Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
jeudi 25 avril 2024
Antananarivo | 12h06
 

Communiqué

Ambatovy et l’État malgache, le Collectif Tany réagit

jeudi 30 août 2012

Vérification des impacts d’« Ambatovy » : ruse du pouvoir central ou changement de cap ?

Un appel urgent « Pour une Réparation des Dégâts Humains et Environnementaux et pour une Responsabilisation Accrue de la Société Sherritt Ambatovy », initié par le Collectif TANY avait été envoyé par de nombreux citoyens aux hautes autorités responsables et aux dirigeants de la société Sherritt-Ambatovy en mai 2012 [1] : aucune mesure concrète n’a été prise ni d’un côté ni de l’autre. Au contraire, le pouvoir central avait délivré une autorisation provisoire d’exploitation de six mois [2]. Pourquoi six mois ? S’il y a eu un doute, pourquoi ne pas avoir d’emblée appliqué le principe de précaution ?

Depuis quelques jours, les autorités annoncent qu’elles délivreront le permis d’exploitation - « permis d’opérer » - en fonction des conclusions des enquêtes qu’un bureau d’études international effectuera sur les « répercussions sur la population et son environnement » et qu’un « budget devrait être consacré » pour faire face aux éventuelles répercussions néfastes de l’exploitation minière.

Etonnement et scepticisme sont les principales réactions enregistrées par les lecteurs des différents articles qui ont été publiés sur ce sujet. Etonnant que les autorités centrales malgaches actuelles proposent dans ce cas d’entreprendre des actions face aux plaintes et craintes des populations sur les impacts des exploitations minières sur la santé et l’environnement alors que les multiples manifestations des habitants de Manakara contre la société Mainland Mining, par exemple, n’ont pas empêché la délivrance de l’autorisation d’exploitation ! [3]

La préparation des élections présidentielles et législatives a-t-elle provoqué un changement de cap ? Ou la révélation de la demande de versement de 800 millions de dollars en échange du permis d’exploitation, démentie par le Ministre du Budget et des Finances samedi dernier à Brickaville, a obligé l’équipe au pouvoir à monter ce scénario ? [4]

Quelles que soient les raisons de ce projet de vérification des impacts sanitaires et environnementaux, le Collectif TANY estime qu’une réalisation d’enquêtes par ce fameux bureau d’études international expérimenté à la demande des autorités centrales gagnera en crédibilité si et seulement si la transparence fera partie de leurs principes de travail : quel bureau d’études, utilisant quelles méthodes ? enquêtant sur quoi exactement ? et auprès de qui ? La préparation de ces « enquêtes » et leur réalisation devront impliquer l’ensemble des organisations de la société civile d’ Ambohibary, Moramanga, Tanandava, Toamasina, etc … - pas uniquement les organisations de protection de l’environnement - ainsi que les maires, les responsables des services déconcentrés et décentralisés, les techniciens des régions et communes voisines, les associations de paysans et d’apiculteurs - qui se sont mobilisés depuis plusieurs mois voire plusieurs années sur les problèmes causés par Ambatovy et pourront apprécier la pertinence des vérifications menées.

Certaines déclarations du Ministre des Finances et du Budget laissent penser que l’Etat évitera d’effectuer des dépenses. Qui prendra en charge les frais alors ? Si ce bureau d’études est payé par la société Sherritt ou ses associés canadiens, japonais et sud-coréens d’Ambatovy, l’étude sera biaisée, les résultats seront inévitablement en faveur du Projet Ambatovy. Si les explications du Ministre [5] signifient qu’une provision financière sera demandée à Ambatovy pour prévoir les conséquences négatives futures, les autorités devraient expliquer à l’opinion publique nationale et internationale, comment elles calculeront le montant dès maintenant, sur quel compte sera versée effectivement la somme, par qui elle sera gérée et qui en seront les bénéficiaires.

La vie et la santé des populations riveraines des sites du Projet Ambatovy sont aussi précieuses que celles des autres habitants de l’île, et méritent qu’on ne leur fasse courir aucun risque. Si les études envisagées identifient des problèmes, la société Sherritt et ses associés devront prendre les mesures techniques et scientifiques nécessaires à l’élimination de ces risques, quitte à reporter à plus tard le début de leur production commerciale.

28 août 2012

Collectif pour la défense des Terres Malgaches - TANY

http://terresmalgaches.infopatrimoinemalgache@gmail.com
http://www.facebook.com/TANYterresmalgaches

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS