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Antananarivo | 20h02
 

Tribune libre

Lettre ouverte

Chers amis, chers frères et soeurs,

mardi 8 juin 2010 |  2136 visites 

Ces derniers jours la violence semble avoir pris le pas sur le fihavanana. Il n’y a pas de jours où on n’entend pas les récits de brutalités, d’exactions, et des évènements malheureux dont tels ou tels sont victimes. La paix sociale et la paix du cœur semblent lentement s’éloigner du quotidien. On entend de plus en plus les bruits des armes, les cris étouffés des victimes, et le cercle vicieux de la retaliation. La crise a trop perduré, seize mois. Le temps à Madagascar où un deuxième enfant est en route. Et nous sommes à moins de vingt jours de la célébration de notre indépendance.

Dernièrement ma famille et mon foyer ont été victimes de vandalisme. Notre voiture a été saccagée le jeudi de la semaine dernière à Antananarivo le soir en rentrant et notre maison à la campagne, à 18km de la capitale a été brûlée. Il a été clair depuis le départ que ma position non partisane mais engagée, mes dénonciations du non respect du fihavanana malagasy et des abus et dérives puissent gêner et contrarier certains. Dès le début et à ce jour, il y a eu le Laboratoire d’Éthique, de Leadership, et Management de l’ISCAM, les interviews à la radio, la télévision, la presse écrite, les prédications dominicales, la défense des droits des prisonniers, avec comme point essentiel l’incitation permanente au dialogue, au respect de la différence, et à la négociation comme seule solution à cette crise. La paix et le fihavanana gênent les extrémistes de tout bord. Quelques esprits inconscients semblent vouloir entraîner le pays dans une logique de confrontation.

Nous tous qui sommes assoiffés de cette paix et du fihavanana dans le respect de la justice et l’équité pour tous, qui œuvrons pour que la société malgache soit une société où chacun puisse vivre et travailler librement en paix pour nourrir sa famille sans devoir quémander, plus que jamais il ne nous faut pas baisser le bras. Il nous faut dire haut et fort que nous sommes pour le fihavanana, la paix, la justice, la vraie réconciliation et que nous sommes contre la violence sous toutes ses formes. Osons prier et afficher librement que la haine, les rancœurs, l’esprit de vengeance n’ont pas prise dans notre vie. Osons prier pour que la paix sociale et la paix du coeur reviennent. Osons dire non aux petits intérêts partisans pour le futur de nos enfants et nos petits enfants et travailler comme nous l’avons toujours fait pour le développement et la dignité de nos compatriotes.

J’avais compris avant combien il était important d’œuvrer dans cet esprit du fihavanana. Après ce qui s’est passé contre moi et ma famille, je suis plus que jamais convaincu qu’il faudrait continuer à se battre et à dire haut et fort pour que la violence et l’injustice n’ont pas le dernier mot dans notre société.

Fraternellement votre,

Emmanuel Djacoba TEINDRAZANARIVELO.

2 commentaires

Vos commentaires

  • 8 juin 2010 à 12:51 | vuze (#918)

    Bonjour,

    Je ne sais pas ce que vous avez dit ni ce que vous avez fait, mais RIEN ne justifie la violence gratuite !! Les coupables doivent être jugés et l’impunité ne doit pas être de mise. Certains se croient tout permis et il faut les arrêter..

    Bon courage.

  • 8 juin 2010 à 16:32 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Vous n’etes pas le seul a voir subi des ’dégats’ monsieur

    C’est la raison pour laquelle nous exhortons les journalistes dignes de ce nom
    (et dieu merci il en existe encore chez nous) a faire un reportage sur les
    assassinats , vandalismes et tortures que subissent encore maintenant des malagasy , surtout ceux qui habitent l’Imerina

    J’invite aussi les intellectuels à se joindre à ces journalistes car , c’est bien de parler de fihavanana mais ’le’ mettre en application ?????

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