Les USA ont reconnu le caractère raisonnable des renoncements respectifs d’Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Cette reconnaissance intervient après que le nouvel ambassadeur de France ait invité tous les acteurs à ne pas compliquer ce qui a été clarifié dans un contexte déjà complexe lui aussi ; pour ainsi insister sur le respect du calendrier électoral établi par la CENIT et la Communauté internationale (échéances et ordres des élections).
En tout cas, les USA sont disposés à revoir la situation de Madagascar par rapport à l’AGOA et par rapport au Millénium Challenge, souligne le sous-secrétaire d’État américain pour l’Afrique si la feuille de route est scrupuleusement observée sans tergiversations et que le pays chemine vers de véritables élections crédibles, libres et transparentes.
Les anti-américains ne manqueront pas de réagir malgré l’esprit modéré dans laquelle la Présidence de la transition a présenté la lettre du gouvernement des USA. Les « souverainistes » non plus ne s’empêcheront pas de mettre en avant le peu de respect que les USA accordent à Andry Rajoelina, car la lettre n’a pas fait mention du titre et des honneurs dus à un chef d’État président reconnu par la feuille de route et accueilli comme tel à la tribune des Nations unies. D’autres critiques ne seront pas à écarter car on peut percevoir un chantage derrière cette lettre.
Quant aux « zanak’i Dada », ils jubileront vraisemblablement car du moment que les USA ne font mention nulle part de l’article 45 de la feuille de route tout en réclamant le retour sans condition de tous les exilés, mais surtout le retour de Marc Ravalomanana, cela les encourage dans leurs revendications. Les « ravalomananaistes » se félicitent que le sous secrétaire d’État américain ait laissé comprendre, à leur avis, que ce fut la réponse américaine à l’avis de l’ambassadeur français d’un retour inopportun de l’ancien président avant les élections.
De toutes les façons, on ne sait pas ce qui s’était dit entre les USA et le président de la Transition mais toujours est-il que le sous-secrétaire d’État à l’Afrique attire l’attention sur le respect de la parole comme pour s’assurer si le président de la transition tient-il parole ou non.
Mais est-ce vraiment le moment de polémiquer sur cette lettre et sur cette disponibilité des USA à propos des AGOA et Millénium Challenge quand le pays est décidé et déploie les efforts pour la tenue des élections et sortir de la crise ? Reconnaissance ou non du geste du président de la transition de la part des USA ou autres promesses nous empêchent-elles de poursuivre l’entreprise de préparatifs des élections ? Au fait, le dialogue malgacho-malgache, où en est-il car au final ce sont les acteurs malgaches qui peuvent et doivent se mettre d’accord avec la SADC sur la mise en oeuvre de la feuille de route qui est une loi que réclament les « opposants » mais aussi les USA.
