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Antananarivo | 14h14
 

Société

Antananarivo

65% des femmes subissent des violences conjugales

jeudi 22 novembre 2007 | Volana R.

Enquêtes et entretiens individuels. L’ENDA Océan Indien et l’IRD (Institut de recherche pour le développement) ont réussi à établir des statistiques sur des faits quasi quotidiens dans le monde, dans la ville d’Antananarivo plus particulièrement, selon les enquêtes qu’ils ont effectuées au mois de juillet 2007. Il s’agissait principalement d’obtenir une prévalence de femmes victimes de violences conjugales et d’identifier les facteurs. Aussi, seules 35% des femmes n’ont été victimes d’aucune violence. La violence la plus fréquente étant celle qui est psychologique, soit 45%.

400 femmes, de 15 à 62 ans, dans les six arrondissements de la ville d’Antananarivo, ont servi d’enquêtes ; ainsi que des entretiens individuels auprès de 15 autres femmes, le tout dans la confidentialité. Des associations ont également apporté leur contribution pour servir de base de données. Il existe, en gros, quatre types de violences conjugales : psychologique, physique, économique et atteinte à la liberté, sexuelle.

Violence psychologique

La violence psychologique peut s’exprimer sous plusieurs formes : menaces d’abandon, chantage, scènes de jalousie… Certains hommes n’ont pas besoin de frapper pour créer un climat de violence. Toutefois, c’est la plus répandue à Antananarivo.

En bref , au cours des 12 derniers mois, les résultats de l’étude démontrent qu’un très grand nombre de femmes ont été victimes de violences conjugales à Antananarivo au cours des 12 derniers mois.

Toutes les catégories de la population sont concernées. Cependant, les jeunes femmes (15-19 ans) ont 5 fois plus de risque d’être victimes de violence physique, par rapport aux femmes ayant plus de 50 ans, et les femmes en union libre 5 fois plus que les femmes légalement mariées. Des revenus irréguliers et un logement exigu constituent également des facteurs de risques élevés. Enfin, les couples qui s’éloignent des normes sociales établies sont plus exposés à la violence, comme les femmes plus âgées et plus instruites que leur conjoint, ou encore les femmes qui sont de religion différente de leur conjoint.

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- Violence sexuelle : La moins parlée

Tout est placé dans les comportements individuels. Certes, quand on parle de violence conjugale, il est souvent évoqué celle perpétrée à l’endroit des femmes. C’est-à-dire un mari violent qui ne pense pas du tout aux Droits de la femme.

Outre les violences psychologiques (voir article ailleurs), les violences sexuelle, physique et économique organisent l’ensemble des violences que l’on a l’habitude de recueillir. Mais il existe également des comportements qui entraînent le sexe fort à devenir violent (malgré eux ?) envers leurs conjointes : l’adultère et l’alcoolisme.10% des femmes ont dit avoir eu des relations sexuelles non consenties avec leur mari, au cours des 12 derniers mois. Elle est particulièrement difficile à saisir. Les notions de viol conjugal sont floues pour les femmes qui pensent que dans le cadre du mariage, il ne leur est pas permis de refuser. De toutes les formes de violence, c’est sans doute celle que la femme victime reconnaît et admet le moins facilement. La fréquence de la violence sexuelle à partir de l’enquête est certainement sous-estimée. « … Il faut que je le cajole quand il est ivre. Il faut que je fasse tout ce qu’il me demande, je ne peux pas dire ce que j’ai sur le cœur. Il me force à avoir des relations sexuelles avec lui, et après, il s’endort ». (L. a 31 ans, avec 3 enfants).

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