pour s’approprier le pouvoir et les richesses de la nation, nous leur jetant la pierre !!!
ça , c’est le contenu Iarivo
Et vous pensez que c’est en ressassant sans cesse vos ’aretindoha’ que ce contenu va s’améliorer ??
Soignez vous Iarivo , à force de répéter les mèmes choses vous risquez d’avoir
une apoplexie cérébrale
PM nahazo taona, tsy ampy fahavononana hanao zavadehibe , mitovy @ HR ihany , fandaminana resaka , fampiandrasana ,ny zavatra tokony ho atao no tena betsaka, fa ny tena atao tsy manaitra mihitsy
Depuis la nomination du DR KOLO ROGER comme PREMIER MINISTRE , il ne se passe un jour où des articles malveillants véhiculent un relent de mauvaise foi et je pèse mes mots :
le fait d’avoir exposé à l’assemblée nationale le discours de politique générale en français : est- ce de la maladresse ou un acte réfléchi ?
+connaissant le personnage pour l’avoir côtoyé en 1ère année de MEDECINE à ANKATSO, j’affirme et je déclare que MR KOLO connait bien la langue malgache, notamment la variante du MENABE.
+ alors pourquoi ne s’est il pas adressé à la nation avec la langue malgache du MENABE ?
.je vois d’ici les commentaires de certains lobbies malveillants : complexe d’infériorité, incompétence, méconnaissance du milieu et de l’âme malgache etc et que sais-je...........?
.et si c’était simplement le fruit d’une longue réflexion, et si c’était pour que la majorité de l’assistance le comprenne, afin de secouer enfin le microscosme politique malgache habitué par une certaine rhétorique de salon
totalement d’un autre temps.
+c’est dur ce qui arrive au DR KOLO car contrairement au PRESIDENT, il n’a pas bénéficié d’un état de grâce habituellement accordé aux nouveaux dignitaires :
.où sont vos compagnons de route pour vous protéger dans les médias MR LE PREMIER MINISTRE ? ne laissez pas faire ce climat délétère , entourez vous de gens fiables et militants, soignez votre communication et expliquez en malgache du MENABE ce que vous faites, c’est important, la nature a horreur du vide sinon vous serez débarqué illico presto.
+pour ma part,médecin comme vous, je trouve que vous êtes sur la bonne voie,mais de grâce soignez votre communication sinon vous serez aspiré par des forces occultes comme François Hollande, et pourtant HOLLANDE fait des choses et beaucoup de choses dans le domaine de la croissance mais mal expliqué et le rouleau compresseur du FRONT NATIONAL et de LA DROITE NATIONALE l’aspire irrémédiablement.
+OUI le patient est très malade ,aussi à situation exceptionnelle mesures exceptionnelles ,vous avez raison d’appeler un chat un chat et ne plus se perdre dans de la rhétorique inutile du passé.
+vous êtes le PREMIER MINISTRE, vous avez le pouvoir, agissez et montrez notre savoir faire, 10 ans d’exil en EUROPE c’est une école incommensurable de la vie et aussi une connaissance d’un management de qualité.
+ENFIN , n’oubliez pas que de multiples prédateurs guettent le moindre de vos faux pas à MADAGASCAR, montrez nous qu’à MADAGASCAR , quelque uns de ses enfants ont envie de relever le défi de la croissance et
de la sécurité.
_Franchement ,à quoi servent les députés à Madagascar,les intérêts même si on les supprime ???
KUNTO ny PATRIOTE MALAGASY d’ANTANANARIVO :
1) En Français ou malgache ce n’est pas grave mes Frères seul le résultat de son travail doit primé .
2) Arrêtez de criez au loups à chaque mot de travers que vous entendez ...
3) Oui la situation de Madagascar est désespéré ... C’est pour cela que nous avons besoin de tous les bonnes volonté pour redressé ce grand malade jadis rayonnant ....
QUE DIEU NOUS AIDE
KUNTO ny PATRIOTE GASY d’ANTANANARIVO :
Nous sommes en 2014 avec 95 % de pauvreté dans un pays aux sous sol riche en minerai ...etc ... oui c’est une situation désespéré il n’y a pas d’autres mots ; et certains continu blablabla !!!
1 seul Ethnie = Malagasy .
1 seul ennemie = la pauvreté .
Pour pouvoir vaincre la pauvreté une condition : L’UNION des GASY .
Tous avec le Président - le 1er Ministre et son gouvernement .
QUE DIEU NOUS AIDE .
C’est inutile de rajouter quoi que ce soit à ce texte brillant, c’est pourquoi je tenterais de proposer une autre piste au risque de me paraître hors sujet.
Il ne s’agit que de PGE. Le premier problème est celui de la nomination elle-même de ce premier ministre. Puisque, d’un côté, ce dernier ne semble pas avoir émergé d’un magma de magie et d’irrationnel et de l’autre, le président qui l’a nommé ne semble pas être dérangé par la suite logique de sa décision, il y a matière à réflexion !
Le discours d’investiture, s’il avait un sens, ne laisse, en partie, que deux choix distincts à faire : soit le président se fait un premier ministre à son image et prend le risque de privilégier le rapport horizontal au vertical, soit il procède à un amendement à la constitution pour supprimer le poste de premier ministre au profit d’une nouvelle configuration politique en générale et d’un exécutif efficient en particulier. Dans les deux cas, le président marquerait, d’entrée de jeu, sa volonté d’incarner une politique de rupture.
En effet, depuis 1975, nos présidents semblaient suivre une règle, tacitement bien établie, qui consiste à choisir, au mieux, un premier-ministre-bon-exécutant taillé sur mesure. Aucun d’entre eux ne dérogeait à cette règle pour peur que son premier ministre ne lui fasse de l’ombre. Ainsi, en 40 ans, on ne voyait défiler que des premiers ministres figurants. Je citerais, comme exemple, pour illustrer cette stupidité, le cas de Beriziky qui, aux derniers jours de son mandat, ne se gênait pas à solliciter l’Avis de la HCC pour l’aider à mieux comprendre le rôle d’un premier ministre. Et enfin, la seule exception qui confirme cette règle était Me Ravony puisque le docte de l’époque, lui aussi, se comportait plus en garde-malade qu’en véritable médecin pour le pays.
Ainsi cet exécutif ne procurera pas un « mode de gouvernance demandant un changement ou une rupture avec le passé » (Turping). Personne ne souhaite un éventuel échec, à court terme, à ce couple de l’exécutif mais ce que l’on observe laisse plus d’un dubitatif. Déjà on sait que le premier ministre n’est pas l’auteur de ce PGE, on n’attendra pas donc à ce qu’il aille chercher si, et comment, ce document s’applique. Dans cette configuration, le président n’échappera pas à « la difficulté de dicter sans être dictateur ».
Comble de l’ironie, si l’expert comptable était prisonnier de sa déformation professionnelle, le docte ne serait jamais recruté, le président aurait commandé une Évaluation du poste de premier ministre … et ce bel édito n’aurait jamais été publié.