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Editorial

Au fond des choses

vendredi 11 janvier 2008 | RAW

A-t-on jamais demandé l’avis du travailleur dans la détermination de son salaire ? Non ! Le salaire jusqu’à une certaine époque a toujours été imposé par le patron. Ces dernières années pourtant les choses ont changé. Une plateforme officielle examine, discute et suggère. La décision finale revient toujours à l’Etat. Cela n’empêche que chaque entreprise est plus ou moins libre d’observer telle ou telle attitude.

Ainsi, les salaires offerts par les entreprises étrangères installées dans le pays sont tout à fait différents par rapport à l’ensemble. Et même dans cet ensemble, les différences sont notables entre les salairiés. Heureusement une base minimale est observée - plus ou moins selon les catégories d’embauche ou le statut concernés.

Aujourd’hui cette plateforme patron-salarié, se penche sur l’augmentation salariale. 8%, 10% ou 12%.

Ce que le patron, le syndicaliste, le gouvernement ne peuvent plus méconnaître, malgré le management d’entreprise ou le management public ou la stratégie adoptée et les objectifs à atteindre, c’est le comportement du salarié et du simple agent de l’Etat. Au fur et à mesure que les besoins fondamentaux du ménage sont de moins en moins satisfaits, la multiactivité informelle se déploye et s’intensifie. Quoi que la conscience professionnelle demeure, les efforts fournis par l’employé sont disparates et les performances attendus de plus en plus médiocres.

En tout cas, le proverbe malgache « raha noana ny kibo, mivezivezy ny fanahy », traduit librement et à l’extrême par « ventre affamée n’a point d’oreille » n’est pas un vain mot. On ne peut s’attendre à un travail efficient de la part d’un salarié qui aussitôt après ses heures de travail normal, doit encore aller faire des travaux supplémentaires, bien rémunérés à son avis, pour compléter le budget domestique et satisfaire des besoins du foyer, déjà réduits au strict minimum. Le patron sait-il que son salarié ne considère plus son travail à plein temps que comme une soupape de sécurité, géré de façon à obtenir la pension de retraite et que le principal ce sont davantage les petits boulots qui « arrondissent » ?

Pour beaucoup de salariés, une révision de la valeur du travail à eux demandée est aujourd’hui plus que nécessaire car le taux d’augmentation proposé ne peut que faire perdurer la course aux multiactivités, toujours incontrôlables et pas du tout rentable pour la croissance et le développement.

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