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Opinions

AmbigUrbifrance…

mercredi 10 février 2010 | Lalatiana Pitchboule

185€ pour un café dans un gobelet en plastique et une (mini) viennoiserie… mais tout de même 3 heures de « débat »… C’était à Ubifrance, le petit déjeuner Madagascar… Sur « scène », l’ambassadeur de France, la Responsable de la Mission Economique, le patron de Orange Madagascar, le patron de Total Exploration Madagascar, le cabinet Lexel.

En novembre 2008, Ubifrance avait mené une manifestation identique, toujours à destination des entrepreneurs. Ils avaient à l’époque fortement été incités à investir dans le pays. Sans que les acteurs à la tribune n’aient le moins du monde envisagé l’explosion politique qui a eu lieu deux mois plus tard… Monsieur Ribot du cabinet Lexel, s’en est excusé. C’est lui qui promouvait en décembre 2008 l’implantation d’entreprises et les investissements à Madagascar.

Cette année, après la sempiternelle complainte sur ces journalistes malgaches qui affabulent quant à de prétendus enjeux de la France, et la ritournelle sur la responsabilité de l’ancien gouvernant jugé « associé en termes de responsabilité » à la situation actuelle, l’argument de cette réunion a été autre. Et l’évocation du contexte malgache en a tracé un tableau passablement sombre… tout en gardant le silence sur la responsabilité du TGV quant à une situation jugée catastrophique… L’environnement politique, social et sécuritaire largement dégradé ne laissant aucune visibilité à court terme, il n’est donc pas question de pousser plus que de raison les financeurs.

Toutefois… le discours aux investisseurs est clair… Madagascar est un pays en phase de pré-décollage. Malgré ses difficultés actuelles et sa corruption généralisée ( « harcèlement », « systèmes de dérogation en hausse », disent-ils pudiquement) , ses ressources, ses réserves et la QUALITÉ DE SES HABITANTS lui prédisent à moyen terme à 2, 5, ou 10 ans, selon l’évolution des institutions et des acteurs, un décollage économique et social qui devrait en faire le nouveau « tigre » de l’Océan Indien. Eh oui… Le discours est : l’Ile Rouge sera le futur pays émergent de la zone comme le sont aujourd’hui dans la zone asiatique l’Indonésie, la Corée ou le Vietnam. Alors, Messieurs les investisseurs, préparez vous à prendre place, parce que le potentiel du pays est ÉNORME… sur deux secteurs en particulier : les NTIC et le minier.

Comment entendre dès lors les déclarations de l’ambassadeur de France quand il affirme la main sur le cœur que les enjeux de la France sont d’abord la communauté française et les quelques centaines d’entreprises installées dans l’île… Et l’attachement affectif mutuel… Il évoquera ainsi pêle-mêle des enjeux géostratégiques, sécuritaires, culturels, environnementaux… Soit… Mais d’enjeux économiques, point… ou si peu… 1/1000è des échanges commerciaux français : c’est ce que représente aujourd’hui Madagascar dans l’économie française… Ridicule, dit-on… cela ne mériterait pas plus d’attention que cela.

Mais quand derrière ces propos, prend la parole le patron de Total Exploration Madagascar qui affiche à terme des objectifs de production de l’ordre de 100 000 à 200 000 barils de pétrole / jour, l’intervention d’un participant interpellant l’ambassadeur d’un « c’est aussi un projet affectif ??? » a fait rire tout le monde … sauf les personnes concernées. Il est vrai qu’à 100$ le baril, il y a des affections plus désintéressées. Ceci étant, les besoins de flux financiers de M/Car ne seront dès lors plus un problème. Pour peu que les institutions fonctionnent et qu’en particulier le système judiciaire, actuellement « en totale déliquescence », soit profondément rebâti… Dommage… Parce qu’ils le reconnaissent, les institutions mises en place (hummm … sous Ra8) définissent un cadre aux affaires qui pourrait être sain.

Mais au bout du compte, je suis heureux que l’ambassadeur nous rejoigne, dans sa conclusion quant au devenir économique du pays, sur l’argument dont je clôturais un papier sur les enjeux de la France : il est temps de sortir d’une vision misérabiliste. Il est temps d’ambitionner autre chose que de sortir de la pauvreté et du sous développement. Il est temps de bâtir une VRAIE PUISSANCE.

7 commentaires

Vos commentaires

  • 10 février 2010 à 09:26 | râleur (#3702)

    comme d’hab, bonne analyse lalatiana.

    Il faut excuser Olivier Ribot, c’est un bon juriste mais pas un bon analyste politique.

    Que la France defende ses intérêts au pays, rein de bien choquant. Tous les pays, y compris Madagascar, le font.

    La France (la Chancellerie MAE) devrait aussi revoir sa façon de faire l’analyse politique dans un pays. Dans le cas de Madagascar, l’Ambassade de France aurait été bien inspiré d’avoir des franco-malgaches dans ses équipes. Je suis sûr que les analyses conjoncturelles en termes de ’’politique’’ serait mieux encadré avec des vues différentes et non pas par des français installés au pays qui ne parle même pas la langue après + de 10 ans de présence

  • 10 février 2010 à 12:07 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    lalatiana

    j’ai lu votre « message ».

    Je me réserve pour vous répondre dans l’mmédiat.

    Basile RAMAHEFARISOA

    b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 12 février 2010 à 23:30 | Albatros (#234) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      eh !!! Oui Basile !!! Réservez-vous, Réservez-vous !!!

  • 10 février 2010 à 15:13 | philo (#3541)

    En faisant le tour des articles de la Tribune, je constate que Monsieur Basile est présent sur tous les fronts. A lire ses post et ses messages d’interventions on peut constater que ses compétences sont très nombreuses, variées et éclectiques.
    BRAVO !
    Quelle érudition !

  • 10 février 2010 à 15:29 | nymarina (#3783)

    Je vais emprunter ce fameux dicton d’une Pub qui disait bien les choses :
    « ...TOTAL...Vous n’êtes pas venus chez nous à Madagascar...par hasard ! »

    A bon entendeur, salut

  • 12 février 2010 à 02:07 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Lors de la réunion à Ubifrance,à PARIS,Total a annoncé vouloir investir jusqu’à 13 milliards de dollars (environ 27 300 Milliards d’ariary) d’ici 2 019 dans le gisement de BEMOLANGA.

    • 12 février 2010 à 23:33 | Albatros (#234) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Pour gagner combien ?.

      Et pour pour le peuple malgache : combien de miettes ?.

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