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Société

Santé infantile

Circoncision : des cas de graves complications signalés

jeudi 6 août 2020 | Fano Rasolo

La saison hivernale rime avec circoncision. Malgré le contexte sanitaire difficile, de nombreux parents commencent à faire circoncire leur enfant. Depuis plusieurs années, les malgaches surtout les citadins optent pour une méthode de circoncision plus moderne et plus sûre, pratiquée dans les cabinets médicaux. Depuis la pandémie pourtant, par peur de se faire contaminer en milieu médical, des parents choisissent d’autres options, qui ne sont toutefois pas sans risques.

Depuis le mois de juillet, des cas graves de complications suite à une circoncision ont été enregistrés à l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA) d’Ampefiloha. Par crainte de se rendre dans les cabinets médicaux par peur de la contamination au Covid-19 et aussi par la prolifération des personnes, se déclarant qualifiés à pratiquer la circoncision mais qui s’avèrent être des charlatans, les cas de complications sont en hausse selon les médecins de cet hôpital.

« Entre juillet et août, 04 cas de complications post-opératoires extrêmement graves ont été signalés alors que la saison ne fait que commencer. L’année dernière durant toute la saison, on n’a reçu que 3 cas de complications. Parmi ces victimes, 2 ont dû subir l’amputation totale du pénis, un autre s’est vu amputer partiellement son organe, tandis que le dernier a été victime de brûlures de son pénis après avoir été circoncis avec un fer à souder », explique le docteur Aristide Romain Raherison, chef clinique du service pédiatrique à l’hôpital HJRA.

Les garçons amputés totalement de leur pénis peuvent toutefois subir une chirurgie plastique, selon toujours le Dr Aristide Romain Raherison.

La mère d’un enfant qui a dû subir une amputation témoigne :
« Mon enfant de 3 ans a été circoncis le 20 juillet dernier par un « rain-jaza », mais après l’opération, il avait des difficultés à uriner, juste quelques gouttes sortent chaque fois qu’il urine. Deux semaines plus tard, nous sommes revenus chez ce pratiquant traditionnel et il a refait l’opération. Le problème a persisté et mon fils n’arrivait plus du tout à uriner. Son état commençait à s’aggraver, c’est pourquoi nous nous sommes rendus à pied de notre petit village de la banlieue d’Ankazobe jusqu’ici. Son pénis a été amputé et il est hospitalisé depuis une semaine », déplore amèrement Léontine Rasoambolanoro.

Un décès

Outre ces 4 cas de graves complications, la chirurgie infantile à l’hôpital HJRA a enregistré en une année, de juin 2019 à juin 2020, trente-deux (32) cas de complication post-circoncision, comme l’hémorragie, l’infection due au non-respect de l’hygiène pendant ou après l’opération, et d’autres types de complication. 12 de ces circoncisions ont été pratiquées par des praticiens traditionnels.

« Au mois de juillet dernier, un jeune garçon a perdu la vie suite à une complication après sa circoncision. Il a fait une hémorragie sans interruption durant une journée entière, et avant qu’il n’arrive à l’hôpital avec ses parents, il est décédé », raconte un autre pédiatre à l’hôpital HJRA.

« Nous appréhendons une hausse des complications si les parents prennent à la légère la manière de faire circoncire leurs enfants. S’ils ont peur de se rendre dans les cabinets spécialisés cette année alors ils doivent la reporter pour l’année prochaine », recommande le chef clinique du service pédiatrique de l’hôpital HJRA.

2 commentaires

Vos commentaires

  • 6 août 2020 à 21:16 | nez_gros (#10715)

    Pourquoi circoncire le Zizi, pourquoi modifier la nature ? pourquoi on excise pas tant qu’on y est ? Je capte rien gros ??? vous, vous avez capté ou pas ?

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